Guy Luzon a haussé le ton, hier, sur le dossier Batshuayi. Un signe qui tend à montrer que le Standard n’est pas serein.

Vendredi, pendant l’entraînement, Guy Luzon, interrogé à propos d’un éventuel transfert de Michy Batshuayi à Anderlecht (via un club étranger) avait répliqué: «No way!» Traduisez: «Hors de question!» Deux jours plus tard, hier donc, l’entraîneur israélien n’a pas affiché la même certitude.

Invité à faire le bilan du stage à l’aéroport d’Alicante, dans l’attente du vol retour vers la Belgique, le technicien semblait lancé dans son exercice de style préféré: un point presse pour ne rien dire. Relancé sur le sujet Batshuayi, il a alors sorti quelques phrases bien senties à l’adresse de Christophe Henrotay, l’agent mandaté par la famille Batshuayi pour trouver un club dès cet hiver au meilleur buteur du championnat.

Pour Luzon, l’agent ne cherche que l’intérêt financier: «Pour 100 000€ de plus, il (Christophe Henrotay) serait capable de lui trouver un club en Thaïlande… Mais Michy n’est pas un tableau qu’on présente d’un endroit à l’autre. Il est bien au Standard, entouré par un environnement qui lui transmet une certaine chaleur humaine, et sportivement il est bien servi par des joueurs comme Mpoku et Mujangi Bia.» Contacté hier, Christophe Henrotay n’a pas souhaité réagir aux propos de Luzon.

Le technicien pose ensuite la question: « Où serait la logique professionnelle de quitter le leader du championnat pour aller dans une équipe qui ne nous a jamais battus cette saison (NDLR: Anderlecht, qui n’a pas perdu non plus puisque les deux matches se sont soldés par autant de nuls)?»

Un copier-coller du communiqué publié par le Standard sur son site officiel, jeudi passé. La suite, elle, ressemblait furieusement à une attaque préparée – et soufflée par la direction liégeoise à Luzon?: «La famille de Michy ne doit pas oublier qu’il a été jeté d’Anderlecht alors qu’il avait 14 ans. Le Standard lui a donné de l’affection, l’a fait progresser. Personnellement, pour aucune somme d’argent je ne retournerais dans un club où j’ai été jeté. Quand on se fait cracher dessus, on ne dit pas que c’est de la pluie. »

D’ordinaire assez creux dans ses déclarations, Guy Luzon est monté au créneau, pour la première fois depuis qu’il est au Standard, « parce que je n’aime pas qu’on déstabilise mon équipe, surtout quand cela vient d’un agent». Parce qu’il sent, aussi, que le joueur pourrait lui filer entre les doigts avant la clôture du mercato hivernal?

En début de stage, il avait dit: «J’ai la parole du président: tous les joueurs cadres resteront.» Hier, son discours était moins assuré: «Si cela ne dépend que du président, Michy restera. Si cela ne dépend pas que de lui…» Il avouait ne pas connaître les détails du contrat de Batshuayi, et c’est cette clause (8 millions€), interprétée de manière différente selon les parties, qui pourrait faire basculer les choses.

L’été passé, quand Swansea s’était renseigné et avait déposé une offre, Roland Duchâtelet avait refusé. Guy Luzon avait été jusqu’à dire à son président qu’il souhaitait garder le joueur jusqu’au terme de la saison, qu’il allait faire grimper sa valeur marchande en juin prochain.

Six mois plus tard, aucune offre officielle n’a (encore?) été formulée pour Batshuayi, mais le Standard semble préparer le terrain, dans une certaine panique, à un éventuel départ. Le joueur, lui, devra avoir les épaules assez solides pour rester le plus calme possible. Les matches de janvier seront chargés d’une pression supplémentaire…

Source : lavenir.net