Les retours de Sébastien Pocognoli et de Paul-José Mpoku sont de jolis coups de com’ et démontrent l’ambition de la direction liégeoise. Alors que le charismatique Ricardo Sa Pinto a déjà conquis joueurs et supporters.
Les supporters du Standard se sont réveillés, lundi, avec le sourire en apprenant le retour à la maison de Paul-José Mpoku, deux semaines après celui d’un autre ancien, Sébastien Pocognoli. Deux arrivées censées rassurer les fans mais aussi et surtout ramener un autre état d’esprit que celui qui a traversé le groupe les deux dernières saisons. Ces deux transferts amènent également un surplus de qualité même s’ils viennent renforcer des secteurs qui n’étaient pas prioritaires.
Bruno Venanzi rêvait depuis plusieurs mois de rapatrier Mpoku, qui avait connu depuis son départ de Sclessin en janvier 2014, une période grisante à Cagliari, malgré la descente, puis une saison cauchemardesque au Chievo Vérone, et enfin une année bien plus heureuse tant sportive qu’extra-sportive au Panathinaïkos. L’international congolais n’a jamais fermé la porte à un retour au Standard même s’il y a encore quelques jours, il nous confiait être en contact avec l’Olympiacos. La rivalité avec le Pana et l’arrivée de Besnik Hasi cumulée à celle d’un nouveau directeur sportif à la tête du club olympien auraient compliqué la transaction.
Ce retour au Standard doit également conférer davantage de stabilité à sa carrière (il en est déjà à son 6e club), même si l’objectif à moyen terme est de s’imposer dans un grand championnat. Rebondir pour mieux sauter, donc, à l’image de Mehdi Carcela, revenu l’été 2013, avant de signer deux ans plus tard à Benfica. Que ce soit à Pocognoli ou Mpoku, Bruno Venanzi a su vendre un discours extrêmement ambitieux, l’accompagnant de salaires conséquents.
La tête ailleurs
Le week-end dernier, le Standard a véritablement démarré sa nouvelle saison. Certes par deux rencontres aisées, mais qui ont donné quelques indications quant à la suite des événements. Vendredi, à Battice, face à Wiltz (0-10), le Standard s’est promené en multipliant les jolis mouvements en seconde période, alors que le lendemain, face à Walhain (0-3), c’était bien plus poussif (surtout en deuxième mi-temps).
L’enchaînement assez incompréhensif de deux rencontres amicales en l’espace de 24h, ajouté à la grosse charge de travail dispensée en semaine, expliquent logiquement ce coup de fatigue. En seconde période, Sa Pinto avait aligné une équipe avec plusieurs joueurs sur le départ, qui avaient apparemment décidé de lever le pied pour éviter toute blessure.
« Ishak Belfodil n’était pas en condition pour jouer », a expliqué le coach portugais, alors que le joueur algérien est en discussion avec des clubs de Bundesliga (Hanovre et Leverkusen). Le Standard ne s’opposera pas, non plus, aux départs de Matthieu Dossevi, dont la mentalité ne colle pas avec le nouvel état d’esprit que la direction et le coach veulent insuffler, de Corentin Fiore, ou de Milos Kosanovic, et espère se débarrasser des salaires- importants pour certains- de joueurs qui occupent le noyau C (Birama Touré, Benjamin Tetteh, Mohamed Yattara, Jonathan Bolingi, etc). Un gros point d’interrogation persiste concernant l’avenir d’Orlando Sà, qui a continuellement eu la bougeotte dans sa carrière, et qui n’exclut pas de goûter à une nouvelle aventure.
Rayon renforts, le Standard est toujours à la recherche d’un numéro 6 d’expérience (Samuel Bastien, présent dans les tribunes à Walhain, ne devrait pas signer au Standard malgré des contacts qui remontent à janvier dernier) pour stabiliser l’entrejeu aux côtés de Razvan Marin. D’autant qu’Ibrahima Cissé, qui est apparu affûté dès la reprise, n’a pas digéré son statut de réserviste l’an dernier, et est véritablement décidé à quitter le Standard dès cet été.
Pour occuper le poste de milieu récupérateur, Sa Pinto alligne actuellement Merveille Bope Bokadi dont les derniers échos sont assez positifs. L’international congolais n’est pas un puriste ballon au pied, mais son agressivité et son volume de jeu équilibrent l’ensemble.
Sa Pinto, le parfait client
Ricardo Sa Pinto a besoin de ce genre de profil alors que ses idées se dessinent déjà. Le nouvel entraîneur veut insuffler un état d’esprit conquérant à ce Standard 2017-2018 qui doit être capable d’étouffer son adversaire grâce à un gros pressing en perte de balle. Les entraînements sont dispensés en ce sens, puisque de nombreux exercices concernent le travail de récupération à haute intensité.
Le Portugais semble avoir déjà conquis pas mal de monde, en premier lieu ses joueurs qui se disent impressionnés par la force de son discours. Le coach parle avec tout le monde, des plus jeunes joueurs aux plus expérimentés. C’est un gagneur, il le clame et ne cesse de le répéter. Une méthode Coué que le joueurs semblent avoir intégrée et qui contraste avec les postures bien plus ternes de son prédécesseur, Aleksandar Jankovic.
L’offensive de charme du Portugais fonctionne aussi auprès des fans. Malgré la présence d’André Flahaut, du nouveau président de la Fédération, Gérard Linard et même de la quatrième dauphine de Miss Namur (excusez du peu !), c’est bien Sa Pinto qui a attiré toute l’attention ou presque, samedi dernier à Walhain.
Son tempérament volubile et chaleureux a déjà conquis pas mal de supporters rouches. Dès la fin du match, il a rejoint la grappe de supporters massés derrière les balustrades, multipliant pendant une dizaine de minutes, sourires et selfies. L’homme ne joue pas. Ses dehors typiquement latins devraient rapidement charmer Sclessin. Reste désormais à aligner les prestations convaincantes.
Mais le moral est en hausse après avoir été longuement au plus bas. Le départ prévisible de José Jeunechamps de son poste de coach des U21 ou celui de Will Still, arrivé et reparti aussitôt, ont brouillé quelque peu la nouvelle communication que le club tente de mettre en place. Mais ces légers couacs de la semaine dernière devraient être rapidement oubliés.
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