«Niveau gastronomie, je revis, parce qu’en Angleterre…»

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Le gaucher français arrivé cet été de Leicester a déjà montré en préparation et contre Courtrai qu’il était doué et doté d’un gros tempérament.

Pour Anthony Knockaert, c’est comme un retour au pays. Né «à 200 m de la frontière belge », dans le village de Leers (Roubaix), formé à Mouscron aux côtés d’Arslanagic ou encore Lestienne chez les U15 et U16, le gaucher français du Standard est un peu comme chez lui, en Pro League.

Pourtant, il ne pensait probablement pas revenir de ce côté-ci de l’Europe lorsqu’il quittait Guingamp, club où il avait explosé comme soutien d’attaque, son «poste de prédilection», en 2012. Celui qui venait de terminer meilleur buteur de l’équipe de Ligue 2 (13 buts en 38 matchs) recevait sa chance en Angleterre, à Leicester. L’aventure britannique démarrait plutôt bien: titulaire, «chouchou du public» (NDLR: qui avait même créé une chanson à son nom), il aide les «Foxes» à remonter en Premier League en 2014. Mais une fois au soleil de la D1 anglaise, le vent tourne. «Le coach ne m’a pas fait jouer, relate-t-il, fataliste. Ce sont des choses qui arrivent. Je ne suis ni le premier, ni le dernier dans le cas.» Résultat, il a fallu «savoir passer à autre chose».

«Niveau gastronomie, je revis, parce qu’en Angleterre…»

C’est-à-dire au Standard. Il aurait pu retourner en France, ou repartir d’un cran plus bas, en D2 anglaise, mais il choisit Sclessin. «Ici, je savais que j’allais jouer la Coupe d’Europe, nous expliquait-il, la semaine passée. En plus, je me rapprochais de la famille (NDLR: il est en couple et papa d’un bébé de sept mois). Et puis je revis au niveau gastronomie, parce qu’en Angleterre, c’était un peu spécial de ce côté.»

Knockaert rebondit, donc. Comme il l’a déjà fait quelques fois, car on ne met pas rapidement le Nordiste K-O. Déjà à treize ans, alors qu’il est jugé trop petit par Lens: «J’étais au club depuis cinq ans et puis on me dit que physiquement je n’étais pas au niveau et qu’on ne comptait pas sur moi. C’est ce genre de choses qui a forgé mon caractère et m’a poussé à prouver le contraire. La politique de certains clubs français a été de miser sur les grands gabarits dès la formation. Pourtant, les meilleurs joueurs du monde ne font pas deux mètres. Heureusement, ma famille m’a soutenu, ce qui explique pourquoi j’en suis là aujourd’hui. »

Il aurait également pu être assommé par ce test passé à Leeds, en Angleterre, à 16 ans. Il découvre un autre monde, marque, plaît, mais n’est pas transféré, la faute à des indemnités de formation de 130 000€ jugées trop élevées par le club de D3. Mais à nouveau, il n’a pas lâché, pour finalement percer à Guingamp.

Sept ans plus tard, il pose donc son sac dans une nouvelle ville. Alors qu’il s’attendait à jouer sur le flanc droit des Rouches, il fait face à un autre inattendu: il doit évoluer sur l’aile gauche. «Je ne savais pas que le coach allait changer, mais peu m’importe, assure-t-il. J’aime bien sa philosophie, il est complet et on sent qu’il connaît le foot. Il commente chaque action pour te faire progresser. Je préfère un coach toujours derrière moi plutôt qu’un coach qui ne me calcule pas.»

«Je n’ai jamais évolué à gauche»

Reste à assimiler les nouvelles consignes: « Je n’ai jamais évolué sur ce côté, c’est un nouveau poste pour moi. Mais il n’y a pas de raison que ça ne marche pas. Le coach demande à ce que nous, les ailiers, on mette un maximum de ballons devant le but. Moi, mon jeu c’est plutôt de percuter et d’éliminer en un contre un. Il veut des appels en profondeur, quitte à ne pas recevoir le ballon et laisser l’espace libre pour un autre. C’est intelligent.» Mais parfois frustrant. Contre Courtrai, samedi, le Français a été très en vue. Rouche le plus dangereux, il a provoqué et transformé le penalty, mais n’a parfois pas su cacher son incompréhension face aux choix de certains équipiers. Les grands gestes de dépit de Knockaert ne sont pas sans rappeler ceux d’un ancien gaucher de Sclessin, Milan Jovanovic.

Samedi, le joueur de 23 ans a aussi régulièrement repiqué au centre du jeu ou changé de place avec Legear, ce qui n’a pas vraiment plu à Muslin, preuve qu’il faut encore trouver les marques. Et preuve que Knockaert est un joueur de caractère, comme le public du Standard les aime. «Je viens avec de l’ambition, avance-t-il. Mais attention, je suis en rodage. Il faudra de la patience. Je ne suis pas un robot.» Plutôt un boxeur, qu’on ne met pas facilement au tapis.

 

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