Qu’adviendra-t-il donc de cette rencontre entre Charleroi et le Standard ? Outre une grosse amende qui sera de 50.000 euros pour les deux clubs, l’article 1917 du règlement de l’Union belge prévoit la possibilité d’un forfait pour les deux équipes, étant donné que les supporters des deux clubs sont impliqués dans les débordements.

« Lorsque l’arbitre arrête définitivement le match après avoir appliqué la procédure en cas de violence verbale (reprise en chœur) ou en cas d’incidents en dehors du terrain de jeu (Art. 813), le match est perdu avec des chiffres de forfait par le club qui est à la base des incidents, ou les points ne sont pas attribués si les incidents sont provoqués par aussi bien les supporters de l’équipe visitée que par les supporters de l’équipe visiteuse. Sont considérés, sauf preuve contraire, comme « supporters » du club visité les supporters autres que ceux prenant place dans les blocs réservés aux supporters visiteurs », peut-on lire dans le règlement.

Le Standard affirme qu’il n’était pas d’accord avec ce règlement contrairement à Mehdi Bayat. « Il faut avoir une première réflexion sur pourquoi ce règlement existe aujourd’hui. Cela remonte au Charleroi-Standard de l’an passé, a expliqué l’administrateur du Sporting de Charleroi sur le plateau de La Tribune. Luc Wouters, l’arbitre, a dû interrompre le match à trois reprises. Charleroi qui menait au score a finalement perdu (2-3, ndlr). La Pro League a décidé de prendre ses responsabilités et de réfléchir à une solution pour éviter le type de scénario où les supporters ont l’occasion d’intervenir en tant qu’acteur. Ce n’est pas leur rôle. Les supporters sont là pour soutenir leur équipe en chantant, etc… La Pro League a voté à l’unanimité, y compris Charleroi et le Standard, ce règlement assez explicite. Cette mesure a été prise pour conscientiser les supporters quant au fait qu’ils peuvent nuire à leur équipe ».

Et de poursuivre lorsqu’on lui signale que le Sporting est « gagnant » si aucun point n’est finalement attribué aux deux formations sachant que le Standard menait 1-3 alors qu’il restait un peu plus de 20 minutes de jeu : « L’année passée, si ce règlement avait été d’application, le Standard aurait perdu le match sur un score de forfait. Cela nous aurait peut-être permis d’être dans les play-offs 1 ».

Concernant les problèmes des fumigènes non détectés malgré les fouilles à l’entrée du Stade, Mehdi Bayat a une explication : « Tous les fumigènes ont été introduits dans le stade du pays de Charleroi de manière organisée par un groupe de supporters arrivé à la dernière minute pour forcer les barrages. C’est une organisation et tout le monde le sait ».

Et d’ajouter : « Une bonne fouille doit prendre 30 à 40 secondes. Vous multipliez cela par 2.000 et le match est déjà terminé si on veut faire une fouille convenable. Vous voulez qu’on vende du rêve aux gens et leur faire croire qu’on va pouvoir organiser des matches de foot avec les familles et les enfants, tout le monde dans le stade. Il faut sévir comme en Angleterre. Là-bas, ils ont été très stricts et très sévères et ils ont réglé le problème ».

A la question de savoir s’il ne faut pas changer la configuration du stade, Mehdi Bayat se montre catégorique : « La configuration du stade du Pays de Charleroi est unique et permet d’avoir un match dans le match. C’est pour cela que ma déception est encore plus grande. Pour moi, c’est une fête. J’aime ce genre d’ambiance. J’aime qu’on puisse jouer ce type de match avec 2.000 supporters d’un côté et 2.000 de l’autre. C’est une ambiance électrique unique en Belgique. Réduire le nombre n’est pas une solution. La quantité n’est pas un problème. Si on réduisait cette tribune à 200 ou 300 supporters mais qu’on a, au milieu de ces supporters, 15-20 ou 30 fans qui introduisent des fumigènes et lancent des pétards sur les gardiens, que doit-on faire ? Les enfermer dans une cage de verre ? Il faut conscientiser les supporters. J’ai une vision de dirigeant qui doit se dire qu’il faut régler ce problème à moyen ou long terme. Si les supporters du Standard voient que, suite à leur action, ils font perdre des points à leur club, ils vont réfléchir la prochaine fois ».

Enfin, au sujet de Nicolas Penneteau qui a été la cible des supporters des Rouches, Mehdi Bayat ne cache pas sa déception de ne pas avoir été écouté : « Au moment où Nicolas Penneteau arrive sur le terrain en 2ème mi-temps, on l’accueille, du côté des fans du Standard, avec un pétard. Je suis descendu et je suis allé prévenir le 4ème arbitre en lui disant que si on n’agit pas de manière très ferme tout de suite, nous allons perdre le contrôle du match. Il m’a éconduit. Il s’est ensuite passé ce qui s’est passé. Ce qui est certain, c’est que Penneteau est sorti de son match. Ce genre de situation ne peut pas arriver ».

Le parquet de l’Union belge fera connaître ce mardi ses propositions de sanction à l’encontre de Charleroi et du Standard.

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