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L’Académie Robert Louis-Dreyfus était presque déserte jeudi aux alentours de 10h. Seule la réserve, en compagnie de Carlos Rodriguez, qui partait pour un footing matinal et Yannick Ferrera se trouvaient dans les bases du clubs liégeois. N’ayant entraînement que dans l’après-midi, le coach du Standard s’est livré pour Sport/Foot Magazine à un petit jeu de questions/réponses.
Quel est le pire moment vécu dans ta jeune carrière, celui qui t’a fait le plus de mal ?
C’est la défaite avec Saint-Trond durant le tour final lors de la saison 2013-2014. On menait à la pause et si nous gagnions ce match (perdu 2- 4 face à Mouscron), on montait en D1. La suite nous a été défavorable et tout s’est écroulé. Pour alourdir le tout, on avait débuté ce tour final avec zéro point sur six pour ensuite faire le carton plein dans les deux rencontres d’après. On était relancé et plein d’espoir. On n’était qu’à 39 minutes de la montée et ça dans le dernier match. Ce genre de situation fait très mal.
Et ton plus beau souvenir ?
Le titre avec Saint-Trond la saison dernière, c’était quelque chose de très fort ! On s’est retrouvé tous en groupe sur le terrain et on attendait le résultat de Lommel, qui terminait peu après nous pour savoir si on était champion. Quand l’annonce a été faite, j’étais sur une autre planète. Ce n’est pas le plus beau moment de ma carrière mais le plus beau moment vécu dans ma vie.
As-tu certains rituels, des superstitions avant une rencontre comme bon nombre de coaches ou footballeurs?
J’en avais pas mal mais ça se perd au fil du temps à vrai dire. Je ne sais pas pourquoi mais un jour de match, j’ai écouté une chanson qui a retenu mon attention (Dangerous de David Guetta). Elle me donnait un bon feeling et j’ai senti la première fois où je l’ai bien écoutée que la rencontre n’allait pas être banale. On jouait contre le White Star et on a terminé la rencontre sur un 6-0, c’était un massacre. Après, j’ai repris cette habitude en descendant du bus, j’ai ce casque sur mes oreilles et les gens m’observent parce qu’un coach qui agit comme tel, ce n’est pas commun. Ça a tendance à choquer (rire). J’écoutais toujours cette chanson mais maintenant j’en ai une autre que je me repasse avant un match (Victory de P. Diddy). Par contre, il y en a un geste que je fais tout le temps : j’appelle mon père un quart d’heure avant le coup d’envoi de la rencontre même s’il est en tribune. Mais bon, ça reste des conneries.
Toi, qui connais le groupe pro par coeur désormais, quel est le joueur le plus sous-estimé et pour quelles raisons?
Il y a un gars qui me vient directement à l’esprit, c’est Dino Arslanagic. Je le dis, je le répète et je passe pour un fou à chaque coup mais c’est un excellent défenseur. Il est dur sur l’homme, possède un bon physique et dans un bon jour, il arrête n’importe quel joueur (en faisant référence à sa prestation dans le Clasico face à Okaka). C’est sa concentration qui fait parfois défaut, bien qu’il se soit déjà amélioré en l’espace de deux mois.
Si tu devais prendre une qualité chez un coach de Pro League et te l’attribuer, ce serait laquelle et de qui ?
(Il réfléchit). Je vais faire attention à ce que je dis sinon je vais passer pour un arrogant. Peut-être pouvoir mieux relativiser certaines choses comme de mauvaises séances d’entrainements ou certaines défaites par exemple. Après, c’est peut être une question d’expérience. J’ai cette tendance à me sentir mal dans des cas comme ceux-ci et j’ai des difficultés à passer au-dessus. Par contre, je ne sais pas chez qui prendre cela.
Tu baignes jour et nuit dans le monde du foot, tu joues aussi aux jeux vidéo en rapport avec le ballon rond ?
J’ai pas mal joué à l’époque. J’étais super fort à Pro Evolution Soccer il y a quelques années. Maintenant que j’entraine, il m’est devenu difficile de consacrer du temps à ça. Je me suis acheté une PS4 il y a un mois et je vais la donner à quelqu’un car je ne l’ai pas encore allumée une seule fois. Sinon, j’ai joué à Football Manager quand j’entrainais les jeunes à Anderlecht et que je m’embêtais durant les trêves. On va dire que je continuais dans la même voie mais de manière virtuelle. Mais si j’avais le temps pour ça, je prendrais soit le Standard, Chelsea ou le Bayern. Parfois, des potes me disent que je dois superviser voire acheter un tel joueur car il est bon dans un jeu et peu connu du grand public. Tout ça me fait rire.
Quels sont tes modèles, tes sources d’inspirations ?
En 2004, Mourinho remporte la Ligue des Champions avec Porto. Ça m’a fait réaliser qu’il ne fallait pas percer dans le football en tant que joueur pour être un entraineur du top. Tu peux être sur le toit du monde sans avoir joué au foot et là je me suis dit que c’était possible. Mais je suis conscient qu’il y a beaucoup de travail derrière et qu’il faut beaucoup de chances aussi. Je pourrais encore parler de Diego Simeone ou Pep Guardiola…
Envers quelles personnes seras-tu éternellement redevable ?
Tout d’abord, mes parents, avant n’importe qui d’autre. Mais si on parle football, je peux dire Michel Preud’homme, Abbas Bayat voire Bruno Venanzi. Sauf si je suis mis dehors dans un mois (rire)! Toutes les personnes qui ont cru en moi, qui m’ont maintenu leur confiance, je leur serai reconnaissant toute ma vie ! Être au Standard à seulement 35 ans, c’est un rêve. Désormais, je vois bien plus loin car j’ai envie de réaliser un gros truc ici. Certains vont dire que c’est ridicule de parler de ça dans la situation actuelle car on est dixième mais ce sont mes aspirations et c’est pour ça que je fais ce métier.
Si tu devais comparer les supporters du Standard à une autre équipe dans le monde, ce serait laquelle ?
L’Atlético Madrid. Nos supporters, ce sont des « morts de faim » dans le bon sens du terme. Ils ont l’envie, ils ont la hargne, une détermination en tribune. Pour faire la comparaison avec le club espagnol, même en déplacement, ils ont cette mentalité de guerriers et de ne perdre aucun duel. Depuis que je suis entraineur, j’ai côtoyé plusieurs stades et je n’ai pas vu un club posséder de tels fans. Je suis un privilégié de la vie, c’est clair. Ce que je vis là, à seulement 35 ans, c’est incroyable. Les personnes qui se déplacent en masse chaque journée de championnat, les émotions que cela peut te procurer. Je bosse dans un cadre idyllique, je fais ce que j’aime. Que demander de mieux ?
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