Pour trouver trace d’un Standard remportant deux matches d’affilée, il convient de remonter au mois de septembre 2016. Cela date. Samedi soir, malgré l’absence de Sa grippé, il avait pourtant l’occasion d’enchaîner un deuxième succès en Playoffs 2 après celui obtenu contre l’Union. Mais pour convertir l’essai, il faut le vouloir. Et à Saint-Trond, les Liégeois étaient déjà en vacances. D’ailleurs, après ce nouveau revers, ils savent qu’ils ne poursuivront pas leur saison au-delà du 19 mai. Il n’y a donc plus que trois rencontres et onze jours à tirer pour en finir avec cette saison pourrie. Et tant pis pour l’Europe qui, visiblement, intéressait la direction et le staff technique, mais pas les joueurs.
Alors que certains d’entre eux étaient même souriants en sortant du vestiaire, José Jeunechamps ne parvenait pas à masquer sa révolte. Et sa colère valait le détour.
« Je suis énervé et gêné, pestait-il logiquement. Si je vois un supporter du Standard, je vais me cacher. Les joueurs le sont-ils aussi ? Je n’en sais rien. Personnellement, je n’ai pas cette mentalité de tendre une joue une semaine et l’autre la semaine suivante. Ce n’est pas dans mes gênes. C’était un non-match. Je ne m’attendais pas à une pareille prestation. C’était totalement insuffisant et indigne du Standard. On a manqué de tout même si Saint-Trond ne s’est pas procuré beaucoup d’occasions. Après l’Union, on avait montré qu’on vivait toujours, ce qui n’a pas été le cas aujourd’hui. Je leur avais demandé de prouver que le succès contre l’Union n’était pas un accident et on est loin du compte. Dans le contenu, il manquait trop de choses pour pouvoir prendre du plaisir et rivaliser avec Saint-Trond et réaliser une performance. »
De là à dire qu’ils salissent l’image du club ?
« Oui ils salissent l’image du club. Je peux comprendre la révolte des supporters. J’ai d’ailleurs dit à mon groupe que je n’ai jamais vécu un match comme cela dans ma carrière. Je savais en arrivant que ce ne serait pas simple et que j’allais avoir en face de moi des gens meurtris, sans ambition. Le Standard qui joue les Playoffs 2 ce n’est pas très sexy. Le Standard qui les commence mal, ce n’est pas très sexy. Le Standard qui change de coach après trois rencontres, ce n’est de nouveau pas très sexy. Mais nous sommes des professionnels et nous devons avoir un comportement de professionnel en abordant chaque partie avec envie. Qu’on soit battu est une chose, mais qu’il y ait un aussi faible contenu est inadmissible. Je ne vois même pas un point positif aujourd’hui. Si on avait fait 0-0 on aurait pu dire qu’en étant très mauvais on avait pris un point, mais ce n’est pas le cas. »
Au point de déjà retirer Dossevi à la mi-temps.
« Vous l’avez trouvé dans le match ? Mais bon, je n’ai droit qu’à trois changements aussi… »
Et de nouveau on reparle d’une réflexion au sein du club qui, évidemment, a déjà été entamée. À très court terme concernant la suite de ces Playoffs 2 avec des jeunes ? « Il est trop tôt pour en parler ». À un peu plus long terme avec ce mercato estival appelé à nettoyer le vestiaire. « Il faut tirer les enseignements d’une telle situation et cela va être fait. On va diminuer le groupe en sachant que des joueurs vont revenir de prêt. Ce n’est pas trahir un secret que de dire que le noyau va bouger énormément cet été. » souligne un coach présent pour sept rencontres seulement.
Et cela, les joueurs le savaient aussi…
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