En trompant de superbe manière Lovre Kalinic dimanche face à La Gantoise pour faire passer son compteur personnel à 13 buts, Orlando Sa a effectué son retour sur le podium des meilleurs artificiers de la compétition, derrière l’Anderlechtois Łukasz Teodorczyk (18) et le Brugeois Jelle Vossen (14). « C’est rageant, parce que ce n’est pas la première fois qu’un de mes buts ne suffit pas à décrocher la victoire », explique l’attaquant portugais, terriblement frustré.
Il y a de quoi l’être, effectivement : ses 13 buts inscrits depuis son arrivée à Sclessin n’ont rapporté au Standard que 15 points (sur un total de 37). Et même moins, 7 points pour être précis, si on ne tient compte que des buts réellement décisifs. C’est très peu, alors qu’Orlando Sa trouve l’ouverture toutes les 97,7 minutes de jeu, affichant une moyenne plus qu’intéressante étant même la meilleure du top 5 des artificiers. Cela en fait l’attaquant le plus efficace de la Jupiler Pro League. « Pour les attaquants, c’est très compliqué », ajoute-t-il. « On a un peu le sentiment qu’il faut inscrire à chaque fois trois buts pour permettre au Standard de l’emporter… »
Concrètement, les buts de l’attaquant portugais n’ont rapporté jusqu’ici que… deux succès (sur neuf) au club liégeois, face à Westerlo (victoire 3-1) et à Waasland-Beveren (victoire 0-1), étant entendu que face à Genk à Sclessin, Orlando Sa avait tué tout suspense en fin de rencontre (2-0), sans que son but ne puisse dès lors être considéré comme décisif. Tout comme ses buts signés face à Waasland/Beveren (victoire 5-0), à Malines (défaite 2-1) et à Charleroi (pour les raisons que l’on sait puisque le match avait été arrêté prématurément à 1-3) n’avaient eu aucune influence sur le bilan mathématique du Standard.
À titre comparatif et toujours en termes de buts, Teodorczyk est le plus décisif, ses réalisations ayant rapporté 20 points à Anderlecht, pour 12 à Vossen (FC Bruges), 9 à Henry (Eupen) et 8 à Saadi (Courtrai). Qui sur ce plan-là, mais aussi sur celui du nombre total de points pris par leur club lors des matches où ils ont fait parler la poudre, font tous mieux que le Portugais.
« Oui, il y a de quoi être frustré », estime le Portugais qui est avant tout un joueur de statistiques, bien plus que d’équipe, avec ce que cela suppose comme dose d’individualisme et d’égocentrisme. Ce qui lui est régulièrement reproché, tant par ses équipiers, qui n’ont pas manqué de le houspiller dimanche dans le vestiaire, à l’issue du partage concédé face à La Gantoise, mais aussi par Aleksandar Jankovic qui l’avait sermonné dans la foulée du 2-2 réalisé à Eupen le 26 janvier. Lors du débriefing d’après-match, le technicien serbe avait reproché à son buteur d’avoir joué sa carte personnelle, à 0-1, en tentant lui-même sa chance au but plutôt que de servir Ishak Belfodil, idéalement placé. Ce qu’Orlando Sa, pointé aussi du doigt pour son manque d’investissement défensif et très fâché, avait payé au prix fort en débutant sur le banc à Anderlecht, puis face à Courtrai.
Frustré, le Portugais peut l’être pour une autre raison également, parce que le football prôné par le Standard convient très peu aux caractéristiques de son jeu. Pas très rapide et ne possédant pas un volume de courses très important, Sa est avant tout un homme des seize derniers mètres et aurait besoin, pour pouvoir pleinement s’exprimer, d’un jeu plus dominant, ce que le Standard, dominé de semaine en semaine par ses adversaires en milieu de terrain, est incapable de produire.
« C’est dur, parce que l’histoire a trop souvent tendance à se répéter », conclut le meilleur buteur du Standard. « On mène souvent au score puis, sans que je n’en connaisse les raisons, on encaisse des buts évitables qui plombent tout le travail… »
Commentaires
Commentaires
Loading ...
