Indirectement, c’est à Grenade, relégué il y a quelques semaines en Segunda Liga, que le Standard est parti faire ses dernières emplettes d’été, en recrutant coup sur coup Guillermo Ochoa et Uche Henry Agbo, qui ont comme point commun dénominateur, et c’est le seul, d’avoir été équipiers la saison dernière au stade Nuevo Los Cármenes. Indirectement, parce que le gardien international mexicain était libre d’engagement et que le médian nigérian appartenait à Watford qui, à défaut de pouvoir obtenir pour son joueur un permis de travail, l’avait directement prêté au CF Granada dans la foulée de la signature d’un contrat de 5 ans.
Uche Henry Agbo (21 ans) ne sort pas de nulle part. Si Olivier Renard, le directeur sportif des Rouches, s’était renseigné sur lui au début du mois de juin cherchant à connaître ses prétentions salariales et ses priorités sportives, il l’avait à l’œil depuis plus longtemps, avant même que le Nigérian ne débarque à Grenade. Où il a livré globalement une bonne saison, disputant 31 matches de Liga (dont 28 en qualité de titulaire) sous les couleurs rouge et blanc. « C’est formidable de pouvoir affronter les grandes équipes espagnoles comme le Real, Barcelone et l’Atletico », confie le Nigérian qui, débarqué à Liège lundi, a terminé ce mardi ses tests médicaux préalables à la signature de son contrat.
« Il dispose d’un important volume de jeu et une grosse capacité de récupération », assure Olivier Renard. « Il est prêt pour une nouvelle expérience et il va accroître les options dans notre milieu de terrain… »
Même si l’intéressé, qui portera en bord de Meuse le numéro 5 délaissé par son compatriote Elderson parti à Sivasspor, est capable de dépanner en défense centrale, comme il l’avait fait avec les moins de 20 ans du Nigeria lors de la Coupe du Monde 2013 organisée en Turquie. « J’ai officié aussi comme libero à Grenade », ajoute celui qui a pour modèle son compatriote John Obi Mikel (ex-Chelsea).
Sur les terrains espagnols, Uche Henry Agbo (1,85 mètre pour 76 kilos), appelé à disputer à Merveille Bokadi la place de numéro 6 au sein de l’effectif confié à Ricardo Sa Pinto, a surtout fait valoir son potentiel athlétique, ses courses et son volume de travail, s’érigeant rapidement comme un joueur essentiel des Los Filipinos. « Malgré la relégation de Grenade, j’estime avoir su tirer mon épingle du jeu et être devenu un joueur plus régulier », souligne celui dont l’entraîneur franco-allemand Gernot Rohr avait donné, le 1er juin dernier à l’occasion d’un match amical face au Togo, ses galons d’international. Et qui, cité il y a peu au Lokomotiv Moscou, avait espéré poursuivre sa carrière en Espagne. En vain…
À l’inverse, le natif de Kano City, pour qui le Standard n’a pas cassé sa tirelire (il touchait, à, Grenade, un salaire de 250.000 euros bruts par an), devra apprendre à canaliser sa fougue pour éviter de collectionner les cartons (14 jaunes, 2 rouges la saison dernière). Et marquer l’histoire du club liégeois de manière plus importante que ne l’ont fait les neuf autres joueurs nigérians qui se sont succédé à Sclessin : Rabiu Afolabi, Joseph Yobo, Godwin Okpara, Joseph Enakarhire, Aliyu Datti, Benjamin Onwachi, Imoh Ezekiel et Elderson Uwa Echiéjilé ; avec des fortunes très diverses.
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