La tension sera grande, ce dimanche (18h), lors d’un choc wallon qui sent à nouveau le soufre. Si le Sporting carolo doit s’attendre à jalouser encore longtemps le palmarès de son ennemi liégeois, les Zèbres ont l’occasion de reléguer les Rouches à huit longueurs, et d’asseoir leur statut de premier club du sud du pays…
À peine remis de ses émotions en Coupe de Belgique, Charleroi doit déjà reconcentrer toute son énergie sur le rendez-vous dominical face à son rival de toujours, le Standard. Si, d’un côté comme de l’autre, la confiance est au beau fixe avec d’une part la qualification face à Anderlecht et de l’autre, un succès face au leader du championnat, Zulte Waregem (4-1), trois jours après un partage intéressant au Celta Vigo (1-1), le rapport de force s’est quelque peu inversé cette saison.
L’écart n’est pas représentatif, on fera les comptes à la fin » – Felice Mazzù
Car jamais, en ce 21e siècle, le Sporting n’a affronté le Standard avec une telle avance au classement. Mais Felice Mazzù ne veut pas que les cinq points qui séparent les deux équipes suffisent à résumer la situation : «On ne peut pas parler d’inversion des rapports de force. Quelle que soit la différence de points, cela n’est pas forcément représentatif de la qualité de l’équipe. Puis, c’est à la fin que l’on fera les comptes. »
À une petite centaine de kilomètres du Mambourg, à Sclessin, Aleksandar Jankovic ne dit pas autre chose. « Je ne suis pas préoccupé par la place de Charleroi au classement », dit-il. « Les conclusions, on les tirera plus tard. Il reste tant de matches à jouer et tant de points à prendre. Toute mon attention se porte sur le Standard et sur cette volonté de se battre pour devenir plus régulier. Sur plusieurs matches, mais aussi lors d’une seule et même partie… »
En cas de succès, les Carolos porteront leur avance sur leur rival de toujours à huit points. Ces trois dernières saisons, les deux plus grands clubs wallons n’ont jamais été aussi proches l’un de l’autre. La bataille qu’ils (se) livrent, à distance, pour l’obtention d’un ticket pour les Playoffs 1 ne donne que plus d’impact et d’importance au choc de dimanche. Le Sporting est-il en train de prendre le dessus ? Des situations comme celle qu’on vit actuellement sont en tout cas très rares depuis le début des années 2000.
Lors de la saison 2004-2005, Charleroi, 4e, avait reçu le Standard, 5e avec une unité de moins (19e journée). Les deux équipes s’étaient quittées dos à dos (0-0) et à l’issue du championnat, elles avaient interverti leurs positions au classement. En 2014-2015, Charleroi, 7e, avait accueilli le Standard, 8e avec, là aussi, une unité de moins (18e journée). Les Rouches l’avaient emporté sur un score Arsenal et avaient clôturé la saison au 4e rang, soit deux de mieux que le Sporting, qui allait toutefois décrocher un billet européen. La saison dernière enfin, Charleroi, 6e au coup d’envoi de la 27e journée, possédait quatre points d’avance sur le Standard, 8e. C’est cette fois à Sclessin que se déroulaient les débats et ceux-ci avaient tourné à l’avantage des Rouches (3-0). Revenu alors à un point du Sporting, le Standard finissait même par repasser devant, sans qu’aucun des deux clubs ne participe à la fête des PO1 (7e et 8e avec deux points d’écart).
« La qualification va encore plus booster les Carolos » – Aleksandar Jankovic
En cas de contre-performance dimanche, le Sporting relancerait le Standard, comme cela a été le cas la saison dernière, le 25 octobre 2015. Pourtant devant au score, Charleroi avait fini par craquer, après une interruption de la rencontre dans le… « money time ». «Par rapport à ce match, je pense que nous sommes encore mieux armés en termes de maturité. Je suis certain que mes joueurs sont capables d’avoir une meilleure gestion de certains éléments de match, ou extérieurs à celui-ci », rassure Felice Mazzù. «Les prolongations de jeu ont démontré que nous avions des ressources mentales, certains montrant encore plus dans cette période que lors des 90 premières minutes. C’est la preuve que cet aspect psychologique est important et il devra compenser les déficiences physiques, tactiques ou techniques que nous sommes susceptibles de rencontrer dimanche. » Malin, Aleksandar Jankovic tempère : « La fatigue physique ? La qualification va booster davantage encore le moral des joueurs carolos… »
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