Quelques heures seulement après avoir accueilli avec soulagement la réduction de peine de Belfodil et de Mladenovic, le Standard était présent dans les locaux du COIB, afin d’y défendre devant la Cour d’arbitrage du Sport (CBAS) des intérêts encore plus importants pour la fin de sa saison régulière. A l’ordre du jour, la décision par la Commission des Litiges d’infliger une rencontre à huis clos ainsi, surtout, que la perte des trois points pour les deux équipes lors du choc wallon du 4 décembre.
A leur arrivée, Pierre Locht, le responsable juridique du club liégeois, ainsi que Me Gregory Ernes, l’avocat du Standard, affichaient des mines relativement graves compte tenu de l’ampleur de la tâche qui les attendait. Pour Charleroi, Me Jean-Philippe Mayence était accompagné de Pierre-Yves Hendrickx, le directeur administratif hennuyer, mais tous deux se retirèrent assez vite de séance. « Dès l’instant où on ne conteste pas la décision de la Commission des Litiges, nous n’avions rien à faire là », expliquait Me Mayence. « Même si la sanction d’un match à huis clos avec sursis est sévère pour notre club, nous avons tenu à garder notre ligne de conduite, avec fair-play. Nous ne voulions pas cautionner ce que le Standard a à réclamer ni servir de défenseur de l’Union belge. »
Avant que ne débutent réellement les débats sur le fond, tout ce beau monde avait discuté pendant une grosse demi-heure afin de savoir s’il fallait ou non… rendre ce débat public, ce que la représentante de l’Union belge ne souhaitait visiblement pas, avant de se rétracter. Entrés dans le vif du sujet sur le coup de 20h45, à un moment où beaucoup de clubs tentaient encore de finaliser l’un ou l’autre transfert de dernière minute, les différentes parties s’engagèrent dans un débat animé qui se termina aux alentours de minuit. Au-delà des effets de tribune des avocats, il y allait d’un enjeu sportif important : le match pouvait-il réglementairement être rejoué ou terminé ? Chargée de statuer sur ce dossier, la CBAS devait normalement remettre sa décision endéans les dix jours, ou au plus tard fin février. Sauf que…
Après le départ du clan carolo, Me Ernes y alla d’une plaidoirie très technique, rappelant en détail les faits, la responsabilité de l’Union belge, les antécédents et bizarreries en matière de sanctions et, surtout, la compétence de la CBAS de rendre une pareille décision en appel. Ce qui fit tiquer ses membres, qui expliquèrent que si la CBAS se jugeait incompétente, il ne servait à rien, pour elle, de statuer sur le fond de cette affaire. En clair, si tel était le cas, le Standard pourrait devoir passer par les tribunaux civils pour faire valoir ses droits et donc, de facto, être exclu de la Pro League. « On a souvent eu peur de réagir mais aujourd’hui, on est contraints de le faire », assénait Pierre Locht. « Pour ce qui est du match à Charleroi, l’Urbsfa va trop loin, les sanctions automatiques ont doublé, deviennent déraisonnables alors qu’on a fait ce qu’on pouvait faire en tant que club visiteur. Le noeud du problème est l’existence d’un règlement de l’Union belge qui nous interdit de nous tourner vers les juridictions ordinaires »
Du côté de l’Union belge, où on se demandait « si ce n’est pas un état d’esprit, au Standard, de contester les règles », on rappelait que rien n’empêchait le Standard de quitter la Pro League comme cela se passe dans d’autres disciplines sportives (cyclisme, futsal…). « On ne veut pas partir à la guerre, mais le combat a été engagé comme cela est le cas parfois lors de certains matches », expliquait encore Pierre Locht. On n’a clairement pas fini de parler des conséquences de ce choc wallon…
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Commentaires
Commentaires
Mwouais, vraiment pas malin, cette attitude et ces réflexions des avocats censés nous représenter sur l’aptitude ou pas du CBAS de statuer sur ce dossier !
En agissant comme cela, ils se sont de facto mis hors jeu ….. ce qui risque, non seulement, de postposer l’éventuelle decision à plus tard, càd trop tard !
Je me demande si je n’aurais pas été un meilleur avocat pour notre club que ces 2 fanfarons !
En attendant, les PO1, privés de ces 3 points, s’éloignent encore un peu plus ….
Tout à fait d’accord avec toi, gerouche.
Attaquer de front le CBAS sur ses compétences me semble bien présomptueux.
Perso, j’aurais joué à fond sur l’interruption définitive suite au jet du gobelet de bière par les krolos. Mais, bon, faisons leur confiance.
Ce match est un désastre.