Sergio Conceiçao a annulé un premier rendez-vous le 20 avril et prolongé son contrat avant le second prévu à… Porto. Il a donc prolongé à Nantes sans écouter l’offre du Standard. Comme s’il s’était servi de cet intérêt…
Au détour de ses rencontres avec les supporters, Bruno Venanzi n’entendait qu’un nom émanant de la bouche des fans du club principautaire : Sergio Conceiçao. Cela tombait bien. C’était le premier entraîneur qu’il avait couché sur une liste virtuelle. Et les faits le démontrent, même si, ce samedi soir, après un succès contre Lorient (1-0), le Portugais a décidé de poser ses valises à Nantes jusqu’en 2020.
Quand, dans la tête du président du Standard, les chemins du club principautaire et de Aleksandar Jankovic devaient prendre deux directions opposées, il avait déjà lancé, via un proche, un premier signal envers celui que tout le monde appelait le Maestro à Sclessin. « Lors de cette communication téléphonique, sa demande était très claire : il voulait Sergio comme coach au Standard », soutient-on dans l’entourage du Portugais. Un coach qui, après avoir été mis au courant de cet intérêt, n’hésita pas à fixer un rendez-vous. « Je veux bien le voir mais il doit venir à Nantes. »
Déjà courtisé en septembre par un Daniel Van Buyten qui ne croyait pourtant pas trop en ses capacités et alors qu’il était sans club à cet instant, Conceiçao était intéressé par un retour à Liège. Il savait qu’il y serait accueilli comme un sauveur et une star, à la différence de la Beaujoire où il oeuvre un peu dans l’anonymat de la Ligue 1 étant donné le classement des Canaris. A tel point qu’il accepte de recevoir Bruno Venanzi et Olivier Renard le 20 avril, à Nantes.
Mais, d’un autre côté, il entretient une relation très forte avec le président nantais Waldemar Kita. « Avant de discuter avec le Standard, il voulait connaître les projets de Kita », nous dit-on. Or, cette rencontre avec son président ne se concrétise pas et le 19 avril, au soir, Conceiçao annule le rendezvous du lendemain. A Sclessin, on s’interroge et après un échange téléphonique, l’ancien Soulier d’Or revient sur sa décision avant de changer une nouvelle fois d’avis le jeudi matin en y ayant réfléchi toute la nuit. Il ne pouvait pas prendre langue avec le Standard sans avoir discuté avec Kita. Inévitablement, le trouble s’installe en Principauté et les faits vont sans doute le confirmer : Conceiçao ne se sert-il pas du Standard pour renégocier son contrat nantais ? Du Standard et pas de la Lazio, Leicester ou d’un autre club car personne ne s’est manifesté auprès de lui à part la direction liégeoise.
[quote]A Liège, Conceiçao savait qu’il serait accueilli comme un sauveur et une star[/quote]D’ailleurs, à Nantes, quand on apprend par presse interposée l’intérêt liégeois, personne ne songe un instant que l’entraîneur actuel va quitter la Beaujoire pour Sclessin. Même Kita. Qui décide quand même de rencontrer son coach, à Paris, au début de la semaine dernière. Un entretien tellement constructif qu’il fait une sortie dans Presse Océan pour assurer à ses supporters que Conceiçao sera toujours à la tête de l’équipe la saison prochaine. Mais la prolongation de contrat n’est pas évoquée et le coach portugais, lié alors jusqu’en 2018, peut toujours s’en aller sans le moindre dédommagement.
Entre-temps, un nouveau rendez-vous est pris avec le Standard. Il est fixé à ce lundi 1er mai aprèsmidi. Mais à… Porto. « Comme le premier contact avait fuité, Sergio ne voulait plus que cela se fasse à Nantes ». Réaction un peu étonnante dans la mesure où il aurait quand même mis le président Kita au courant de l’intérêt liégeois. D’où, probablement, cette réaction rapide de l’entrepreneur franco-polonais.
En effet, vendredi, alors que ce n’est pas spécialement son genre, Conceiçao tentait d’amadouer la presse locale en s’excusant pour son comportement de la semaine précédente durant laquelle, mécontent des questions à son gardien de but la veille, il avait claqué la porte de la conférence de presse après seulement trente secondes. Ces excuses avaient une explication : le jour même, Kita lui avait présenté une proposition de contrat portant jusqu’en 2020. A prendre ou à laisser. Mais, dit-on, tellement alléchante dans les chiffres pour le coach, et ses adjoints qu’il emmène dans tous les clubs qu’il dirige, que l’ancien joueur du Standard ne pouvait pas refuser. D’autant qu’il obtenait ce qu’il désirait par-dessus tout : un bail de longue durée. Ce qui était d’ailleurs officialisé le samedi en quatre minutes à peine car Conceiçao devait prendre le soir même un avion en direction de… Porto pour y revoir sa famille et profiter de deux jours de congé. Car, forcément, le rendez-vous programmé avec le Standard ce lundi n’avait plus de raison d’être, l’entraîneur portugais ayant décidé de demeurer en Loire-Atlantique sans jamais avoir entendu ce que le Standard avait à lui proposer…
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