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Sclessin et ses supporters, la préparation intensive ou encore sa relation aux joueurs, Slavo Muslin n’a éludé aucune des questions de Sport/Foot Magazine. Extrait.
Vous êtes au courant que les supporters du Standard peuvent être très durs avec leur direction, avec leurs joueurs mais aussi avec leur entraîneur ? Ils ont réclamé les départs de Guy Luzon et de Roland Duchâtelet, ils ont tout eu…
Oui, j’ai entendu dire qu’ils pouvaient être durs avec tout le monde… (Il rigole). Il faudra gérer, présenter une équipe qui donne toujours tout. Il y aura de la pression mais j’aime bien la pression, c’est un chouette challenge. Les gens sont exigeants mais c’est toujours plus excitant de jouer les premiers rôles plutôt que le milieu du classement.
Vous imaginez des chants et des banderoles » Anti-Muslin » comme il y a eu des » Anti-Luzon » ? Ça ne doit pas être gai à vivre !
Ça arrive à beaucoup d’entraîneurs d’avoir des problèmes relationnels avec leurs propres supporters. Mais je n’ai jamais eu de gros soucis jusqu’ici. Peut-être aussi parce que je suis un coach très ouvert. Je ne veux pas m’isoler, pas entrer dans une bulle, pas faire de mystère. Je suis toujours partant pour expliquer les choses via les journaux, et quand on a des entraînements ouverts, il arrive que j’aille à la rencontre des supporters et que je discute avec eux.
(…)
Vous avez l’image d’un entraîneur dur, autoritaire, qui impose une charge de travail énorme à ses joueurs. C’est la réalité ?
Oui, oui…
C’est quoi, la méthode Slavo Muslin en trois mots ?
Résumer en trois mots ce que je fais, c’est difficile. Je dirais professionnalisme, exigence et discipline. Mais aussi plaisir. J’insiste beaucoup pour qu’on se fasse plaisir. Et pour qu’on en donne aux supporters. Mais le plaisir, ça passe toujours par la douleur. On ne peut pas faire autrement.
Il n’y a pas eu de morts dans le noyau depuis que vous êtes ici mais il y a des joueurs qui se sont sentis très mal pendant votre préparation…
Non, non, personne n’a frôlé la mort, je vous rassure. A ceux qui se sont plaints, j’ai dit :-Tu n’es ni le premier, ni le dernier à passer par là. Ce sont des pros, plus ils souffrent pendant les entraînements, mieux ils se sentiront en match.
Des entraînements très intensifs, deux nuits sur trois passées à l’Académie pendant cette préparation… c’est nouveau pour eux.
C’est peut-être dû à un manque d’expérience. Ils ne faisaient pas ça avant. Mais pour un footballeur qui a connu un très grand club, ce n’est que normal. Je ne dis pas qu’ils n’étaient pas sérieux au Standard ces dernières années, mais si on veut devenir une équipe sérieuse, il faut passer par tous ces sacrifices.
(…)
Vous êtes au courant que le vestiaire du Standard n’a pas toujours été facile à gérer ces dernières saisons ?
Bien sûr que je le sais. Mais tenir un vestiaire, c’est une des grandes difficultés de notre métier. Il faut tout voir, tout écouter, anticiper énormément de choses. Et on doit être cohérent, pareil avec tout le monde. Et ça ce n’est pas simple du tout parce que tout le monde n’est pas pareil… Je n’ai jamais hésité à me séparer d’un joueur, même un très bon, quand je voyais qu’il causait des problèmes dans le vestiaire ou dans le groupe. Ils regardent leur carrière parce que le football reste le plus individuel des sports collectifs, moi je mets le groupe et le club au-dessus de tout. Je veux aussi leur faire comprendre que dans une équipe qui ne tourne pas, un meilleur joueur sera moins bien coté qu’un moins bon qui joue dans une équipe qui tourne… Une cote individuelle monte avec les résultats.
Vous passez après trois entraîneurs assez cool et proches des joueurs. Ils l’étaient autant sur le terrain qu’en dehors.
Je suis leur père, pas leur copain. Je ne peux pas être copain avec mon gosse. Impossible.
Mais vous pouvez être complice.
Complice, oui, mais pas copain. Je ne peux pas sortir en boîte avec mon fils, il y a des trucs qu’on ne peut pas faire ensemble.
Par Pierre Danvoye
Retrouvez l’intégralité de l’interview de Slavo Muslin dans votre Sport/Foot Magazine
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