Michy Batshuayi, l’une des sagas de ce mercato hivernal. Pour le Standard, elle n’a pas lieu d’être. Le club ne veut pas vendre son meilleur buteur, il n’y a pas d’offre et, même si un club devait en faire une, il assure que c’est lui qui aurait le dernier mot. Pourquoi, alors, Batshuayi fait-il parler depuis trois semaines ? Parce qu’un départ à Anderlecht via un club anglais a été évoqué par la presse néerlandophone et que l’agent du joueur estime, lui, que le Standard devra laisser partir Batshuayi si un club paie huit millions et trouve un accord avec l’attaquant.

Flash-back. Le 8 juillet dernier, le Standard, qui avait déjà prolongé l’attaquant en mars jusque juin 2017, annonce que Batshuayi prolonge jusque juin 2018. Une perf réalisée après plusieurs entretiens avec le joueur, son agent (à l’époque José de Medina) et ses parents (Pino et Viviane Batshuayi) alors que les négociations ont été compliquées par l’intérêt concret d’autres clubs, dont Swansea et Anderlecht. Dans le contrat, il y a une clause qui fixe les modalités d’un départ car, comme pour tous les Standardmen prolongés l’été passé, l’idée est de se mettre à l’abri de la loi de 78. Mais toutes les parties assurent que le joueur jouera toute la saison 2013-14 au Standard.

Changement d’agent

Quelques semaines plus tard, la situation change et un transfert est subitement souhaité. Pas par le joueur, qui ne souhaite pas revenir sur sa parole, mais par son entourage… qui a changé. Exit José de Medina, jugé trop proche de Roland Duchâtelet, c’est désormais Christophe Henrotay qui joue le rôle d’agent. À l’initiative de qui ? Pas de l’attaquant, qui ne voulait pas changer d’agent. Qui alors ? Les parents, qui veulent un gros transfert pour leur fils dès janvier et qui savent qu’Henrotay est bien introduit en Premier League ? Ou Henrotay, qui a pris contact avec les parents pour leur dire qu’il pouvait transférer Batshuayi en Angleterre cet hiver alors que de Medina, lui, était en contact avec des clubs anglais et allemands pour l’été prochain ? Quoi qu’il en soit, les parents et l’agent sont rapidement sur la même longueur d’onde : il faut faire le deal cet hiver.

Interprétation du contrat

Henrotay épluche alors le contrat de Batshuayi et constate que son salaire n’est pas extraordinaire. Selon nos infos, on parle de 600.000 euros annuels bruts. Seulement la moitié du salaire d’1,2 million annoncé l’été dernier ? Oui, parce que l’autre moitié a été versée en prime. Et Henrotay le sait. L’agent découvre aussi la clause et l’interprète d’une autre façon que le Standard. Pour lui, si un club verse huit millions d’euros, le Standard perd la main et c’est au joueur de décider s’il part ou non. Christophe Henrotay en fait la pub dans la presse, allant jusqu’à montrer le contrat du joueur. L’objectif est de faire bouger les choses et les clubs, car il y a des engagements à tenir vis-à-vis des parents Batshuayi qui n’hésitent pas à changer d’agent quand ils ne sont pas satisfaits.

Un prêt qui interpelle

Le deal imaginé : un transfert dans un des clubs anglais où il est bien introduit – Everton par exemple – mais avec un prêt immédiat à Anderlecht, où l’agent a aussi d’excellentes relations. Mais, quitte à le prêter s’il estime que le joueur n’est pas prêt, pourquoi ne pas le faire au Standard, où le joueur est titulaire, en tête et meilleur buteur, ou dans un club anglais moins huppé pour favoriser son adaptation ? Parce qu’Anderlecht rêve de Batshuayi, qu’il avait déjà approché l’été passé sans l’accord du Standard, et que le Sporting est prêt à payer une somme significative pour obtenir la location du joueur au deuxième tour. Cela permettrait de déforcer un concurrent direct – et d’y mettre le feu… – tout en se donnant plus de chances de décrocher le titre et le ticket pour les lucratives poules de la Ligue des Champions.

Sauf qu’un retour à Anderlecht n’est pas une option pour Michy Batshuayi : en décembre, soit après le changement d’agent voulu par ses parents, il l’a répété devant ses parents lors d’une interview avec Sport/Foot Magazine.

Source : dhnet.be