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Alex Teklak : « Il est difficile de savoir à quoi s’attendre avec le Standard »

Le Standard et Genk ont offert un match attrayant dans le choc de la 12e journée. Ce sommet plaisant n’a pas livré de vainqueur, mais il y a tout de même des enseignements à tirer. David Houdret, Pascal Scimè et Alexandre Teklak l’ont fait dans Complètement Foot.

L’équipe de Genk est-elle la meilleure de Belgique ?

« Quand on compare ce match à celui contre le Club de Bruges, on peut faire la balance entre les deux clubs et se dire qu’en termes de jeu, et de principe de jeu surtout, Genk est sans doute plus loin, plus avancé« , souligne Alex Teklak. « Genk est l’équipe la plus attractive, la plus positive peut-être. Ce sont peut-être des termes qui sont utilisables parce que c’est vraiment une équipe qui produit du jeu, qui ne renie pas ses principes. Ceci dit je voulais préciser que le Standard a continué à tenter de construire le jeu même en commettant à certains moments des erreurs. J’ai trouvé ça très positif de la part du Standard d’essayer, d’oser quand même regarder Genk dans les yeux comme ils l’ont fait face à des joueurs doués comme Malinovsky, Heynen, Pozuelo … Ce sont quand même des joueurs qui ont beaucoup de qualité. Finalement c’est un chouette match, un chouette résultat pour les deux équipes et c’était une belle propagande pour le foot. »

« Je préfère un Standard qui prend un point comme ça« , complète Pascal Scimè. « Ce Standard-là qui bâtit pour l’avenir plutôt qu’un Standard comme cela aurait pu être le cas la saison dernière qui, vu la physionomie de la rencontre, aurait balancé des ballons sur Renaud Emond et aurait peut-être gagné le match. Le Standard de Sa Pinto aurait peut-être gagné le match aujourd’hui. Mais moi je préfère le Standard de Preud’homme où on essaye. On essaye de garder la philosophie de l’entraîneur et on essaye d’entreprendre et d’aller de l’avant à travers ses acquis, à travers des idées de jeu. »

« La différence c’est que Clément a pu déjà commencer à imprimer des principes de jeu l’année passée« , rajoute Alex Teklak. « Tu sens quand même que c’est plus avancé du côté de Genk peut-être aussi avec des joueurs un peu plus réceptifs, plus prédisposés à apprendre. Je trouve que dans l’interprétation du jeu, de ce que demande Clément, ils sont plus avancés avec des joueurs qui intellectualisent assez bien son jeu sur le terrain. C’est pour ça que c’était une belle opposition. Si cette équipe veut être championne de Belgique, elle ne pourra effectivement pas se permettre d’encaisser des buts comme elle l’a fait à la fin. »

Sur l’évolution de Philippe Clément

« Je savais que c’était un bon coach mais il me surprend« , reconnait Alex Teklak au sujet de l’ancien entraîneur de Waasland-Beveren. « On a l’impression qu’il a eu un apprentissage accéléré grâce aux années qu’il a passées avec Michel Preud’homme. Généralement un T2 n’arrive pas à faire des résultats significatifs aussi vite. On sent quand même qu’il est passé par plusieurs facettes du métier et qu’il les maîtrise plutôt bien. Il faut quand même rappeler qu’à Bruges il a été entraîneur des espoirs, il a fait du scouting, il a fait de l’analyse vidéo, il a fait entraîneur des défenseurs et puis finalement la dernière année de Michel Preud’homme, il a été sur le terrain constamment. Il a donné beaucoup entrainement. Je crois que cela a permis d’accélérer son processus d’apprentissage. On voit aujourd’hui qu’il y a beaucoup de clarté dans son message. Je ne sais pas si ça va durer parce que tous les coachs connaissent des difficultés à un moment donné. Jusqu’à présent en tout cas ça marche plutôt bien avec cette équipe. »

Sur les fins de matches du Standard et leur manque de régularité

Pour la troisième fois cette saison, les Liégeois ont marqué en fin de rencontre. « Il n’y a pas de hasard dans le sens où c’est une équipe qui a les capacités, les qualités, les ressources morales et mentales d’aller chercher un résultat, de ne pas s’avouer battus même à la 90e« , explique Pascal Scimè. « Ils vont le faire, même avec l’énergie du désespoir, portés par le public. C’est une équipe qui y croit, qui ne se désunit pas. Et puis il y a ce petit truc. Vous savez, dans le foot vous avez parfois cette espèce de karma comme ça où, quand vous forcez la chance, elle vous sourit. »

« Sclessin a un effet bénéfique lorsque les joueurs y mettent les ingrédients« , poursuit Alex Teklak. « Avec le Standard, c’est souvent tout ou rien et c’est ce qui caractérise ce club depuis des années. Depuis le début de saison, c’est quand même quatre fois 0-0 dont 3 contre des équipes de la colonne de droite. Et d’un autre côté c’est une équipe qui peut se sublimer le soir de son 120e anniversaire contre Bruges. C’est ce qui fait sa nature profonde, sa force et sa faiblesse. Et c’est peut-être cela qu’aimerait gommer Michel Preud’homme. Il aimerait une équipe qui fait preuve d’un peu plus de régularité et moins d’imprévisibilité. C’est une équipe qui est moins robotisée que ne l’était celle de Bruges après trois années. Il n’a pas réussi cela tout de suite non plus. Il a aussi connu des périodes de disette notamment à l’extérieur. Et tout est finalement rentré dans l’ordre […] C’est très difficile d’influer sur ça. Il faut gagner en régularité et apprendre la culture de la gagne que ce soit contre les petits ou contre les grands. »

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