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Ailier ou milieu offensif, on a rarement vu Jeremy Serwy jouer un mauvais match. Pourtant, à 23 ans, l’ex-joueur de Charleroi et Zulte Waregem, formé au Standard, va signer en Islande. Après avoir perdu du temps, retardé par divers obstacles, il veut enfin voir sa carrière décoller. Pour les lecteurs de VoxStadium, il nous a raconté ses départs compliqués du Standard et de Charleroi, sa pige à Dortmund et son aventure à Ujpest, sans langue de bois, au cours d’une interview vérité.
Jeremy, le premier tournant de votre jeune carrière, c’est cette « bêtise » à l’école, qui vous coûte un renvoi du Standard de Liège…
J’ai assumé ce que j’ai fait, je n’ai pas de regrets par rapport à mon départ. J’ai fait ce que j’avais à faire après cette bêtise et j’ai enchaîné avec des bonnes prestations. Le club voulait changer d’avis mais Christophe Dessy (NDLR : le directeur de la formation) avait pris sa décision. Heureusement, Charleroi m’a proposé un contrat.
Là-bas, ça s’est pas mal passé, avant de se terminer par un départ difficile…
J’ai fait mon premier match en A à 18 ans, c’était le dernier match des play-offs deux. C’est la saison d’après que je me suis vraiment lancé. L’année avant mon départ, je rentrais très souvent en jeu, je jouais bien, mais j’étais rarement titulaire. On est descendus en deuxième division et Zulte Waregem me voulait. J’ai rencontré Abbas Bayat (NDLR : président du club), je lui ai dit ce que je pensais, notamment qu’avec d’autres choix de la part du staff, nous ne serions peut-être pas descendus. Il ne voulait pas me laisser partir et mon agent à ce moment-là, Mogi Bayat, est son neveu. Du coup, c’était délicat puisqu’ils n’était pas en bons termes, mais j’ai pu rejoindre Zulte le 28 aout, en fin de mercato.
A Zulte, ce sont d’abord les blessures qui vous empêchent d’exploser, n’est-ce pas ?
Franck Dury m’a assez vite mis de côté. Au début il parlait avec moi puis il m’a délaissé. J’ai compris qu’il ne croyait pas en moi mais après un but contre le GBA, il m’a félicité devant tout le groupe. Finalement, ses éloges n’ont abouties à rien. Ensuite, je me suis blessé à la clavicule. Je suis revenu trop tôt, je me suis reblessé, et je suis resté quatre mois et demi sur la touche. Je suis parti au White Star, en prêt, en D2, lors de ma deuxième saison au club. Le prêt s’est terminé en même temps que mon contrat puisque Zulte n’a pas levé l’option qui y était stipulée, pour que je passe une troisième année au club.
Ensuite, destination surprenante, vous finissez à Dortmund en équipe B. Comment c’est possible ?
J’étais libre, j’avais des contacts en D1, aussi au LOSC. Mais le 15 juin, je pars en test à Dortmund, où je joue avec l’équipe B, composée de joueurs de moins de 23 ans. Ils me font ensuite signer un contrat d’un an avec une deuxième en option, après une semaine.
Et là, comment ça se passe ?
Je savais que ce serait compliqué de s’imposer mais j’avais confiance en moi. Le premier match, je rentre 25 minutes et je joue bien. Pour le second, je suis titulaire et tout le monde joue mal. Pour le troisième match, j’étais le seul à retourner sur le banc. J’étais déçu mais j’ai continué à me battre, sans cacher que je n’avais pas compris la décision du coach. Ensuite, il me dit d’aller m’entraîner avec les A. Ca me paraissait bizarre d’aller en A sans m’imposer en B, mais je savais que Gotze et Gundogan n’avaient jamais joué en équipe B. Le style me convenait peut-être mieux, l’équipe B étant très physique. A ce moment-là, tout le monde m’appréciait au niveau sportif, mais je ne jouais pas. J’étais en concurrence avec un Allemand à qui on donnait plus sa chance.
Et finalement, vous quittez Dortmund sans y avoir énormément joué ?
Oui. A la trêve hivernale on me dit que mon concurrent et moi sommes susceptibles d’intégrer le noyau A. Mais je savais que faire monter deux joueurs au même poste, c’était pas possible. J’attendais une prolongation de contrat en février, alors que je jouais régulièrement en tant qu’arrière droit. J’avais progressé défensivement. Mais elle n’est jamais arrivée.
Quel souvenir gardez-vous de cette pige en Allemagne ?
J’ai progressé, c’était une belle expérience, dans des installations superbes. J’ai fait partie d’un gros noyau, plein de talents. Reus et Lewandowski m’ont impressionné, Sahin aussi. L’équipe était très très forte.
« Duchatelet m’a dit qu’il voulait me relancer, mais le coach ne me voulait pas
Vous quittez donc l’Allemagne avec une belle ligne en plus sur votre CV, et vous signez à Ujpest en Hongrie, club présidé par Roderick Duchâtelet, frère du président du Standard. Vous aviez déjà déclaré ne pas être contre un retour chez les Rouches, c’était dans votre tête ?
Oui, c’est vrai. Avant la fin de la saison, j’ai eu des contacts avec Roderick Duchatelet. Il me disait qu’il voulait me relancer en Hongrie, en imaginant un retour au Standard, ensuite. Après, je signe là-bas, et j’apprends que le coach ne me veut pas. Il me parlait mal, c’était surréaliste. J’ai été trouver le président en lui disant que je vivais des choses incroyables, que je ne voulais même pas expliquer. Et là, on me répond « Je sais, il ne te voulait pas, il est fâché » »
Résultat, vous perdez presque un an…
J’ai joué les trois matchs de coupe et j’ai toujours assuré. Lors du premier, j’avais inscrit un but et donné une assist. J’ai essayé de partir en hiver mais tout ce qu’on me proposait, c’était de casser mon contrat. Je ne l’ai pas fait, sans savoir si je pourrais retrouver un club rapidement. J’avais une proposition en D4 allemande, mais ça ne m’intéressait pas.
« Il m’a avoué qu’il le savait, que le coach était fâché, avant de me proposer de résilier mon contrat
Le foot hongrois, Ujpest, qu’en pensez-vous ?
Ce n’est pas spécialement mauvais, il y a quelques équipes qui jouent bien au foot, avec quatre ou cinq clubs qui sont au-dessus du lot. Par rapport à Dortmund, forcément, la différence est énorme. Mais c’est un bon club pour se relancer, ce n’est pas une destination à négliger, même s’il faut faire attention. Je n’ai pas été le seul à me retrouver dans cette situation. Quand j’étais là, Jonathan Heris jouait, parce qu’il n’y avait personne à sa place. Mais d’autres Belges passés par là m’ont dit que je n’avais pas fait le bon choix, qu’ils avaient vécu la même chose.
A 23 ans et après un an sans jouer, ou presque, c’est compliqué de retrouver un bon point de chute ?
J’ai gardé la forme jusqu’à mon test en Islande à Hafnarfjördur en Islande. Le club joue pour le titre et donc pour une place en Europe. En hiver, il jouera les préliminaires d’Europa League.
« J’aurais pu choisir la D2 belge mais c’était risqué
Avez-vous d’autres possibilités moins « exotiques » que l’Islande ?
J’avais des touches en D2 belge, mais c’était risqué. Si je tombais sur un coach qui ne m’appréciait pas ou n’importe quel problème extra-sportif, c’était fini pour moi. Là, j’ai tout pour me relancer.
Votre objectif principal, aujourd’hui, c’est quoi ?
Simplement me relancer en faisant une saison complète. J’ai 23 ans et ça ne m’est jamais arrivé. Si on me donne du temps de jeu, que je gagne en rythme, je peux faire la différence plus que par le passé. Au début à Zulte, j’avais enchaîné six bons matchs et j’avais déjà des contacts intéressants, ça peut aller très vite. J’espère aussi ne plus avoir de souci avec un entraîneur.
D’accord avec le club islandais, Jeremy Serwy n’a plus qu’à y signer son contrat.
Source : http://www.voxstadium.fr/football/serwy-relancer-en-islande-en-jouant-leuropa-league-39351/
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