Les Ultras remballent leur bâche et, à l’image de nombreux supporters, rejoignent la sortie du stade avant même la fin du match. Quand Erik Lambrechts met un terme au calvaire des supporters liégeois ayant pris le parti des Courtraisiens en fin de rencontre, le stade est quasiment vide pour assister au tour de « déshonneur » des Rouches qui n’ont jamais été aussi rapides pour l’effectuer via, cette fois, le trajet le plus court possible. À l’évidence, ils étaient déjà bien conscients d’avoir foiré leur dernière chance d’atteindre les Playoffs 1. Toutefois, ce n’est pas le match de samedi qui est la cause de cet échec. Ni la pression… Elles sont multiples et la première raison est même à chercher dès l’entame de la saison.
1. La confirmation d’un Ferrera déjà fragilisé
Pendant de longues semaines, la question du limogeage de Yannick Ferrera a alimenté les conversations. Son cas était même pendant avant la finale de la Coupe de Belgique finalement remportée par le Standard. Aveuglé par ce succès au point de faire un tweet « après les chips, la bière » en référence aux sponsors de la Coupe et du championnat, Bruno Venanzi a décidé de lui maintenir sa confiance en lui permettant de préparer la saison actuelle par des essais effectués dans les Playoffs 2. Venanzi veut de la stabilité et pour cela il a besoin de construire sur le long terme. Mais sa philosophie sera battue en brèche par un 6 sur 15 pour lancer la saison. Un an plus tôt, le président du Standard avait sorti la grande faucheuse pour remercier un Muslin auteur d’un 7 sur 15 et d’une élimination en Europa League avant même la phase des groupes. Logique avec lui-même, le dernier défenseur de Ferrera s’alignait sur les arguments du duo Van Buyten-Renard. Le problème, c’est qu’entre la reprise des entraînements et le changement d’entraîneur, le Standard a perdu trois mois. Et surtout une période de préparation qu’un nouveau coach aurait pu mettre à profit pour créer un nouveau climat dans le vestiaire et mettre sur pied un vrai plan de jeu. Ce qu’un coach arrivant en cours de saison n’a pas le temps de faire.
2. Depuis septembre, Aleksandar Jankovic n’y arrive pas
Avec un neuf sur neuf pour entamer son mandat au Standard terni toutefois par l’élimination en Coupe de Belgique, Aleksandar Jankovic a rendu des couleurs au club principautaire. Mais celles-ci se sont progressivement ternies à un point tel qu’après le revers à domicile contre Bruges, il y a quinze jours, le technicien serbe a avoué son impuissance. « J’ai changé les systèmes, j’ai changé les joueurs et même les gardiens ou les capitaines. Peut-être qu’un jour c’est moi qu’on va changer. » Même si sa position n’est pas remise en cause par la direction, son bilan n’est pas digne d’un club comme le Standard. En étant incapable de vaincre pour la septième fois d’affilée, il affiche un bilan de 27 sur 57, soit 47 % des points. Un tantinet mieux que Ferrera qui avait un bulletin de 45 % en 29 matches sans compter les Playoffs 2 servant de laboratoire. Mais le coach belge avait, lui, remporté la Coupe de Belgique. Toute la question est de savoir s’il est aussi entouré d’un staff à la hauteur. Le départ de Roex cette semaine apporte un début de réponse. Pour tenter de combler leur retard physique, certains joueurs n’hésitent pas à aller courir de leur côté…
3. L’absence d’un patron inspirant la crainte
Depuis le départ de Lucien D’Onofrio, les joueurs n’ont peur de personne. On se souvient même que sous Duchâtelet, quatre cadres du noyau (Van Damme, Goreux, Ciman, Pocognoli) s’étaient présentés devant la presse le 25 octobre 2012 pour critiquer le limogeage de Ron Jans ! Malgré son curriculum vitae de joueur, Daniel Van Buyten ne suscite aucun respect dans le groupe actuel. Olivier Renard inspire un peu plus de légitimité. Quant au président, qui n’est pas spécialement un homme de conflits, son côté supporter l’empêche encore de faire la part des choses entre son rôle de dirigeant qui doit prendre du recul par rapport à son groupe au point d’être parfois influencé par l’un ou l’autre et celui de fan inconditionnel qui bondit au premier but contre Eupen mais ne réagit pas lors de l’égalisation acquise dans les dernières minutes en sachant que cela ne sera pas suffisant.
4. Un manque de personnalités dans le vestiaire
Personne, samedi, n’a été capable d’instiller un début de rébellion. Parce que le noyau principautaire manque de personnalités en étant même à la recherche d’un capitaine faisant l’unanimité, ce que n’était pas Trebel et n’est pas non plus Scholz. En fait, il faut remonter à un Oguchi Onyewu pour trouver trace d’un joueur disant tout haut dans le vestiaire ce qu’il pensait et en face de ses partenaires. Un mec qui en imposait aussi sur le terrain. Lors de ces deux derniers mercatos, la direction voulait assainir le vestiaire. Elle y est visiblement parvenue car il se dit que depuis le départ de Trebel, l’ambiance est bien meilleure. Mais comme dirait l’autre, on ne devient pas champion avec onze agneaux.
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