Dans l’émission « Complètement Foot » sur Vivacité, Alexandre Teklak et Pascal Scimè ont débriefé le premier clascio belge de la saison entre le Standard-Anderlecht qui a vu la victoire des Mauves 0-1 sur un but de l’inévitable attaquant polonais Łukasz Teodorczyk.
Le positionnement problématique d’Enoh, trop peu de courses sans ballons, l’après-Europe, …
« On a tout de suite vu les intentions d’Anderlecht, a souligné d’entrée Alexandre Teklak. Ils ont laissé le ballon au Standard, et sur les attaques placées, le Standard ne savait pas quoi faire de ce ballon. Jusqu’à présent, une des grosses forces du Standard, quand on voit le nombre de buts qu’ils ont déjà marqué en centrant, c’était de passer par les flancs. Ici cela a été totalement annihilé« .
Et de poursuivre : « Il y a deux raisons à cela : La circulation de balle des Rouches, surtout en première mi-temps, était fort empruntée. Est-ce que c’est dû à l’état du terrain, à des mauvais choix, … ? Quoiqu’il en soit, les trop rares fois où ils ont réussi à très vite basculer d’un côté à l’autre pour isoler leurs ailiers, ils ont été intéressants. Dompé, à l’une ou l’autre reprise, Dossevi également. L’autre problème, c’est que le Standard jouait avec un bloc assez haut, mais en ayant une possession de balle assez stérile, ce qui faisait bien les affaires d’Anderlecht. J’ai trouvé que la position d’Enoh entre ses deux centraux était totalement inutile en première mi-temps. Pour moi ça n’avait pas d’intérêt. D’ailleurs, en deuxième mi-temps, Jankovic l’a fait monter d’un cran. Vu sa position, c’était plus facile pour les Anderlechtois de cibler Trebel dans le cœur du jeu, c’était le seul élément à devoir contrôler. Le fait d’avoir Enoh un peu plus haut, même si ce n’est pas sa spécialité, aurait permis à Trebel d’avoir un peu plus de liberté, et de jouer également un cran plus haut. Et puis ça a eu pour conséquence les décrochages incessants de Belfodil parce qu’il se voyait privé de ballons, et il n’avait pas d’espace entre les lignes. Pour créer cet espace, ce n’est pas compliqué, il faut être capable de courir sans ballon dans la profondeur, dans le dos des défenseurs. On l’a très peu vu sur les attaques placées du Standard. Il y a aussi eu très peu d’infiltrations sans ballon, et c’est là qu’on se rend compte que finalement, avoir Raman en dessous de Belfodil, pour ce type de rencontre, c’est peut-être mieux, pour partir d’une position « en retrait » par rapport à cette défense, et l’attaquer dans son dos. Après, il y en a d’autres qui auraient pu le faire… je pense à Dompé en première période, à Dossevi, … Ces courses gratuites vers l’avant, dans lesquelles on ne touche pas les ballons, mais où on crée de l’espace pour les autres, il n’y en a pas eu beaucoup, et ça a facilité l’organisation défensive d’Anderlecht. »
« Anderlecht était clairement allé à Sclessin pour … un point »
Pour Pascal Scimè, « On a assisté à une agréable première mi-temps. Il y avait un petit peu de rythme et, compte tenu aussi des circonstances, à savoir que les deux équipes sortaient d’une grosse débauche d’énergie il y a trois jours et surtout d’une grosse désillusion : le Standard aurait pu ramener quelque chose d’Amsterdam et ne l’a pas fait, Anderlecht aurait dû ramener trois points et il nous a ramené une bourde. Donc il faut remettre tout ça dans le contexte« .
Et d’ajouter : « Après, ce qui transpirait de cette première mi-temps et peut-être des 75 premières minutes de jeu, c’est qu’Anderlecht était clairement allé à Sclessin pour un point et que le Standard n’avait pas la capacité d’aller en chercher trois. C’est ce qui m’a sauté aux yeux dans ce type de rencontre. Les Mauves sont vraiment allés de manière organisée pour le nul, et par contre le Standard, c’est une petite déception parce qu’on loue l’organisation à la fois défensive et la mise en place tactique de René Weiler, mais c’est le genre de match que vous devez gagner grâce au jeu sans ballon. Or, le jeu sans ballon ce dimanche, du côté du Standard, je ne l’ai pas vu. Je n’ai pas vu les courses dans les intervalles de Raman. Belfodil était beaucoup trop bas, ce n’est pas pour ça que le Standard perd aujourd’hui mais c’est la conséquence d’un jeu trop bas et d’un positionnement trop bas. Tout le bloc du Standard était bas en première mi-temps. J’avais l’impression que le Standard était un peu trop respectueux du Sporting d’Anderlecht en première mi-temps, un peu timoré. Et il ne nous a pas habitué à ça sous Jankovic. »
Les problèmes du Standard sur phases arrêtées, la roublardise de Teodorczyk
Enfin, le Standard a été piégé par l’incontournable Teodorczyk qui apparaît de plus en plus comme la meilleure acquisition des Bruxellois cet été. Le Polonais a su exploiter un problème récurrent depuis le début de saison au Standard, les phases arrêtées.
« Les phases arrêtées ont été très mal tirées du côté du Standard. Ils n’en ont pas assez profité je trouve, alors que Trebel c’est quand même quelqu’un qui sait les frapper. Quand elles ont été bottées correctement, il y a eu un beaucoup moins de présence, ou alors les Anderlechtois étaient sans doute plus forts dans l’impact à ce moment-là, a analysé Alexandre Teklak. Par contre ce qui est récurrent depuis quelques semaines du côté du Standard, c’est leur relative faiblesse sur phases arrêtées défensives. Ils ont quand même un souci à ce niveau-là. »
« Est-ce que c’est un souci de taille, de jeu de position, de caractère ? Sur la phase du but, effectivement il y a une faute, mais si je me retrouve dans la position de Laifis, je me dis que je me suis fait « couilloner » par Teodorczyk. On voit d’ailleurs dans sa réaction qu’il ne râle pas sur l’arbitre. Il sait qu’il s’est fait avoir, et évidemment qu’il y a faute, mais souvent ce genre de bousculades dans le rectangle échappe aux yeux de l’arbitre. Au moment du contact, il ne doit absolument pas permettre à Teodorczyk de le bousculer comme cela, même si c’est une masse. Il a déjà mis quelques buts de cette manière, en repoussant son adversaire au moment opportun. Et c’est le fait de le faire dans ce timing qui fait que cela échappe à l’arbitre. Si l’arbitre avait vu cette faute, il l’aurait sifflée, mais quand c’est « bien fait » par l’attaquant, dans le bon timing, je comprends que ça puisse lui échapper. Nous, on a les ralentis », a-t-il conclu.
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Une réponse à Standard-Anderlecht, le débriefing
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Des classicos, on en a déjà perdus et on en perdra encore. Voici 10 ans, Anderlecht partait chaque fois avec les faveurs du prognostic, et nous « entubait » presque chaque fois.
Les choses, fort heureusement, ont bien changé en notre faveur, mais, parfois, comme cette fois, on dérape.
La fatigue de l’europa league était certes bien présente pour les 2 équipes. Mais peut-être que, jouant à domicile et devant prendre le jeu à notre compte, nous n’avions plus la fraîcheur nécessaire pour le faire. Les mauves, eux, avaient opté pour une position plus attentiste et plus basse, histoire sans doute de s’économiser après leur joute européenne mais, aussi et surtout, pour consolider leur défense souvent mise à mal ces derniers temps.
Résultat des courses, on n’a pu que rarement provoqué le danger dans le rectangle adverse, et la toile d’araignée tissée par Weiler, finalement le grand vainqueurr de ce classic, leur a permis d’intercepter toutes nos passes et de repartir rapidement en contre.
C’était de bonne guerre, et nous n’aurons plus qu’à appliquer ces mêmes principes au match retour. Nous verrons comment eux, pourront se débrouiller avec ça !
Il n’en reste pas moins vrai que Layfis, s’il est vrai qu’il s’est fait « avoir » par Téodorczyk sur cette poussée dans le dos, qui l’a propulsé un bon mètre en avant, aurait dû se laisser tomber sur cette action. Le fait d’être resté debout lui a été fatal, l’arbitre ne pouvant pas tout voir. Les spectateurs non plus, n’y ont vu que du feu sur cette phase …..
Tout aussi vrai, cette absence de finisseur dans le rectangle, Raman et Belfodil étant de très bons joueurs très utiles, mais pas des renards de surface, pas plus que de meneurs de jeu, Belfodil pouvant revendiquer ce rôle mais étant utilisé à tout autre chose, sans qu’on ne cherche à introduire Balhouli et Mallmann, pourtant eux-aussi recrutés pour ça !
Navrant aussi, le fait de ne même pas voir le nom de Fioré dans l’équipe, une honte même, je dirais, d’autant qu’Andrade devait être émoussé par son match de jeudi dernier, et que la fraîcheur et la défense de Corentin aurait fait du bien.
Bref, un match à oublier au plus vite, pour mieux rebondir et apprendre de nos erreurs ….. Ce qu’une défaite peut apporter, pour autant qu’on veuille s’en donner la peine et les reconnoitre, pour mieux redresser le tir ensuite. Je reste donc dans l’expectative d’une défense à trois, au plus vite, avec enfin la mise en place de ce distributeur toujours aux abonnés absents.