Mircea Rednic a, certes, ramené le Standard en Coupe d’Europe mais il nourrit la conviction, très forte, qu’il aurait pu forger un meilleur résultat encore s’il avait pu convaincre son président de l’écouter davantage en matière de recrutement…

Si vous deviez regretter quelque chose, en dehors de votre limogeage, à quoi feriez-vous allusion ? « À mon manque de persuasion quand nous avons discuté des transferts à réaliser. Je vois qu’aujourd’hui, le Standard a réévalué à la hausse le salaire de la plupart de ses joueurs cadre. Il a enrôlé Igor De Camargo. À mes yeux, c’est une excellente opération. J’aurais voulu, moi aussi, attirer cet attaquant, en hiver dernier. J’avais appris qu’il ne se sentait plus épanoui en Bundesliga. Hélas, je n’ai pas su convaincre Roland Duchâtelet de consentir cet effort. J’avais dressé deux listes de joueurs à enrôler absolument. Une première liste regroupait les éléments que je désirais vraiment attirer à Sclessin. Le président n’en a pas tenu compte. Il eût alors été préférable de n’enrôler personne. » Avez-vous conservé des contacts au Standard ? « Oh oui ! Personnellement, je n’ai appelé personne mais j’ai reçu de nombreux appels téléphoniques, des mails, des sms. Quelques-uns de ces messages, que j’ai pu lire peu de temps après mon éviction, m’ont insufflé la force de continuer. Toutes ces manifestations de sympathie m’ont confirmé que le groupe et moi avions noué une excellente relation. » Quelles ont été vos satisfactions comme entraîneur du Standard ? « J’ai hâté la progression puis l’éclosion de certains joueurs. J’ai permis à plusieurs d’entre eux de commencer à se forger une véritable carte de visite. Qu’étaient Mpoku, Batshuayi ou Ezekiel avant mon arrivée ? Ils n’avaient guère eu l’occasion de s’exprimer pleinement jusqu’alors. Ils m’ont fait confiance et ont été payés en retour. À la fin, je me dis que le Standard a gagné plus que moi dans notre aventure commune. Je n’hésite pas à affirmer qu’après mon départ, la valeur marchande de certains joueurs a été quintuplée. » Ne vous découvrez-vous pas tout de même un peu aigri ? « Pas du tout ! Je suis heureux que mon rêve se soit réalisé. Je remercie, sincèrement, Roland Duchâtelet de m’avoir permis de le concrétiser. Même si je sais pertinemment qu’il m’a choisi, surtout, pour ramener le calme dans la tribune… »