Yohann Thuram est donc le nouveau gardien du Standard. Le Français n’arrive cependant pas avec un statut de N. 1 assuré et devra gagner sa place face au contesté Eiji Kawashima et à Anthony Moris. Thuram, c’est surtout un nom prestigieux du football français. Un nom synonyme de Coupe du monde, d’Euro ou de Scudetti. Normal, puisque Yohann est le cousin germain de Lilian, l’homme qui a claqué un doublé miraculeux lors de la 1/2 finale de la Coupe du monde remportée par la France en 98. Mais maintenant, à 24 ans, il veut se faire un prénom et cela passera par Sclessin.
Présentation
Après de longues semaines de négociations, Yohann Thuram s’est enfin engagé avec le Standard. Le joueur français a paraphé un contrat de 4 ans avec le club de la Principauté liégeoise et espère ainsi lancer sa carrière avec cette expérience hors de l’Hexagone. Thuram, c’est surtout un nom qui évoque de bons souvenirs à tous les supporters des Bleus. Yohann est en effet le cousin germain de Lilian, l’ancien défenseur emblématique de cette génération française qui avait remporté la Coupe du monde et l’Euro. Sélectionné 142 fois avec les Bleus, Lilian Thuram a aussi disputé une deuxième finale de Coupe du monde, cette fois perdue contre l’Italie en 2006, et remporté en club deux Scudetti (avec la Juve), une Liga (avec le Barça), deux Coupes d’Italie et une coupe de l’UEFA (avec Parme). Rien que ça.
Comme son cousin, Yohann Thuram-Ulien, de son nom complet, a effectué son écolage du côté du Rocher monégasque après être passé par des équipes mineures aux noms atypiques comme le FC Bourdons Esnouveaux et Phare du Canal. En effet, cela s’explique par le fait qu’il est retourné à l’âge de 9 ans avec sa famille dans la Guadeloupe de ses origines. Il y restera 5 ans avant de rentrer dans la métropole . S’il est né à Courcouronnes, à environ 30 bornes de Paris, c’est donc dans le sud de la France que le jeune Yohann tente de se faire un prénom dans les traces de son illustre cousin passé lui aussi par l’AS Monaco au début de sa carrière. S’appeler Thuram est-il un handicap pour lui ? « Pour moi, porter ce nom est une fierté. Lilian c’est Lilian, avec tout ce qu’il a accompli d’extraordinaire en tant que joueur et en tant qu’homme. Yohann c’est Yohann, qui est là et essaye d’exister en Ligue 1. Mais porter ce nom-là n’a jamais été un fardeau, juste une grande fierté. », expliquait le gardien de but dans une interview à Foot Mercato. De toute façon, Yohann a déjà un avantage. Il n’évolue pas au même poste. Les comparaisons seront donc plus difficiles.
Une clean-sheet pour sa première monégasque
Après cinq ans au centre de formation monégasque, Yohann Thuram est repris dans le noyau A en 2008 où il devient le troisième gardien derrière Stéphane Ruffier et Flavio Roma. Il n’attendra pas longtemps pour faire ses débuts en Ligue 1. Le 29 novembre de la même année, à la 37e minute d’un match contre Auxerre, Roma se blesse. Le jeune Yohann, du haut de ses 20 printemps, monte sur la pelouse et préserve ses filets inviolés.
Mais quand Ruffier et Roma sont opérationnels, pas question pour Thuram de défendre les cages. Heureusement pour le jeune joueur, ses deux aînés sont plutôt du genre fragiles à cette période. Il peut donc effectuer 4 apparitions au total sous la liquette de l’ASM. Ses prestations lui permettent d’être sélectionné au sein de l’équipe française des espoirs. Cependant, ses chances de jouer dans un avenir proche avec les Bleus sont réduites. Hugo Lloris n’a que deux ans de plus que lui et semble bien parti pour préserver les cages françaises pendant quelques années. Et derrière, il y a les Steeve Mandanda, Cédric Carasso et autre Stéphane Ruffier. Du coup, en 2009, la Guadeloupe qui prépare la Gold Cup fait appel à lui pour les besoins d’un match amical contre le Stade Malherbe de Caen. Il ne jouera de toute façon pas cette rencontre et une sélection pour une joute amicale ne l’oblige pas à faire une croix sur l’équipe de France.
Le Tours de la question
Chez les Bleuets, Thuram-Ulien est titularisé pour les besoins d’un match contre l’Estonie en mars 2009. Comme pour sa première monégasque, le natif de Courcouronnes ramène une clean-sheet lors de cette victoire 3-0. Pour son deuxième match, il est contraint de se retourner une fois contre la Tunisie. Cette rencontre a pour cadre le stade de la Vallée du Char qui héberge le FC Tours. Un endroit qu’il sera amené à fréquenter régulièrement dans quelques mois.
A ce moment, Yohann Thuram a pourtant gagné une place dans la hiérarchie des gardiens de l’ASM suite au départ de Flavio Roma pour l’AC Milan. Mais cette fois, Stéphane Ruffier ne se blesse plus et le jeune gardien est obligé de ronger son frein sur le petit banc.
Afin de lui donner du temps de jeu, Monaco décide de le prêter à Tours lors de la saison 2010-2011. Le club est classé dans le ventre mou de la Ligue 2 et Thuram gagne rapidement ses galons de titulaire. Malheureusement, ses prestations sont loin d’être du niveau attendu par un joueur repris en équipe nationale espoirs. En janvier 2011, il perd sa place et revient sur le Rocher à la fin de la saison. En fin de contrat, il n’est pas conservé par Monaco et Troyes en profite pour l’embrigader.
L’Aube d’une belle carrière ?
L’ESTAC, qui évolue en Ligue 2, ne l’a cependant pas transféré pour lui confier directement la défense de ses cages. Thuram doit se contenter du rôle de doublure d’Olivier Blondel. Un modèle pour le jeune homme qui a toujours déclaré avoir été impressionné par son perfectionnisme. Yohann Thuram joue tous les matchs deCFA 2 avant de recevoir sa chance lors du derby contre le stade de Reims. Il remplace Blondel, blessé, et comme lors de ses débuts à Monaco, il préserve ses filets inviolés et contribue à la victoire de son club (1-0). Sa prestation lui permet de se mettre le public en poche et contrairement à son époque monégasque, cet interim se prolonge puisqu’il finira la saison en tant que titulaire. Porte-bonheur des siens, Yohann Thuram devient l’un des artisans de la montée en Ligue 1.
Mais le retour du club de l’Aube parmi l’élite ne se passe pas très bien. Le noyau est trop court et le club termine avant-dernier du championnat. Il ne peut donc éviter la relégation à la fin de la saison écoulée. Yohann Thuram confirme cependant ses qualités et dispute les 38 matchs de la compétition. Il est celui qui a encaissé le plus de buts au total, 61 buts, mais pour de nombreux observateurs, il fait peut-être partie des 10 meilleurs derniers remparts de la compétition. Selon le site de statistique Opta, il est le gardien de Ligue 1 à avoir effectué le plus d’arrêts au total (128). Sur bases de ses notes, il a terminé deuxième meilleur gardien du championnat selon le quotidien L’Equipe. De belles références.
Mécontent des résultats de son club, Yohann Thuram veut partir et n’est pas réfractaire à une expérience à l’étranger si aucun club de Ligue 1 ne s’intéresse à lui. Alors, quand le Standard se manifeste pour lui, il n’hésite pas une seconde, attiré par la perspective de jouer le titre et la Coupe d’Europe. Pourtant, le LOSC et Evian s’étaient aussi renseignés à son sujet. Le transfert a pourtant ne pas failli se faire parce que le joueur avait passé sa visite médicale à Sclessin sans en avertir Troyes. Mais heureusement pour les Rouches, les dirigeants du club français ont rapidement passé l’éponge.
Reste à voir si ce grand fan de Bernard Lama pourra rapidement s’imposer comme numéro 1. Puissant, tonique, athlétique ,doté d’une bonne technique (sur laquelle il a beaucoup bossé ces dernières années) et travailleur, le gaillard possède encore une marge de progression intéressante. A 24 ans, Yohann Thuram semble en tout cas prêt à laisser une empreinte à Sclessin et à s’inscrire dans la tradition des grands gardiens qui a été incarnée par les Jean Nicolay, Christian Piot, Michel Preud’homme, Gilbert Bodart ou Sinan Bolat.
C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Source : Tackleonweb (dhnet.be)
Articles relatifs
Commentaires
comments