A chaque confrontation entre l’Antwerp et le Standard, on retrouve les mêmes ingrédients d’une soupe à la grimace de plus en plus indigeste; tensions, provocations, discussions, incidents, rouspétances. Hier soir, à Sclessin, lors de la rentrée aux vestiaires, on a vécu une scène paroxystique de cette antagonisme entre les clubs. Une scène de bagarre générale entre voyous, vraiment indigne de footballeurs professionnels. On espère que l’arbitre et le » match delegate » auront vu tout ce qu’ils devaient voir pour prendre les sanctions nécessaires et équitables. Après les coups, les invectives ont continué de plus belle dans le couloir des vestiaires. On entendait même un inquiétant brouhaha depuis la zone des interviews, quelques mètres plus bas….
A qui la faute ? Michel Preud’homme et Laszlo Böloni (le deuxième a continué le travail du premier pour décrocher le titre avec les Liégeois en 2009) ne sont pas les meilleurs amis du monde, c’est une évidence. Le coach roumain est volontiers cynique dans ses propos et dans son attitude, et Preud’homme est à la fois un peu amer et nerveux en ce moment.
En prime, Lucien d’Onofrio, le » boss » du matricule 1, ne parle pas au binôme Venanzi-Grosjean qui dirige le Standard depuis quatre ans. Bref, en coulisses, on est très loin de l’entente cordiale. Et, à chaque fois, c’est très chaud lors des retrouvailles entre les deux clubs sur le terrain. Hier, on a eu droit toutefois à un très bon match de coupe avec de l’intensité, des duels, du rythme et un intéressant scénario de rencontre. Les Anversois, plus frais physiquement et mentalement que leurs adversaires, ont totalement renversé la vapeur en seconde période. Les joueurs du Standard sont sur les rotules, c’est manifeste. Les blessures s’accumulent et Van Heusden a du mordre sur sa chique pour terminer le match. La répétition infernale des échéances depuis quelques semaines a éprouvé les organismes et il est grand temps que la trêve arrive pour les troupes de Preud’homme. L’Antwerp, lui, n’a pas disputé les six rencontres de poules en Europaleague
Le cas Lamkel Ze
Il le doit en grande partie à Didier Lamkel Ze qui a avait pris un stupide deuxième carte jaune en barrages, au Heysel, après la célébration de son but face à AZ. Réduits à neuf, les Anversois devaient bientôt se faire déborder puis éliminer par leurs adversaires néerlandais. Le joueur camerounais avait alors été sérieusement mis à l’amende par son employeur. Mais il demeure toujours imprévisible sur le plan psychologique. Hier encore, il est allé provoquer les bouillants supporters liégeois de la T3 en fin de rencontre. La réaction de Boljevic, qui l’a bousculé alors qu’il avait déjà une jaune, n’était pas très intelligente non plus. Lamkel Ze reste un maître dans la provocation et l’invective sur le terrain. On le sait mais l’adversaire aussi. Böloni a d’ailleurs stigmatisé à plusieurs reprises les errements comportementaux de son ailier. Qui, pour le reste, est vraiment un joueur de très grande qualité. Avec une belle maîtrise technique et une accélération foudroyante, comme il l’a encore prouvé hier sur une action en première période. Tout en guidant le ballon, il allait plus vite que Lavallée dans un sprint de plus de 50 mètres. Ce talent à l’état pur pourrait un jour éclater dans le championnat anglais, friand de ce genre de joueurs. Mais, gageons que si un club de la Premier League est intéressé par ses services, il se renseignera aussi sur la personnalité du joueur. Et c’est là que le travail des dirigeants et du staff anversois demeurent important s’ils veulent, à court terme, réaliser une formidable opération financière…
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