Le déplacement à Malines sera une grande première pour Ricardo Sa Pinto. Mais aussi pour son gardien Guillermo Ochoa arrivé à Sclessin avec une certaine aura. Comme Victor Valdés il y a 18 mois…
Le Standard cherchait un gardien. Jean-François Gillet n’était pas dupe. Mais la venue de Guillermo Ochoa l’a stupéfi é. Il s’attendait à devoir composer avec un équipier placé sur un pied d’égalité. Pas avec un gardien international à qui la direction a confirmé qu’il venait à Sclessin en tant que numéro un. Relégué désormais sur le banc dès ce premier match de la saison qui est aussi celui de son retour à Malines, Gillet n’a évidemment que modérément apprécié la manoeuvre. Et c’est un doux euphémisme. Pourtant, quitte à se froisser avec un ami, Olivier Renard n’a pas hésité à sauter sur l’occasion. «Gillet a fait de très bonnes prestations en étant élu plusieurs fois homme du match», disait-il la semaine dernière. «Il a 38 ans. Si on peut prendre un Ochoa sans devoir payer d’indemnité de transfert plutôt qu’un autre qui aurait pu te coûter un million plus le salaire, on n’hésite pas. Avec Ochoa, nous avons un gardien expérimenté et de qualité.»
Néanmoins, même si les cas sont bien différents, certains ont peur d’un deuxième épisode Victor Valdés. Mais si la comparaison est tentante, elle n’a pas lieu d’être car le champion du monde était, lui, venu à Sclessin en manque de temps de jeu avec seulement deux rencontres à son compteur en 22 mois. Toutefois, il est amusant de constater que peu avant l’arrivée du champion du monde à Sclessin en janvier 2016, deux autres noms avaient déjà été cités: Gillet et Ochoa ! Et alors que Gillet a poussé Hubert à Bruges, cette fois c’est Ochoa qui relègue Gillet sur le banc. Avec cette question : que peut-il apporter ?
1. LE BUSINESS
En termes de marketing, Ochoa est sans doute une plus value. Si, en son temps, le Standard espérait compter sur la vente des maillots de Valdés pour rembourser sa location, le gardien espagnol n’a jamais réellement atteint les chiffres d’un Eiji Kawashima beaucoup plus vendeur. Qu’en sera-t-il avec le gardien mexicain à l’heure où, ce 21 juillet, le Standard a lancé son e-shop. «Il est encore trop tôt évidemment pour avoir des chiffres mais, depuis son arrivée, le maillot du gardien figure parmi les plus floqués de l’équipe», explique-ton dans les bureaux du club principautaire. Pour l’instant, l’impact de son arrivée se mesure essentiellement sur les réseaux sociaux. Depuis l’officialisation de son transfert, le Standard a enregistré 18.000 suiveurs de plus sur Facebook, le Mexique devenant le deuxième pays après la Belgique et devant la France. Et c’est près de 10.000 nouvelles adhésions au compte Twitter du club qui ont été enregistrées.
2. UN EXEMPLE
«Son comportement empreint d’humilité va nous servir par rapport au reste du groupe. Quand l’un va bouger, on pourra toujours lui demander de comparer sa carrière par rapport à celle d’un Ochoa qui a disputé deux Coupes du Monde.» Cette réflexion d’un membre du staff en dit long sur l’espoir placé dans le gardien mexicain pour, indirectement, réduire les cous de certains joueurs qui ont tendance à enfler trop rapidement. Maintenant, croire que l’humilité d’Ochoa va résoudre les problèmes du vestiaire est évidemment un voeu pieu. Même si, comme le confirme Pocognoli, le Mexicain peut l’aider dans son nouveau rôle de capitaine et, dans ce cas, apporter un plus au groupe. «Memo a de l’expérience et est capitaine de l’équipe nationale du Mexique. C’est quelqu’un avec qui je parle beaucoup et qui a aussi une vision intéressante pour faire évoluer le groupe.» En attendant, il doit se fondre dans le moule. Il y a dix jours, alors que ses équipiers profitaient de leur après-midi de congé pour aller manger dans le centre du Touquet, il s’est installé, seul, à la table du restaurant de l’hôtel. En quête sans doute de tranquillité. Ou alors parce qu’il n’a pas encore trouvé ses marques.
3. SPORTIVEMENT
C’est finalement sur le terrain que les supporters l’attendent le plus. Avoir une carte de visite ne suffit pas. L’échec du prêt de Victor Valdés l’atteste même si on peut toujours se dire que l’implication d’un joueur loué six mois est différente de celle d’un élément ayant paraphé un contrat de deux ans. Alors fera-t-il mieux qu’un Gillet qui, depuis janvier, grâce à ses prestations reconnues par ses suppporters, a collectionné les montres récompensant le joueur du mois ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité qu’il s’agit là de deux gardiens aux caractéristiques similaires, le Mexicain ayant peut-être en plus l’atout de la relance à la main. En attendant, il passera déjà, dimanche, un premier test important. Mais pas définitif. Après son premier match à Louvain, le 30 janvier 2016, Valdés avait subjugué tout le monde. La suite fut moins réussie…
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