À ses côtés, Yannick Ferrera, qui avait offert au jeune (19 ans) attaquant 212 minutes de jeu en championnat avant d’être débarqué, avait opiné du bonnet : « Si j’avais essayé de l’avoir à Malines lors du mercato d’hiver, ce n’est pas pour rien. Mais je comprends la crainte de José : il faut une confirmation ».
Tout, dans ces deux répliques, est dit. S’il a effectivement disputé vendredi 86 minutes pleines, travaillant et jouant pour l’équipe, Ryan Mmaee demeure, à Sclessin, un sujet délicat. Car si tout le monde est d’accord pour reconnaître son énorme potentiel, la prudence reste plus que jamais de mise avec un joueur dont le principal défi est de convaincre sur la durée. C’est ce qu’a voulu exprimer José Jeunechamps en précisant qu’il avait peur d’évoquer la prestation du cadet des frères Mmaee. C’était une façon de dire qu’il ne fallait pas crier victoire trop vite avec un garçon qui a pour réputation de ne pas toujours se tuer à la tâche.
« Un diamant brut »
Et c’est vrai que le plus difficile est à venir pour Ryan Mmaee qui, 236 jours après sa dernière apparition, à Lokeren, s’est rappelé au bon souvenir de tous. Parce que son talent ne lui permettra pas toujours de faire la différence et que c’est sur la force de travail qu’il va devoir miser pour s’affirmer. « C’est un diamant brut », explique Axel Lawarée, qui l’a connu la saison dernière en bord de Meuse, lorsqu’il a été chargé d’encadrer les Espoirs rouches. « Mais il a besoin qu’on soit derrière lui et qu’on repousse sans cesse ses limites. Ce n’est pas qu’il ne veut pas bosser, mais on ne lui a jamais appris à bosser, ce qui est une nuance très importante, parce que ses qualités sont indéniables. Il ne faut lui laisser aucune porte qui peut lui permette de s’échapper ».
S’il a profité du rendez-vous face à Malines pour revenir sur le devant de la scène, Ryan Mmaee aura connu, comme son club, une saison extrêmement compliquée. Une longue descente aux enfers, sous la forme d’un retour dans le noyau B, très tôt dans la saison, pour une altercation verbale avec Aleksander Jankovic. Jusqu’à la fin du mois de mars et ce but inscrit avec les Diablotins face à Malte, qui l’a complètement reboosté. « J’aurais pu baisser les bras mais ma famille, mes amis m’ont aidé à revenir et à me battre », expliquait-il alors. « J’ai vécu des moments agités mais j’ai mis tout cela de côté, je me concentre sur mon jeu et je reviens petit à petit, plus fort ».
« Plus fort devant le but »
Aujourd’hui adjoint d’Ivan Leko à Saint-Trond, Patrick Van Kets en accepte l’augure : « Ryan a perdu un an, et le Standard également », confie l’ancien coach des Espoirs. « La situation sportive très difficile du club liégeois ne l’a pas aidé. Landry Dimata a explosé à Ostende parce qu’il a pu évoluer dans un contexte positif et qu’Yves Vanderhaeghe lui a fait confiance. Ryan Mmaee n’a pas eu la même exposition alors que c’est peut-être le plus fort devant le but. Il est puissant, costaud, peut marquer à tout moment, est très bon en un contre un et va très vite. Mais on s’y est mal pris avec lui, en ne l’alignant pas au moment opportun. Avoir quitté de la sorte le Standard il y a un an restera un immense regret, parce que mon travail avec Ryan Mmaee n’était pas terminé ».
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