La victoire à Aywaille (0-4) a permis de voir à quoi ressemble le coaching du Portugais.
Les victoires enregistrées face à de modestes pensionnaires de divisions inférieures ne livrent pas de grands enseignements. Et le déplacement du Standard à Aywaille (0-4) ne déroge pas à la règle. Le millier de supporters présent au stade de la Porallée a pu constater qu’Orlando Sa, auteur d’un doublé, n’avait pas perdu son réalisme et que Ryan Mmaee, le troisième buteur, risquait d’être l’une des révélations de la saison. Seul l’étonnant positionnement de Jonathan Legear au cœur de la ligne médiane l’a peut-être étonné.
Toute l’attention du public était, sans surprise, braquée sur Ricardo Sa Pinto. Si, ces derniers mois, les fans liégeois étaient quelque peu déçus de voir Aleksandar Jankovic scotché sur son banc, ils risquent bien de davantage s’identifier au technicien portugais tant il a démontré qu’il était concerné par les débats. « Je vis le match avec mes joueurs. Ils doivent savoir que je suis avec eux, dans les bons ou mauvais moments. Cela me permet également de leur glisser un mot pour les motiver lorsque les événements le demandent. Il m’arrive quand même d’être plus tranquille… »
Les prochains rendez-vous permettront de déterminer le degré de zénitude qu’il a affiché ce samedi soir. Si, durant l’échauffement, il s’est contenté d’observer les exercices concoctés par ses adjoints, il a donné des premières consignes à ses joueurs… juste avant le coup d’envoi pour expliquer comment ils devaient immédiatement mettre sous pression les joueurs adverses.
En première période, il a souvent réglé le positionnement de ses deux attaquants, Orlando et Renaud Emond, pas encore habitués à évoluer de concert. Il s’est également énervé en voyant Edmilson trop porter le ballon. « Deux ou trois touches, il faut de la mobilité », lui a-t-il recommandé. Lorsqu’un de ses joueurs avait le malheur de perdre un ballon facile, il s’est régulièrement tourné vers ses adjoints, murmurant quelques mots en portugais.
La seconde période, qui l’a bien plus charmé dans l’agressivité et l’utilisation du ballon, lui a permis de justifier sa réputation de colérique vis-à-vis des arbitres. Il a contesté durant de longues secondes une carte jaune brandie à Edmilson et rouspété lorsqu’un adversaire a poussé Jonathan Legear au sol. « Et là, pas de carte ? » Tout comme ses poils se sont hérissés, à cinq minutes du terme, suite à la demande de l’arbitre de retirer un coup franc au milieu de terrain car la balle n’était pas au bon endroit.
Cette attitude séduira Sclessin, qui a toujours eu un faible pour les sanguins. Par contre, il est un petit peu plus compliqué de tirer de réels enseignements tactiques de ce duel amical. Le 4-4-2 utilisé correspondait « aux joueurs que j’avais à ma disposition. Il est trop tôt pour parler de schéma de jeu. » Mais il est clair qu’il exige un imposant pressing agressif dès la perte de balle, comme il l’a souvent signalé depuis son banc. « Il y a des moments pour le faire ou pas. Mais je veux voir une attitude conquérante qui doit aider le collectif. »
Djenepo a fait décoller Sa Pinto après avoir marqué
Il ne restait plus que dix minutes à jouer lorsque Moussa Djenepo a inscrit le quatrième but liégeois. Une réalisation sans grande importance, si ce n’est que l’attaquant malien a immédiatement levé les bras au ciel, s’est précipité vers son entraîneur et l’a fait décoller de quelques centimètres. S’il a réagi de la sorte, c’est parce qu’il s’agissait de sa première apparition, et donc de sa première réalisation, avec les professionnels depuis son arrivée en bord de Meuse, en janvier dernier. Les six réservistes ont immédiatement scandé son prénom mais ont aussi bien rigolé face à une scène aussi belle qu’inattendue. « Je suis très content pour lui », reconnaissait le technicien portugais, avec un large sourire. « C’est quelqu’un qui a beaucoup de personnalité et de talent. Il est également très performant dans les duels en un contre un, ce qui reste une qualité assez rare dans notre noyau. Mais il doit encore grandir et apprendre. On verra bien, dans les semaines à venir, ce que je peux lui apporter. »
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