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« Moi président, je… je… je… » Prédire soi-même qu’on sera un bon patron, comme l’avait fait François Hollande en fin de campagne présidentielle, ça ne coûte rien. Le confirmer une fois en place, c’est nettement plus compliqué. Et c’est le genre de discours ambitieux qui vous retombe dessus dès que les choses se passent mal.
Bruno Venanzi découvre la fonction de président. Et il en bave. Depuis qu’il a racheté le Standard, il a commis quelques petites / moyennes / grosses erreurs. Surtout liées à sa communication. Son premier bulletin ? Peut mieux faire. Il s’est installé avec un énorme crédit auprès des supporters, parce qu’il est Liégeois et parce qu’il a permis d’éjecter Roland Duchâtelet.
Mais le crédit, ce n’est pas éternel. Pour le peuple de Liège, il ne sera un bon président que si le Standard commence à gagner. Entraîneur ou président, même combat, on est jugé sur ses résultats.
Erreur n° 1
Avoir annoncé, lors de sa prise de pouvoir, que son Standard viserait un trophée (titre ou Coupe de Belgique) tous les deux ans. Il n’a pas parlé d’une première saison de transition (ce qui l’aurait protégé dans un premier temps) alors qu’il a bâti pour cette année un noyau trop juste pour viser haut.
Erreur n° 2
Avoir consacré tous ses moyens au rachat du club. Il s’est refait en laissant partir les bijoux de famille (Mehdi Carcela, Igor de Camargo, Geoffrey Mujangi Bia, Imoh Ezekiel) mais il n’avait plus grand-chose pour acheter du lourd – il avoue maintenant que le Standard n’a que 2 millions en caisse, une misère à ce niveau. Un peu comme le passionné de belles mécaniques qui s’offre une Ferrari mais n’a plus, ensuite, l’argent pour payer l’essence, l’assurance et les PV.
Erreur n° 3
Avoir donné trop tard un coup d’accélérateur dans le recrutement. Le Standard a fait venir six joueurs en deuxième partie de mercato, dont certains après l’élimination européenne. Trop tard parce que le malaise s’était déjà installé à cause des mauvais résultats en championnat et parce que l’équipe n’était déjà plus en Europa League. Bruno Venanzi avait pourtant signalé, au moment de la reprise, qu’il avait accéléré les négociations pour avoir justement le temps de former son noyau très tôt.
Erreur n° 4
Avoir été (apparemment) imprudent dans les négociations de reprise. Depuis quelques semaines, Bruno Venanzi tire à boulets rouges sur Roland Duchâtelet, qu’il accuse de lui avoir vendu un club avec plein de vices cachés. Une phrase prononcée en direct à la télé juste après l’élimination européenne (« Je savais que j’achetais une maison à rénover mais je ne pensais pas que les fondations étaient touchées ») continue à passer en boucle. Il évoque aujourd’hui, dans une interview à Trends Tendances, « une gestion au petit bonheur la chance » par son prédécesseur, il parle de « montages financiers alambiqués » et il affirme qu’il va « réclamer à Duchâtelet une partie de l’argent qui est conservé parce qu’il y a des erreurs dans la comptabilité ».
C’est le discours tenu pendant des années par Abbas Bayat après le rachat de Charleroi. L’Iranien estimait qu’il avait été roulé par l’ancienne direction et la Ville. On pouvait encore le croire dans son cas vu qu’au moment de la reprise, il débarquait dans le foot et ne connaissait rien de Charleroi. Bruno Venanzi, par contre, passait sa vie à Sclessin et à l’Académie depuis plusieurs mois avant de reprendre le Standard. Comment ne s’est-il pas rendu compte de la vraie situation financière ? On parle ici d’un businessman de haut vol, pas d’un boucher ou d’un menuisier qui aurait eu une subite envie d’acheter un club.
Erreur n° 5
Avoir eu un discours peu clair par rapport à Slavo Muslin. Après sa prise de pouvoir, il a dit que « Muslin sortait du lot », ajoutant qu’il l’aurait « probablement » engagé s’il avait déjà été président au moment des négociations. Mais en reconnaissant que son premier choix était Eric Gerets. Dès les premiers matches, il a installé Gerets en tribune officielle. On a vite senti que le crédit de Muslin serait vite épuisé.
Erreur n° 6
Avoir dérapé dans l’émission web de Stéphane Pauwels. A partir du moment où il disait qu’un joueur avait payé son entraîneur pour être sur le terrain, la saison dernière, il devait aller au bout des choses, citer les noms et virer le joueur concerné pour faute grave, puisqu’il est apparemment toujours au Standard. Il en a dit trop ou pas assez. Cette histoire, Bruno Venanzi risque de la traîner un bon moment, vu les procédures engagées (par le Standard et la Fédération). Si le joueur coupable est Jonathan Legear, il faut l’éjecter pour faute grave. Si ce n’est pas lui, il faut l’innocenter publiquement.
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