Pour sa cinquième saison au sein du noyau A du Standard, Corentin Fiore continue à se battre pour mériter sa place. À chaque fois qu’on l’a cru sur une voie de garage, le destin l’a remis sur les bons rails. La suspension inopinée de son ami Darwin Andrade lui offre une occasion de redevenir un pion régulier sur l’échiquier des Rouches.

Médian défensif et arrière central lors des deux dernières rencontres face aux Flandriens, il sera cette fois arrière gauche.

S’il a déjà goûté à toutes les compétitions possibles avec le Standard, Corentin Fiore ne peut se targuer d’une trajectoire linéaire. Chaque minute jouée avec les Rouches porte le sceau indéniable d’une volonté de croire à sa bonne étoile, même quand l’horizon paraît bouché. Son retour dans le onze de base à Vigo est caractéristique. «Je dois souligner la performance de Coco », répétait encore Aleksandar Jankovic alors que son joueur était tout ouïe juste à côté de lui. «Il a dû jouer dans un contexte très difficile. Tout le monde savait depuis 2,3 jours qu’Andrade allait jouer à gauche et c’était encore le cas lors de la théorie avant de quitter l’hôtel. Corentin a seulement appris au stade qu’il allait jouer ! Et il nous sort un bon match contre un joueur du haut niveau comme Iago Aspas. S’il peut entrer dans un match pareil, il peut tout faire. Parfois, il n’était pas dans les 18, il est reparti, il est revenu. Tout est une question de mentalité. » «J’ai essayé de rester pro », explique le jeune Carolo.

«Quand on me l’a annoncé, je me suis un peu retiré dans ma bulle pour me concentrer. Ce n’était pas facile sur le moment même. J’ai juste essayé de faire mon travail défensif mais… J’ai reçu beaucoup de soutien des équipiers et du staff. Avant le match, j’ai parlé avec Darwin. Je m’entends très bien avec lui et je l’ai un peu poussé à aller vers les supporters après la rencontre parce qu’on a joué ce match pour lui. Je sais que cela va être dur pour lui mais il va remonter la pente. » À ce niveau-là, Corentin Fiore sait de quoi il parle, tant rien n’a été évident pour lui une fois passé le cap de l’équipe Espoirs. Appelé par Mircea Rednic pour le stage d’hiver, il en était resté au stade de quelques présences sur le banc (6 fois) mais il était dans le noyau A. La nomination de Guy Luzon durant l’été 2013 était un premier coup d’arrêt de sa jeune carrière.

Après avoir refusé un prêt à Tubize, le coach israélien daignait juste le sortir du noyau U21 pour le mettre 4 fois sur le banc en 16 mois. Durant le bref mandat d’Ivan Vukomanovic, Corentin vivait son baptême du feu en Europa League contre Feyenoord («J’avais pu m’y préparer, ce n’était pas comparable avec Vigo ») et en D1 (45 minutes contre Lokeren). Après le retour de José Riga, il devait à nouveau se contenter du banc (2 fois en phase classique, une fois en playoffs 1) mais la concurrence des Arslanagic, Teixeira, Ciman (jusqu’à son départ pour Montréal) et Scholz était une explication valable. La saison passée, Slavo Muslin bloquait un prêt à Saint- Trond (entraîné par… Yannick Ferrera) et Fiore devenait un régulier dans le groupe des 18, étant titulaire pour les deux derniers matches (Ostende et Molde) de l’éphémère séjour du coach serbe. Le vrai signal du démarrage de sa carrière était donné par Yannick Ferrera. Tour à tour, arrière central, puis médian défensif (dont le fameux 2-3 à Zulte Waregem) avant de s’installer comme back gauche, il allait payer sa suspension en finale de la Coupe, jouant moins qu’attendu durant les playoffs 2.

«Quand on vit des moments difficiles, on a besoin d’amis et c’est le cas avec Guillaume Hubert : on s’entraide » – Corentin Fiore

Effectuant selon ses propres dires une préparation estivale moyenne, l’international Espoirs sortait des 18 pour la Supercoupe et le premier match de championnat. Titulaire pour les 4 derniers matches de Ferrera, il était abonné au courant alternatif sous Aleksandar Jankovic, avec des hauts (entrée au jeu et assist au Panathinaïkos, jeudi soir à Vigo) et les bas (la Coupe à Geel). La suspension d’Andrade le remet en concurrence avec Elderson à gauche. «Zulte Waregem va nous obliger à rester bien concentré et on pourra plus penser à notre jeu sur la nouvelle pelouse. Je vais tout faire pour rester dans l’équipe. Je reste prêt pour quand le coach a besoin de moi. C’était le cas jeudi, je vais essayer de rééditer cela au maximum et prouver que je peux enchaîner les bonnes prestations. J’ai fait beaucoup des sacrifices, j’ai quitté ma famille très jeune pour venir au Standard.

Quoi qu’il puisse arriver, je ne vais rien lâcher. Tout ce que je vis est un rêve et beaucoup voudraient être à ma place. Tant que j’ai une chance d’y arriver, je ne lâcherai rien. Avec Guillaume Hubert, on s’entraide beaucoup. Quand on vit des moments difficiles, on a besoin d’amis et c’est le cas avec Guillaume. On travaille ensemble quand on doit travailler plus. Je suis également content pour lui et j’espère qu’il va continuer comme cela. »

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