Pendant de longues saisons, on attendait l’explosion d’Ishak Belfodil. Puis faute de le voir jouer, on l’a presque oublié. Aujourd’hui âgé de 24 ans, l’Algérien refait parler de lui dans le Championnat belge. Zoom sur une trajectoire peu ordinaire.
Ishak Belfodil, un joueur dont on a longtemps attendu monts et merveilles. Présenté comme un talent brut par Jean-Michel Aulas, l’Algérien a mis du temps à confirmer. Il faut dire qu’après l’incroyable génération des Benzema et Ben Arfa, le centre de formation rhodanien se cherche une nouvelle pépite. Nous sommes alors en 2008, et un jeune attaquant vient de rejoindre les Gones. Son nom ? Ishak Belfodil. Les performances du natif de Mostaganem entre Trappes, Boulogne-Billancourt et Clermont ont vite tapé dans l’œil de Rémi Garde. Les Lyonnais le font signer pour quatre ans, voulant s’assurer contre les autres prétendants, français et européens. Il n’aura besoin que d’un an avant d’intégrer le groupe pro. A 17 ans et 8 mois, l’international français U18 foule pour la première fois les pelouses professionnels. En championnat contre Auxerre d’abord, puis en Ligue des Champions. Des débuts précoces qui laissent augurer un très grand talent. La suite sera moins rose …
UNE CARRIÈRE À L’ACCENT ITALIEN
Aussi technique que physique avec son mètre 92, Ishak Belfodil met du temps à percer. En Ligue 1, il n’y arrivera pas. Avec le club de Jean-Michel Aulas, le buteur ne fera que 13 petites apparitions en trois ans. Sans trouver le chemin des filets. Un ressort semble casser. Mais est-ce vraiment un buteur ? Pas si sûr à en croire une interview accordée à la RTBF au mois de septembre. « Mon vrai poste est milieu offensif, en numéro 10. J’aime bien toucher la balle. Par rapport à mon gabarit et mes qualités, c’est Lyon qui, en premier, m’a placé en numéro 9. » Une révélation qui ne l’empêchera pas de marquer en Italie. Pas dès son premier passage en prêt à Bologne, où c’est son temps de jeu et son style qui tapent dans l’oeil de Parme. 3,5 millions sont déboursés à l’été 2012. Sous les ordres de Roberto Donadoni, c’est la révélation. Une première saison pleine au plus haut niveau avec 8 buts et 5 passes décisives en 33 matchs.
Et si son heure était arrivée ? L’Inter Milan est séduit, et le recrute. Décollage avorté. Chez les nerazzurri, il sera impliqué sur autant de buts que de cartons rouges : un. Des performances qui le remettent sur le banc. Il demande alors le prêt. A 21 ans dans une grosse écurie, celui qui est devenu international algérien ne veut pas perdre de temps. Il reconnaît aujourd’hui son erreur : « J’ai été impatient. » Le Fennec essaye de rebondir en prêt à Livourne. Cadre moins glamour, plus de temps de jeu, mais toujours pas de poids sur les statistiques du club. Pas de retour à la case lombarde et un retour dans le seul club où l’attaquant a prouvé : Parme. Ce n’est plus aussi bon, mais surtout, la seconde lune de miel prend fin prématurément. Le club est en proie à d’énormes difficultés financières et disparaît. Il faudra s’exporter à nouveau
EXIL DANS LE GOLFE, RETOUR TRIOMPHAL EN BELGIQUE
Le joueur libre met du temps à se trouver un nouveau point de chute. Après deux mois, exit l’Europe, c’est dans le Golfe qu’il dépose ses valises. Direction Baniyas dans le Championnat des Emirats Arabes Unis. Loin de la pression médiatique, le joueur seulement âgé de 23 ans retrouve le talent qui avait fait de lui un grand espoir. Son sens du but est de retour dans un championnat au niveau relativement faible. Le bilan final de la saison 2015-2016 est de 11 buts et 5 passes décisives en 23 matchs de championnat. Un record dans l’histoire du club. Et surtout une confiance retrouvée. Suffisant pour que l’ex-espoir fasse reparler de lui sur le Vieux Continent ? Oui. Son transfert au Standard de Liège dans les derniers instants du mercato estival 2016 a d’abord surpris. Les Rouches prennent un pari risqué, mais le joueur consent à des efforts financiers pour fouler la pelouse de Sclessin. Un pari réussi. Impliqué sur dix buts en 16 matchs depuis le début de la saison, la recrue séduit tous les observateurs. Jusqu’à revenir en sélection ? Pas encore. Mais vu sa trajectoire singulière, qui peut affirmer qu’une porte lui est vraiment fermée ?
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