Standard-Molde: pour entrer dans l’histoire ou plonger dans la crise

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Le Standard, qui ne s’est jamais qualifié en Coupe d’Europe après avoir perdu l’aller par deux buts d’écart, est à un tournant de sa saison, déjà.

S’ils ne le savaient pas, les joueurs sont désormais au courant: le Standard, dans son histoire européenne, n’a jamais remonté un retard de deux buts (ou plus) dans un match à élimination directe. C’est donc une page d’histoire que les Rouches peuvent écrire, ce soir, contre Molde.

Mais plus qu’une trace à laisser dans le livre d’or du club, c’est une revanche que les Liégeois veulent prendre. Mardi, quelques-uns (Van Damme, Thuram, Knockaert et Trebel) se sont lancés dans un exercice de style dans une vidéo diffusée sur le site internet du club, pour à la fois demander le pardon et le soutien de leurs supporters.

Conscients de la pauvreté de leur prestation en Norvège, ils ne parlent que de ce match, depuis vendredi passé. La répétition contre Ostende (1-2) n’a pas donné le ton, dans les chiffres, mais elle a au moins rassuré sur la capacité qu’a cette équipe à se révolter. Vouloir le faire (créer l’exploit, car c’en serait un) est une chose; pouvoir le faire en est une autre.

Le Standard devra à la fois être efficace devant et solide derrière. Est-il capable de le faire? Cette saison, il n’a pas encore gagné avec deux buts d’écart, et il n’a marqué deux fois dans le même match qu’à deux reprises en huit sorties. Comment pourrait-il tout d’un coup en passer trois? C’est une des questions auxquelles Slavo Muslin devra trouver une réponse.

Muslin: «Même à mon âge,on peut connaîtreune première fois»

L’entraîneur serbe, apparu très détendu hier en conférence de presse, n’a pas fait de mystère sur ses intentions offensives: «La logique voudrait que vu la situation on débute avec deux attaquants, même si on devra faire attention à bien garder l’équilibre.» Santini et Yattara sont attendus, pour autant que le Croate ne soit plus perturbé par son dos. Brüls débutera à nouveau, sur le côté droit. « Il en est capable, il devrait même être en mesure de débuter à Bruges (dimanche)», a assuré Muslin

En défense, il y a aussi des points d’interrogation. Milec ou Andrade comme arrière droit? Le premier a été catastrophique à Molde, le second a été bon, sans plus, contre Ostende. Or, Elyounoussi, l’ailier offensif norvégien d’origine marocaine, a laissé une solide impression à l’aller. Mais le Colombien part avec une longueur d’avance. Dans l’axe, le retour de Teixeira est attendu, Muslin espère en tout cas compter sur le Portugais, remis de douleurs dorsales. Toujours avec Faty à ses côtés? Arslanagic pourrait être une solution, qui sait?

Plus globalement, la seule solution, pour le Standard, ce soir, est de se qualifier pour les poules. Et réaliser quelque chose qu’il n’a jamais fait. «Même à mon âge (62 ans), on peut connaître une première fois», souriait Muslin, qui n’a jamais remonté un retard de deux buts, comme entraîneur, et a écarté toute forme de pression personnelle en cas d’élimination. «Vous écrivez tous les jours que ma situation est fragilisée, a-t-il soufflé. Mais j’ai assez d’expérience pour ne pas ressentir de pression particulière. Je ne pense pas au lendemain.»

La direction du Standard, elle, y pense. Elle sait qu’une sortie de route européenne ce soir la fera entrée en crise. Et entre l’histoire et la crise, son choix est vite fait…

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