S’il débutera probablement sur le banc, Igor De Camargo pourrait réaliser, ce mercredi soir au GSP Stadium de Nicosie, le doublé avec son club de l’APOEL. Champion pour la 26e fois de son histoire il y a dix jours déjà, le club le plus titré de Chypre tentera de remporter une 22e coupe nationale en dominant une équipe d’Apollon Limassol qu’il n’est pas parvenu à battre cette saison. Ce serait une première pour le Belgo-Brésilien. « J’avais disputé, avec le Standard, une finale, perdue, face au FC Bruges », se souvient-il. « J’espère ne pas rater mon coup une deuxième fois… »
Parce qu’à 34 ans, les chances d’étoffer son palmarès s’amenuisent, même si Igor De Camargo se dit « en pleine forme ». Auteur de 12 buts et 5 assists, toutes compétitions confondues, depuis son arrivée sur l’île, il a répondu sur le terrain à ceux qui pensaient qu’il était fini. « C’est aussi le nombre de buts que j’avais inscrits lors des deux saisons du titre avec le Standard, il y a près de dix ans », dit-il. « Je suis heureux de constater que sur ce plan-là, je parviens à maintenir la cadence… »
Igor De Camargo n’est pourtant pas pleinement satisfait de sa saison, même s’il a disputé 39 matches pour un total de 1.586 minutes de jeu. « Mais 12 seulement comme titulaire, sur près de 60 rencontres jouées », nuance justement celui qui a dû apprendre à vivre dans l’ombre de Pieros Sotiriou, la star locale, auteur de 26 buts. « C’est difficile. Je voulais jouer bien plus… »
Si l’ancien Diable rouge est déçu, c’est parce qu’il estime qu’il est toujours à niveau, malgré le poids des années. « Je ne regretterai jamais d’avoir fait étape à Nicosie », dit-il. « Les coups de soleil m’ont fait du bien (rires). Toutes ces semaines passées au soleil de Chypre m’ont permis de recharger mes batteries. Aujourd’hui, mon corps et mon esprit me poussent à continuer, sans songer un seul instant à ma reconversion. J’aime le football, je reste un passionné et j’ai encore envie de jouer… »
À l’APOEL, où De Camargo possède encore douze mois de contrat, ou ailleurs parce que, comme il le dit, « je reste ouvert à toute proposition ». Y compris, et surtout d’ailleurs, celles qui viendraient de Belgique, « mon deuxième pays, celui où je suis comme à la maison ». « Si je prends le pouls auprès de ma famille, on reste à Chypre, parce qu’on y est calme et tranquille, mais je le répète, j’ai envie de jouer davantage. Et j’ai encore beaucoup à donner. Si l’opportunité se présente de revenir en Belgique, je l’étudierai très sérieusement. À presque 35 ans, l’argent n’est plus prioritaire : sur ce plan-là, j’ai beaucoup et bien investi pour être tranquille après ma carrière ».
Un troisième passage à Sclessin, après ceux de 2006-2010 et de 2013-2015 ? « Si j’ai l’occasion d’aider le Standard, où j’ai vécu les plus beaux moments de ma carrière, ce sera avec le plus grand plaisir », répond-il du tac au tac, le plus sérieusement du monde. « Je suis encore bien sur le plan physique et chacun connaît ma mentalité. » De Nicosie, Igor De Camargo a suivi, à distance respectable, la saison catastrophique d’un club qui continue à le faire vibrer. « Je me souviens qu’au bout de la saison 2009-2010, après le deuxième titre acquis sous la direction de Laszlo Bölöni, l’équipe était à la rue », confie le Belgo-Brésilien. « On avait terminé à la huitième place. Je pensais, à l’époque, qu’on ne pouvait pas faire pire. Et bien si et c’est anormal, dans le premier sens du terme. Un club comme le Standard, avec ses valeurs, avec sa tradition, se doit d’être chaque année présent dans les Playoffs 1. »
Avant de prendre la direction, jeudi, de Sao Paulo au départ de Larnaca avec escale à Londres, pour des vacances bien méritées, Igor De Camargo tentera donc de signer une grande première dans sa carrière : réaliser le doublé Coupe-Championnat avec une équipe d’APOEL qu’Anderlecht avait éliminée en huitième de finale de l’Europa League. « On dispose d’une formation assez compétitive, qui aurait sans conteste sa place dans le top 6 belge… »
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