L’œil du recruteur revient et c’est toujours le même principe. Un rapport détaillé, technico-tactique d’un joueur de nos championnats, qui mériterait de jouer à un niveau un peu plus élevé qu’il ne le fait actuellement. L’occasion de vous faire découvrir un joueur que vous devriez voir dans un championnat plus huppé d’ici peu. Aujourd’hui, Răzvan Marin du FC Viitorul.
Nom complet : Răzvan Marin
Né le : 23 mai 1996 à Bucarest
Pays : Roumanie
Taille – Poids : 1.76 m – 70 kg
Poste (pied) : Milieu relayeur (droitier)
Autre(s) poste(s) : Milieu offensif
Club : FC Viitorul – Liga 1, Roumanie
4 sélections, 1 but avec la Roumanie
Carrière
Saison après saison, le FC Viitorul s’impose comme une nouvelle place forte de la formation en Europe de l’Est. Gheorghe Hagi a investi des millions dans cette académie roumaine et, alors que le club n’a été créé qu’en 2009, les résultats sont déjà probants. Le Viitorul (« L’Avenir » en roumain) joue déjà le haut de tableau en Liga 1 et la formation accouche d’excellents joueurs qui garnissent l’effectif de l’équipe première. Si la vraie petite perle s’appelle Ianis Hagi, aujourd’hui parti à la Fiorentina, quatre joueurs formés au Viitorul ont été appelés cette saison par Christoph Daum, le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale roumaine : Romario Benzar, Bogdan Țîru, Dragoș Nedelcu et… Răzvan Marin. Le milieu de terrain a été récompensé de son très bon début de saison en jouant son premier match avec l’équipe nationale le 8 octobre dernier lors du ratatinage 5-0 de l’Arménie. Il en a aussi profité pour marquer son premier but : « C’était un sentiment fantastique. Il n’y a pas de mot pour décrire ça. »
Le football coule dans le sang de Marin. Son père, Petre Marin, a été international roumain à neuf reprises et a connu plusieurs belles soirées européennes avec le Steaua Bucarest dans les années 2000, mais l’ancien latéral gauche est bien moins talentueux que son fils, considéré depuis quelques années comme l’un des plus grands espoirs d’un football roumain à la recherche de son passé. Arrivé en 2010, à 14 ans, au Viitorul, Marin a souvent grillé les étapes jusqu’à faire ses débuts à 17 ans, lors d’un match face au Steaua en octobre 2013. Il joue 10 bouts de matchs sa première saison, en réussissant l’exploit d’être expulsé après une petite minute de jeu face au FC Botoșani lors de son quatrième match professionnel, son seul carton rouge à ce jour. Parallèlement, il est appelé en sélection nationale avec les jeunes U17, puis U19, puis Espoirs en passant très vite à l’échelon supérieur, en adéquation avec sa prise d’importance dans l’effectif du club de Gheorghe Hagi. Il joue 17 matchs sa deuxième saison, 28 l’an passé et 17 sur 18 cette saison. Un modèle de progression qui l’a sûrement aidé à polir son jeu dans un environnement sain. Jusqu’à jouer avec son pays et devenir presque indiscutable ? Il a joué 360 minutes sur 360 lors des quatre derniers matchs de la Roumanie.
Utilisation actuelle
Răzvan Marin a été utilisé à toutes les positions au milieu de terrain avec Gheorghe Hagi, que ce soit dans l’axe ou sur les deux ailes, mais son poste de prédilection reste milieu relayeur à tendance plutôt offensive.
Il évolue dans un 4-3-3 classique avec son club. L’avantage étant que, puisque Marin est parfaitement ambidextre, il peut jouer côté gauche comme côté droit, ça ne lui coupera aucun angle de passe ou de transversale. C’est le dépositaire du jeu de son équipe, celui qui redescend régulièrement chercher les ballons au niveau de la ligne médiane quand l’équipe est bien ancrée dans le camp adverse. Dani Lopez, formé au Barça, qui est son penchant opposé, se charge de jouer entre les lignes devant lui.
Les rôles sont parfois inversés puisqu’on peut retrouver Marin un peu plus haut sur le terrain lorsqu’il utilise son intelligence pour se placer dans les intervalles et les espaces. Il a une liberté de mouvement assez importante mais on le voit plus souvent entrer dans sa propre surface en phase défensive que dans la surface adverse en phase offensive. Il préfère avoir le jeu devant lui. C’est un peu le quarterback du FC Viitorul.
Profil
- Même s’il est droitier, la première chose qui frappe chez Răzvan Marin, c’est son habileté à jouer des deux pieds. Il raconte que, dès son plus jeune âge, son père le mettait devant un mur avec un ballon et l’obligeait à faire des passes des deux pieds. Cela se voit dans son jeu et ça accélère toute prise de décision, que ce soit pour éliminer par le dribble ou par la passe.
- Il y a encore du déchet chez Marin, mais sa qualité de passes est bien au-dessus de la moyenne, qu’elles soient courtes ou longues, dans les pieds ou dans la course. C’est un joueur idéal pour les dernières et avant-dernières passes. D’autant plus que sa vision du jeu est l’un de ses gros points forts.
- Les décisions pourraient être néanmoins meilleures. Il a tendance à jouer simple, à l’image de son idole barcelonaise Xavi Hernandez, mais il essaye parfois la passe impossible plutôt que le décalage simple. C’est souvent le cas chez des jeunes joueurs comme lui.
- Marin pourrait utiliser son excellente frappe de balle un peu plus souvent. La grande majorité de ses quelques buts, quand ils ne sont pas des penalties, viennent de l’extérieur de la surface. Il tire les coups de pied arrêtés, et plutôt bien d’ailleurs. Il a notamment marqué ce but face aux Pandurii la saison dernière.
- Ce n’est pas le joueur le plus rapide, mais il n’est pas lent non plus. Il est capable d’éliminer par sa vitesse, mais ce sera surtout sa vitesse d’exécution qui fera la différence plutôt que sa vitesse de course. Il lui arrive d’ailleurs de casser des lignes par le dribble même s’il est meilleur dans ce domaine grâce à ses passes.
- L’académie du Viitorul est déjà très professionnelle, notamment au niveau des installations, et cela l’a aidé à ne pas prendre du retard au niveau musculaire. A 70 kg pour 1,76 m, Marin est à un gabarit parfait pour n’importe quel championnat. C’est assez rare pour être signalé en Europe de l’Est, où les joueurs ont souvent besoin de se mettre au niveau physique lorsqu’ils arrivent à l’étranger.
- C’est un leader dans l’âme. Il aime montrer l’exemple par son attitude sur le terrain. Il travaille pour son équipe et a déjà été capitaine, notamment chez les jeunes du Viitorul.
- Marin est polyvalent. Il peut jouer à plusieurs postes au milieu de terrain, dans plusieurs systèmes tactiques, mais il ne faut pas qu’il soit le joueur le plus défensif du milieu de terrain. Ce n’est pas un joueur défensif.
- Le point négatif, c’est sa régularité. Il n’est pas rare de voir cela chez les jeunes joueurs mais puisque c’est l’un des joueurs cadres de son équipe, on voit très rapidement lorsqu’il est un peu moins bien. Il a déjà beaucoup de pression sur les épaules.
Évaluation
Răzvan Marin a tout le bagage du milieu de terrain du football moderne. Il est polyvalent, technique et travailleur, mais c’est sa qualité de passes qui ressort assez vite en match. Il y a encore du travail pour améliorer tout cela, mais la base du joueur est très intéressante, et le fait qu’il soit formé dans cette nouvelle place forte de la formation est-européenne assure au club qui le recrutera un joueur intelligent tactiquement, adroit techniquement et professionnel dans son comportement. Il est vrai qu’en tant que meneur de jeu, il n’avait pas le pire mentor pour apprendre puisque son entraîneur s’appelle Gheorghe Hagi, après tout.
Marin est à un tournant de sa carrière. Le statut de nouvel international roumain a fait exploser la côte du joueur, d’autant plus qu’il s’est très rapidement imposé dans une sélection, certes en difficulté et qui se cherche avec son nouveau sélectionneur. Răzvan Marin attise les convoitises de toute l’Europe, de grands clubs comme de clubs plus « intermédiaires », et le second choix serait sûrement le meilleur, à moins qu’il ne signe chez un gros puis soit prêté dans la foulée. Il manque encore un peu de coffre et d’assurance pour être titulaire chez un club comme la Roma ou Leverkusen, mais cela ne devrait pas tarder. Il est encore temps de sauter sur l’occasion, car un joueur aussi talentueux à un prix aussi dérisoire, on ne voit ça qu’en Europe de l’Est.
Cibles types : Ajax Amsterdam, Feyenoord, Hoffenheim, Eintracht Francfort, Stade Rennais, Torino, Villarreal
Prix : 3.000.000 €
Rapport qualité / prix : Très bon – avec une grosse plus-value potentielle
Note du joueur : B
Note du potentiel : A
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