« J’ai déjà été meilleur que ces derniers temps… » S’il est une chose qu’on ne pourra pas enlever à Alexander Scholz, c’est sa lucidité. Que dire d’autre, cela étant, tant les choses semblent évidentes ? Depuis qu’il a succédé à Adrien Trebel comme capitaine du Standard, à la veille d’un déplacement programmé à Saint-Trond en fin d’année 2016, le défenseur danois a plongé en même temps que son équipe, incapable de corriger le tir et d’afficher le niveau de jeu qui, en janvier 2015, avait incité Roland Duchâtelet à brûler la politesse à Anderlecht pour s’attacher ses services.
« Oui, ça m’affecte… »
Les chiffres l’attestent : depuis qu’il a été invité par Aleksandar Jankovic à prendre le relais de Trebel, Scholz est tout simplement à la rue. Dans les faits, le capitaine des Rouches n’a fêté, avec le brassard autour du bras, qu’un seul succès, le 12 février à Waasland/Beveren (0-1), en dix matches de compétition, alors que sur la même période, le Standard a concédé 16 buts, ne permettant à Jean-François Gillet de ne signer que deux clean sheets.
« D’un point de vue plus personnel, toutes ces contre-performances ont une influence sur ma vie privée », admet le Danois. « J’en suis d’ailleurs très étonné. Cette mauvaise passe m’affecte plus que je ne l’aurais imaginé. D’habitude, que ce soit dans la victoire ou la défaite, je parviens à relativiser. Là, c’est plus compliqué. Je dois faire avec, aborder cette problématique comme un nouveau défi. Je travaille plus fort tous les jours pour être meilleur mentalement… »
Sans résultat apparent. Au soir de l’humiliante défaite concédée à Sclessin face à Courtrai (0-3) le 4 février dernier, Olivier Renard, le directeur sportif du Standard, avait expliqué que plusieurs joueurs avaient évolué « avec des pampers ». Que, depuis, Scholz ne semble plus avoir quitté, à un point tel qu’ils sont aujourd’hui plusieurs, en bord de Meuse, à se demander si le choix du défenseur central danois comme capitaine était pertinent, dès l’instant où il n’est pas capable de tirer le groupe vers le haut et qu’il n’est pas perçu, au sein du vestiaire, comme un véritable leader, ne prenant que rarement la parole lors des séances de théories dispensées par Aleksandar Jankovic.
À l’époque, en plein cœur de la polémique Trebel, les noms d’Eyong Enoh et Reginal Goreux avaient été avancés, mais dès l’instant où les intéressés n’étaient pas, ou plus, considérés comme des titulaires indiscutables, le choix s’était porté sur Scholz. Qui confirme le sentiment de peur qui anime le groupe et donc lui aussi… « A 2-1 face à Saint-Trond samedi, nous avons ressenti une certaine peur. Lorsque les choses ne se déroulent pas comme nous l’espérons, elle fait toujours son apparition. Moi par exemple, la peur de voir l’adversaire revenir au score fait toujours partie de mes sentiments durant un match, même si tout se passe bien. La conséquence, c’est que nous paraissons être une plus faible équipe que nous ne le sommes en réalité. Nous devons travailler là-dessus… »
En panne de confiance
Impliqué sur le but égalisateur de Saint-Trond (mais comment n’a-t-il pas dégagé n’importe où ce ballon que Gerkens met au fond du but de Gillet ?), Alexander Scholz avoue aussi un gros problème de confiance. « Avant, rien que le fait de jouer pour le Standard nous aidait à nous convaincre que nous étions les meilleurs », dit-il. « Aujourd’hui, cette confiance est partie, notamment à cause de la mauvaise spirale dans laquelle nous sommes empêtrés. Un succès pourrait d’ailleurs ne pas être suffisant pour nous remettre dans le droit chemin, même s’il nous y aiderait. Les footballeurs ne se sentent bien que lorsqu’ils gagnent. Et là, nous perdons tout… »
Au grand dam d’Aleksander Jankovic, qui semble avoir épuisé son crédit…
« Que l’entraîneur soit critiqué, on en a l’habitude, moi le premier. Depuis que je suis arrivé à Sclessin il y a deux ans et trois mois, le coach a toujours été pointé du doigt. Je me souviens qu’après mes deux premiers matches disputés et remportés avec le Standard, Ivan Vukomanovic avait été remercié. Vous ne pouvez pas licencier tout le monde… Moi, je peux me retrouver dans le noyau B, mais l’entraîneur, lui, part toujours en premier. Le monde du foot est ainsi fait… »
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