Ces Playoffs 2 représentent un véritable chemin de croix pour le Standard. On s’attendait donc à ce qu’ils soient compliqués, mais peut-être pas à ce point. « Insuffisant, indigne du Standard », lançait José Jeunechamps après la énième déroute des Rouches, cette fois subie à Saint-Trond, le week-end dernier. L’entraîneur liégeois était remonté. Et il avait de quoi. Non seulement ses protégés avaient livré une pauvre prestation, mais surtout après le comportement affiché par certains. Comme Benito Raman par exemple qui, en colère, avait flanqué son maillot à terre à la mi-temps du match. Ou Matthieu Dossevi, le lendemain, qui demandait plus de respect eu égard à son statut de cadre dans l’équipe, après avoir été remplacé à la pause. Des ego mal placés qui devraient plutôt se distinguer sur le terrain et non dans les vestiaires.
On attendait beaucoup de Matthieu Dossevi cette saison. Force est de constater que son rendement fut insuffisant pour un joueur de son calibre. Il a disputé 2.158 minutes, toutes compétitions confondues, et affiche de bien tristes statistiques : 5 assists et un petit but. Pire, il n’a plus trouvé le chemin des filets depuis le 15 septembre 2016, face au Celta Vigo. Tout cela alors qu’il sortait d’une belle saison, affichant 6 buts et 15 assists en 2.673 minutes. Circonstances atténuantes, l’ailier a moins joué, à cause d’une blessure qui l’a tenu écarté des terrains avant la CAN et suite à sa participation à ce tournoi, mais le ratio n’en demeure pas moins décevant. Le bilan de la deuxième saison de Matthieu Dossevi au Standard est là et aujourd’hui, il apparaît que ces statistiques n’évolueront plus puisqu’il devrait rester sur la touche jusqu’au terme de l’exercice. En cause, une blessure, une de plus. « Il est victime d’une entorse », annonce José Jeunechamps. « Pour plus de détails, il faut voir avec le staff médical ou le joueur… Moi je sais que je ne peux l’utiliser face à Malines. » Tandis que le coach devrait aligner plus de jeunes joueurs lors des deux dernières rencontres de ces Playoffs 2.
Benito Raman non plus ne sera pas sur la pelouse et ne peut se cacher derrière ses statistiques. Souvent blessé, lui aussi, il n’a délivré qu’un seul assist pour 6 buts en 1.821 minutes de jeu. Pas de quoi pavoiser.
Il est aujourd’hui temps de tourner la page. José Jeunechamps en a conscience et en affiche la volonté. « Pour moi, le dossier est clos. J’ai réagi comme je voulais le faire. J’ai géré cela à ma façon. » Une manière de travailler qui en a étonné plus d’un… « Le problème est que les gens ont cru que j’allais reprendre l’équipe comme un touriste. Et quand je dis ‘les gens’, je parle aussi des joueurs. Mais c’est mal me connaître. À refaire, je serais encore plus emmerdeur, plus sévère et plus révolutionnaire. Avec moi, plus c’est compliqué, plus l’expérience me servira dans mon futur. Depuis que je suis arrivé, je suis plein d’énergie et j’ai un groupe meurtri en face de moi. Le contraste est flagrant. »
De quoi provoquer des étincelles. « La faute n’est cependant pas uniquement imputable aux joueurs. Tout le monde a ses responsabilités. Un tiers pour la direction, un tiers pour le staff et un tiers pour les joueurs. Je tiens aussi à préciser qu’il n’y a pas que du négatif, même si c’est cela qu’on retient plus facilement. Je prendrai l’attitude d’Ibrahima Cissé comme exemple. Après 10 minutes, à Saint-Trond, je l’ai envoyé s’échauffer sur la ligne car j’ai constaté que Christian Luyindama était en difficulté. Vingt minutes plus tard, je l’ai rappelé sur le banc parce que le Congolais avait trouvé ses marques. Ibrahima est demeuré positif tout le long. Cela prouve bien qu’il y a des gens qui sont touchés par la situation actuelle du Standard ! » Voilà ce que les supporters veulent voir. « À Saint-Trond, nous avions la possibilité d’enchaîner un deuxième succès ce qui aurait été une belle bouffée d’oxygène… mais je n’ai pas senti un groupe qui voulait aller vers cela. Contre Malines, je veux une équipe équilibrée, compétitive composée de joueurs qui ont envie ! »
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