Sébastien Pocognoli, le capi rouge, a 30 piges, un vécu, une vision, un discours. Beaucoup de recul, aussi, sur les choses du foot. Un bon moment avec un Pocosans filtre.
Sébastien Pocognoli à propos…
…de la pression : « Je ne me rendais pas compte qu’elle avait autant gonflé, après deux saisons difficiles. Il y a beaucoup de pression, beaucoup d’impatience. J’avais quitté le Standard en 2013, et en quatre ans, le niveau d’électricité dans le club a explosé. Mais bon, c’est positif, ça veut dire que ça vit. Je t’avoue qu’on souffle un peu depuis que les résultats sont là. »
…de son retour au Standard : « Depuis longtemps, je m’étais mis en tête de revenir ici. Mais je n’avais pas envie de le faire à 34, 35 ou 36 ans, pour me la couler douce, pour m’offrir une retraite tranquille. J’ai 30 ans, j’ai encore quelques belles années devant moi. Je sortais d’une bonne fin de saison à Brighton, avec la deuxième place en Championship et la montée en Premier League. J’aurais peut-être pu signer un nouveau contrat là-bas. On me le faisait comprendre, en tout cas. Le jour où on a fêté la montée, j’ai encore eu une bonne conversation avec le coach, c’était constructif. Mais je devais attendre un peu. Alors, quand le Standard est venu, j’ai vite accroché. Pour moi, c’était le bon moment. (…) Il me fallait un challenge qui me motivait au plus haut point. Le challenge du Standard, le défi de ramener ce club tout en haut, je le trouvais super motivant. Et j’avais envie de stabilité. Le fait qu’on me propose un contrat de trois ans, ça a joué aussi. Je pouvais revenir chez moi avec du long terme en perspective, c’est ce qu’il me fallait. »
…de son amour de Sclessin : « Je n’exagère rien. Quand j’étais gosse, j’étais dans les tribunes, je jouais en équipes de jeunes, je passais des après-midis à préparer des mini-tifos, des confettis que je jetais les jours de matches. Je n’arrêtais pas de dire que je rêvais de jouer comme professionnel sur le terrain du Standard. Il y a toujours eu de l’amour, oui ! »
…des Diables Rouges : « Je pense qu’en équipe nationale, j’aurais mérité plus de crédit. J’en suis sûr, même. Quand j’étais en pleine bourre avec l’AZ, qui était alors la meilleure équipe aux Pays-Bas, on ne m’a pas donné la chance de m’installer comme back gauche incontournable des Diables. Peut-être que si j’avais eu x sélections sur un certain laps de temps, je me serais vraiment imposé. Le seul qui m’a vraiment donné ma chance, c’est Marc Wilmots, quand je jouais en Allemagne. Et est-ce que j’ai parfois déçu quand j’ai joué avec les Diables ? Je ne crois pas, non. »
…de ses tacles solides sur les jeunes à l’entraînement : « J’ai toujours fait ça. C’est pour leur bien. Je veux les aider. Il faut être un peu sec par moments. Je me souviens de mon premier entraînement à Genk, j’étais un gamin. J’avais ramassé un coup de poing d’un ancien parce que j’étais très hargneux. Je voudrais que nos jeunes soient comme ça. Je voudrais qu’ils n’aient pas peur, qu’ils s’affirment. Ce qui fait la différence entre un bon jeune et un très bon jeune, c’est que le très bon ne craint rien, il est un peu arrogant dans le bon sens. J’ai plus de mal avec ceux qui sont timorés, retirent le pied, se la jouent facile. Si tu veux percer, tu dois montrer que tu es là. En restant dans le respect. »
Par Pierre Danvoye
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