Le Parquet avait requis six journées, dont au moins quatre effectives, le Standard avait demandé le sursis total

Quatre journées de suspension à partir du 12 décembre et 800 € d’amende. Voilà la sanction infligée (et acceptée) hier à Mehdi Carcela par la commission des litiges suite au coup donné à Bjorn Ruytinx dimanche à Louvain. Cela correspond à la sanction effective requise par le Parquet qui a tenu compte des circonstances atténuantes (« Le tacle de Ruytinx, si on peut appeler cela un tacle…, la blessure encourue par le joueur et la provocation du joueur de Louvain ») et d’une circonstance aggravante (un précédent datant de… 2005 quand Carcela avait quinze ans !).

« Carcela sait qu’il a fait un geste qu’on ne devrait jamais voir sur un terrain, il le reconnaît et s’en excuse« , a précisé Pierre Locht, qui assure la défense des Standardmen. « Mais il s’agit bien d’une réaction, donc il faut tenir compte de ce qui l’a provoquée. D’abord, est-il coutumier de ce genre de geste ? Mehdi est un joueur technique, petit, qui prend des coups à chaque match. Dans sa carrière pro, il a joué 103 rencontres en championnat et Coupe de Belgique. Il n’a jamais été exclu et n’a eu que sept cartes jaunes. Cela prouve qu’il sait encaisser les coups et les provocations sans réagir. »

Pierre Locht a alors montré les images passées lundi soir à Extratime, le pendant néerlandophone de La Tribune. On y voit la succession de fautes sur Mehdi Carcela jusqu’à celle qui l’a obligé à quitter le terrain. On y voit aussi Ruytinx venir parler à Carcela après l’exclusion de Cerigioni et venir se frotter au médian après l’avoir blessé.

Pierre Locht a aussi fourni les témoignages écrits du staff médical du Standard qui jure sur l’honneur avoir entendu Ruytinx dire à Carcela après la carte rouge donnée à Cerigioni : « Tu es mort ? Tu auras bientôt besoin d’une civière. »

« Dans sa première réaction télé, Ruytinx dément être allé parler à Carcela, mais les images prouvent le contraire. Ce mensonge tend à prouver qu’il a bien menacé Carcela. Trois minutes après ces propos, il joue la cheville de Carcela et non le ballon. Il est le seul à prétendre le contraire et à dire qu’il ne voulait pas blesser Carcela. Mais en jouant l’homme avec sa semelle, il sait que c’est pour blesser. Il a réussi. »

Vient alors l’explication de la réaction de Carcela.

« Après toutes les fautes qui ont précédé, Carcela n’a pas réagi. Même quand il s’est retrouvé à terre avec la cheville brisée, il n’a pas réagi. Mais son agresseur repasse pour lui donner un coup de genou au visage – cela aussi il le nie, mais les images le prouvent – et lui rit à la figure. Tout cela pour provoquer une réaction. En sachant tout cela, qui peut dire qu’il n’aurait pas réagi ? En droit pénal, l’article 71 dit : Il n’y a pas d’infraction lorsque l’accusé ou le prévenu a été contraint par une force à laquelle il n’a pu résister. C’est le cas ici. Et la commission des litiges a déjà admis le principe en disant qu’un coup de pied volontaire donné par Mbokani était partiellement compréhensible parce que c’était une réaction après avoir été longtemps tiré par le maillot. Ici, il faut dire totalement compréhensible. »

Pierre Locht n’a pas pour autant demandé l’acquittement. « Nous comprenons qu’il faut une suspension car on ne peut pas voir une telle réaction sur un terrain, mais nous demandons une suspension avec un sursis total. »

Il n’a été que partiellement suivi par la commission qui n’a pas appliqué de sursis mais qui a tenu compte des agressions et du sentiment de ne pas être protégé par l’arbitrage.

Source : dhnet.be

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