Eden Shamir a rejoint le Standard de Liège, perpétuant une tradition de joueurs venus d’Israël à porter le maillot rouche. En Belgique, la filière israélienne a souvent été exploitée, parfois sans grand succès …
Les Rouches et leurs nombreux flops
Le Standard a une tradition de joueurs israéliens bien installée : c’est de Liège que Ronny Rosenthal, sous l’impulsion de l’omnipotent agent Pini Zahavi, allait devenir le premier israélien à évoluer en Premier League en rejoignant Liverpool. Rosenthal avait laissé une belle impression , champion de Belgique avec Bruges en 1988 avant de rejoindre le Standard, il restera très attaché à notre pays. Marié à une Belge, Rosenthal verra même son fils Tom, 23 ans et actuellement à Tubize, porter le maillot belge en équipes de jeunes.
Salim Toama, dix ans plus tard, sera l’une des seules réussites notables venues de Terre Promise ; l’élégant ailier sera du noyau champion de Belgique à deux reprises en 2008 et 2009, inscrivant 5 buts en deux saisons. Pas un cadre, mais un joueur sérieux et de qualité. Pour le reste, le Standard aura multiplié les fours : Dudu Biton, Maor Buzaglo (photo), Tal Ben Haim ou encore Rami Gershon sont autant de noms que le supporter liégeois a, peut-être volontairement, oubliés.
Deux grandes réussites récentes
Les deux noms les plus récents ayant marqué les esprits quand on évoque Israël en Belgique ont tous deux soulevé le trophée de champion de Belgique : Elyaniv Barda et Lior Refaelov. Deux profils similaires : deux joueurs à la technique soyeuse, déroutants, discrets en dehors des terrains mais très appréciés dans leur club.
Barda, qui a mis fin à sa carrière en juillet 2018, a ainsi pris part à la campagne victorieuse du Racing Genk en 2010-2011 avec 14 buts en 32 rencontres ; au total, il remportera quatre trophées (un titre, deux Coupes et une Supercoupe) en six saisons dans le Limbourg. Lior Refaelov le devance probablement d’une tête pour le titre de meilleur joueur israélien récemment passé en Pro League : deux titres de champion de Belgique, deux fois second au titre de Footballeur Pro et une carrière qui continue à épater du côté de l’Antwerp, où il est toujours décisif (9 buts cette saison).
Mais avant eux, un homme avait porté haut les couleurs d’Israël dans notre pays : Eli Ohana, qui gagnera à peu près tout avec le KV Malines de 1987 à 1990 – championnat de Belgique, Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupes, Supercoupe d’Europe. Ohana, considéré comme l’un des meilleurs footballeurs israéliens de tous les temps, sera ensuite introduit au Hall of Fame du football en Israël.
Le drôle de cas Marciano
Bien sûr, la présence la plus marquante d’un acteur du football israélien au sein du football belge aura été la reprise de l’Excel Mouscron par Pini Zahavi via un groupe d’investisseurs internationaux (officiellement maltais). Le « superagent » israélien, qui sera plus tard impliqué dans le transfert de Neymar (entre autres), n’amènera cependant qu’un compatriote au Canonnier : Ofir Marciano, alors jeune portier international prometteur.
Et si Marciano est depuis devenu le … n°1 de la sélection, à 30 ans, il ne fera que 6 apparitions sous le maillot de Mouscron. Un échec cuisant comme il y en aura beaucoup à l’époque au sein du club …
La filière israélienne de Charleroi
Si le Standard aura, sur le long terme, amené bon nombre de joueurs israéliens en Pro League (8 au total avec Shamir), un club a creusé le filon avec intensité durant une période donnée : le Sporting Charleroi. Entre 2010 et 2011, ce sont ainsi cinq représentants de l’État hébreu qui rejoindront le Mambourg : Eitan Tibi, qui arrive en 2010, et le quatuor Dudu Biton, Matan Ohayon (photo), Tahmir Kahlon et Hatem Abd Elhamed, qui débarquent tous en 2011.
Ohayon s’imposera comme un pilier de la défense carolo et Dudu Biton, malgré un jeu limité, réussira son passage en inscrivant 5 buts et en décrochant un transfert improbable au Standard. Les autres marqueront peu les esprits mais Eitan Tibi comme Hatem Abd Elhamed (10 matchs zébrés à eux deux …) s’imposeront au fil de leur carrière comme des cadres de leur sélection.
La Gantoise a connu quelques succès
Rami Gershon a déjà été mentionné parmi les « flops » israéliens du Standard, mais il faut rendre justice au défenseur, qui prouvera ses qualités lors du reste de sa carrière belge : que ce soit au KV Courtrai, à Beveren ou, surtout, à La Gantoise, Gershon, sans briller, fera son bonhomme de chemin et sera même un cadre du Gand champion de Belgique en 2015, rien que ça.
Il faut dire que La Gantoise aura sondé le marché israélien à plusieurs reprises (7 au total) : Shlomi Arbeitman, pas forcément le plus doué des attaquants, inscrira ses 12 buts en 54 rencontres avec les Buffalos de 2010 à 2013 (il portera également les couleurs de Westerlo et du RAEC Mons avant de rentrer au pays, comme beaucoup d’Israéliens). Lior Inbrum vogue de club en club, prêté depuis 2017, mais appartient toujours à Gand (où il n’a jamais joué).
Mais c’est surtout Kenny Saief qui marquera les esprits : également champion en 2015, vif et par moments impressionnant sur son flanc, il réussit également de beaux matchs en Europe. L’international américain (il a privilégié son pays de naissance à celui où il a grandi et lancé sa carrière) se retrouvera ensuite dans l’impasse à Anderlecht mais fait indéniablement partie des réussites israéliennes de notre championnat.
Dans quelle catégorie se situera le nouveau médian du Standard de Liège, Eden Shamir ? Les supporters rouches espèrent trouver en lui un nouveau Rosenthal et pas un nouveau Buzaglo. Affaire à suivre …
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