« Je suis supporter du Standard depuis que je m’intéresse au foot, depuis l’âge de six ou sept ans. A douze ou treize ans, je jouais à Han-sur-Lesse et des scouts de Sclessin m’ont repéré. Je pouvais y aller mais mon père a estimé que tous ces trajets, ce n’était pas faisable. »
« En attendant, j’ai continué à me passionner pour le Standard. C’est une longue histoire d’amour mais j’ai quand même connu beaucoup plus de bas que de hauts. Comme si ces montagnes russes faisaient partie de l’ADN du club.
Honnêtement, aujourd’hui, je suis de moins en moins passionné. Parce que je me retrouve de moins en moins dans mon club de coeur. La saison dernière, je suis allé voir trois matches. Trois défaites. Pas de bol. Sur la pelouse, c’était lamentable. Pas de fonds de jeu, pas d’animation, pas d’âme. Rien. J’étais avec des potes, et en quittant le stade, on s’est dit : -On ne vient plus.
Donner trente euros pour voir un spectacle aussi affligeant, on n’était plus preneurs. Quand je pense qu’il y a des gens qui se saignent pour assister à ça ! Et donc, cette saison, je n’ai pas vu un seul match. Il y a tellement de déception, ces dernières années, que j’ai l’impression que ce public va carrément perdre son étiquette de meilleur public de Belgique, et ça c’est dramatique.
Quand Bruno Venanzi a repris le club, il a parlé d’un trophée tous les deux ans. Ça me semblait présomptueux. Allez ! Le Standard vient de passer deux fois à côté des play-offs 1. Pour cette saison, c’est à nouveau compliqué. Alors, j’ai envie de dire ceci au président : – Sois patient, n’essaie pas de faire les choses trop vite. Il fait ses armes, il essuie les plâtres. On ne devient pas du jour au lendemain un nouveau Roger Petit, surtout quand on découvre le milieu. »
« Le Standard doit viser la cohérence »
« Tu ne deviens pas non plus un bon maçon ou un bon menuisier en quelques mois. Il y en a combien qui se sont plantés après Petit ? On doit se souvenir de l’époque André Duchêne – Jean Wauters, des dirigeants supporters. C’était une incohérence totale. Luciano D’Onofrio a réussi à ramener le titre, mais il a eu besoin d’un paquet d’années. Avec Roland Duchâtelet, on a eu un président purement gestionnaire.
Aujourd’hui, l’équipe de Bruno Venanzi doit viser la cohérence. Mais depuis la reprise, je vois surtout de l’incohérence sportive. Plein de mouvements d’entraîneurs et de joueurs, des changements répétés dans les bureaux, l’épisode douloureux avec Daniel Van Buyten. Venanzi doit plus s’inspirer de D’Onofrio et comprendre qu’il ne relèvera pas le Standard en quelques mois. Ce club est parti, j’espère seulement qu’on va vite le retrouver. On a fait revenir des anciens comme Paul-José Mpoku et Sébastien Pocognoli, c’est bien mais je reste très déçu. Enfin bon, les supporters du Standard ont appris à être patients. Ça aussi, c’est maintenant dans leur ADN. »