Une politique sportive sans ligne de conduite, une direction à plusieurs têtes, des hommes de l’ombre qui tirent les ficelles, des joueurs surévalués : enquête sur la face cachée d’une famille rouche de plus en plus désunie.
Après un mois de décembre déprimant, le Standard sort d’un stage peu rassurant. Il y a d’abord l’absence de Trebel et ce futur transfert vers Anderlecht qui vient brouiller les esprits mais c’est surtout l’affaire Belfodil qui occupe toutes les têtes et dont les suites seront lourdes. « Cette affaire marque une véritable rupture en haut-lieu », nous dit-on à Sclessin. S’il reste très pro aux entrainements, Ishak Belfodil se sent trompé par le duo Henrotay-Van Buyten et les rend responsable de l’annulation de son transfert vers Everton. Quand Van Buyten, qui se rend quelques jours en Espagne, veut saluer le joueur algérien, celui-ci l’évite et lui balance violemment ses vérités.
Les joueurs se plaignent d’un manque d’intensité durant le stage. Jankovic ne fait déjà plus confiance à Erik Roex qui recevra son C4 le 1er février. Plusieurs joueurs se plaignent aussi de blessures lancinantes qui ne sont jamais véritablement soignées. L’entourage de plusieurs d’entre eux pointe d’ailleurs le « Doc », Jean Verviers, que l’amitié de Bruno Venanzi rend quasiment intouchable. L’ex-préparateur physique, Carlos Rodriguez en sait quelque chose puisqu’il a fait les frais de leurs relations plus que houleuses. Le reste du staff medical a d’ailleurs parfaitement compris les règles et ne bronche pas.
Renard vs Van Buyten
Le directeur technique du Standard est habile avec les médias. Longtemps, il nous répétera qu’il n’y a aucune friture sur la ligne entre les deux décideurs sportifs du Standard. Sauf que dans les faits, Van Buyten opère trop souvent en solo et sans en référer à ses partenaires. Ces dernières semaines, le discours de Renard n’est plus le même, il critique ouvertement auprès de différentes personnes proches du club l’amateurisme de Van Buyten sur de nombreux dossiers.
Olivier Renard s’est également vu contraint et forcé d’accueillir Alexsandar Jankovic. C’est le duo Verjans-Vande Walle (deux hommes de Van Buyten) qui poussera auprès de Van Buyten pour signer le coach serbe. Après avoir essuyé de la part du coach serbe un premier refus en juin et un second en août, la troisième tentative est la bonne.
L’influence de Christophe Henrotay
Henrotay fait profiter à Bruno Venanzi de son important réseau bien avant que ce dernier n’accède au trône du club principautaire.
Christophe Henrotay encourage d’ailleurs son ami à reprendre les clefs de la maison rouche et ainsi à succéder à Roland Duchâtelet. L’agent de joueur liégeois nous assure ne prendre aucune commission ou presque sur les joueurs amenés à Sclessin car « j’ai une vision à plus long terme. » A-t-il donc mis des billes au Standard comme beaucoup le prétendent ? « Je ne répondrai pas à cette question. »
Proche également d’Herman Van Holsbeeck, Christophe Henrotay réunit le boss des Rouches et le directeur général des Mauves en Espagne lors de soirées plutôt festives. Si les relations entre ces deux bastions historiquement opposés sont aujourd’hui très cordiales -le transfert de Trebel en est la dernière preuve-, Christophe Henrotay en est le premier responsable.
L’été dernier, plusieurs éducateurs nous contactent et se plaignent de l’emprise d’Henrotay sur l’Académie. Selon eux, Daniel Van Buyten renverrait les plus belles pépites vers son ex-agent. Van Buyten explique « tout simplement au joueur que le meilleur agent, c’est le papa et la maman. Mais que si ces derniers se demandent quel agent il faut prendre, il est naturel de conseiller Christophe. »
Henrotay se défend d’avoir mis la main sur l’ensemble des plus grands talents rouches. Il s’occupe bel et bien des prometteurs Dorian Dhaeze (attaquant), Jérôme Deom (milieu) ou Lillo Guarneri (gardien). « On va maintenant me reprocher de garder ces joueurs au Standard et de ne pas les pousser vers l’étranger!? », ironise Henrotay.
Le jeune Deom (âgé de 17 ans) va toutefois bénéficier d’un joli traitement de faveur lors du dernier match de la saison à Sclessin face à Waasland-Beveren en PO2. A 20 minutes du terme, le prometteur milieu de terrain prend la place de Martin Remacle. La consigne vient d’en haut : Jérôme doit passer au moins quinze minutes sur la pelouse. « Comme par hasard, ce soir-là, plusieurs parents de joueurs sont invités en tribune d’honneur », se rappelle Axel Lawarée. « C’était un fameux signal envoyé… »
Si Van Buyten se félicite d’avoir mis fin à l’exode massif des jeunes talents rouches, il semble oublier le cas Dimata parti à Ostende pour 500.000 euros. Un départ que l’on impute à Henrotay qui n’aurait pas pu mettre la main sur le joueur (dont l’agent est Didier Frenay) alors qu’il semble pourtant que le joueur ait pris la décision de quitter le Standard après s’être vu renvoyer en U21 après un stage hivernal en janvier 2015 plutôt concluant.
Van Buyten, la fin ?
Axel Lawarée a travaillé quelques mois aux côtés de Van Buyten « Même s’il ne m’a jamais adressé la parole. » Et n’en garde pas un souvenir heureux. « C’était le bordel, il amenait des joueurs en test, et je voyais des factures d’avion, d’hôtel, des commission d’agents tomber, je n’avais jamais de justificatif. Van Buyten décidait de tout à un moment, Venanzi était sous le charme. En terme de notoriété, je ne pesais évidemment pas bien lourd dans la balance. Mais je pense qu’aujourd’hui, il n’est plus aveuglé par son passé de joueur. Olivier Renard est le plus malin, c’est lui le vrai patron sportif. »
Van Buyten a compris depuis quelques semaines que son futur n’est plus à Sclessin. Il pense parfois à regoûter au terrain comme coach mais a aussi évoqué la possibilité de se lancer comme agent. On doute d’ailleurs qu’il aille jusqu’au bout de son mandat. Les « hommes » de Big Dan, Thierry Verjans (homme d’Henrotay également depuis son passage en tant qu’entraîneur des jeunes d’Anderlecht) et Philippe Vande Walle, sont également sur la sellette. Les entraînements de Vande Walle, qui est incapable de jouer au pied à cause d’une blessure, sont d’ailleurs loin de faire l’unanimité.
Bayat is back
Olivier Renard est plutôt d’avis qu’en foot, il ne faut fermer la porte à personne. Le transfert de Dieumerci Ndongala en est la parfaite illustration car il signifie le retour aux affaires de Mogi Bayat à Sclessin. Quelques semaines plus tôt, Bayat avait aidé au départ de Dino Arslanagic vers Mouscron alors qu’en août, il avait déjà essayé d’attirer plusieurs joueurs nantais dont l’attaquant Yacine Bammou. L’hyperactif Bayat n’a pas traîné à se refaire une place au soleil puisqu’il tente d’influencer la grande promesse, Anaxis Dinsifwa (16 ans), de signer au Standard alors qu’il est dans le collimateur de plusieurs clubs belges (Gand et Andelrecht) et étrangers. Mogi a aussi essayé d’aider son nouveau partenaire, Vincent Mannaert, dans le transfert d’Edmilson vers Bruges.
Venanzi et les privilèges
Seule satisfaction récente de ce Standard 2017 : le groupe de joueurs pros a été réduit cet hiver. Ce trop-plein de joueurs rendait le climat houleux. Certains joueurs ne savaient même pas où se changer. Tous les matins, le staff renvoyait certains joueurs dans un noyau C qu’Eric Deflandre ne voulait même plus coacher.
Il semble également que Venanzi a ouvert les yeux sur certains joueurs mis longtemps sur un piédestal. Que ce soit Ferrera ou Jankovic, le coach du Standard n’a pas les pleins pouvoirs comme un René Weilerà Anderlecht ou Preud’homme à Bruges. Quand Ferrera renvoyait plusieurs joueurs dans le noyau B, il recevait un mail en retour de son patron qui lui sommait de les réintégrer. Venanzi a accepté les caprices des « vedettes françaises » avec lesquels Renard a beaucoup de mal. La femme de Trebel a notamment reçu un boulot chez Lampiris, alors que le frère de Matthieu Dossevi est devenu scout pour le Standard. Joueur-phare l’an dernier (sa prime de victoire en Coupe était de 80.000 euros alors que celle des autres joueurs était de 8.000), Dossevi la ramène beaucoup moins ces derniers temps. Pointé du doigt devant tout le groupe par son coach pour son manque d’implication, l’international togolais reste sur des statistiques faméliques (0 but/4 assists) en championnat.
Venanzi peut heureusement compter sur des supporters restés amorphes ou presque après la débâcle face à Courtrai. Sa commu- nication tournée longtemps vers les groupes les plus fervents ne pourra pas non plus contenir indéfiniment un stade de Sclessin qui semble depuis longtemps éteint et rési- gné. Il y a un peu plus de sept ans, au début de la saison 2010-2011, le Standard battait Courtrai 1-0. La T3 était pourtant couverte de banderoles qui critiquaient la politique du club. L’après-match avait été particuliè- rement chahuté par de nombreux suppor- ters qui avaient envahi le parking des joueurs. Un an et demi plus tôt, le club fêtait pourtant un deuxième titre de rang. Le Stan- dard a bel et bien changé…
Commentaires
Commentaires
Well well….. Voilà un article assez révélateur de l'ambiance qui régne à Sclessin et qui doit bien miner toute l'équipe !
Il est URGENT que Mr Venanzi fasse le ménage, en Président qu'il est. Le contraire serait un aveu de faiblesse, voir d'incapacité à gérer un club comme le Standard !
"Aux Armes" n'a jamais été aussi urgent, messieurs les supporters.
Perso, j'en reviens de loin à préférer l'ère Duchatelet, dans ces conditions, car l'homme, lui, savait au moins où il allait ! Après tout, c'est sous son régne que Medhi nous est revenu.
Si j'étais du president, je m'entourerais mieux à l'avenir que de tous ces vautours !
Perso, j'aime bcp Olivier Renard, autant comme joueur quand il était chez nous que comme Directeur sportif. Il a fait du très bon travail à Malines et en fera tout autant, voir plus, chez nous.
Mais il faut le laisser travailler en paix.
S'il faut ajouter quelqu'un dans le staff, j'y verrais bien Eric Gerets, qui a toujours eu, lui, le Standard dans son Coeur, et dont les conseils seraient autrement plus judicieux que ceux de Van Buyten et Henrotay, qu'il faut éjecter au plus vite.
POurquoi pas un rôle donc de CONSEILLER SPORTIF pour le roi Eric, parfait relais du president.
On comprend mieux, au vu de tout ce cirque, la problématique et le mauvais rendement de l'équipe, ces derniers temps. Faut pas chercher ailleurs, et encore moins virer l'entraineur, qui n'y est peut être pour rien, ou si peu ….
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