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Retour sur l’affaire Mazzu et ses conséquences avant le derby wallon de dimanche.
« Nous ne comptons plus revenir sur cela. Nous avons d’autres préoccupations plus importantes », communique le Standard à propos de l’affaire Felice Mazzu. Roland Duchâtelet et Axel Lawarée prennent de la hauteur et laissent les explications à ceux qui ont allumé l’incendie, c’est-à-dire Mazzu et les Carolos. N’empêche, il sera forcément question d’une version moderne de la guerre des bassins industriels wallons avant le prochain Charleroi-Standard.
A Charleroi, l’accent est mis sur le fait que Lawarée est devenu conseiller sportif après la parution des SMS de Mazzu, qui manifestait son intérêt pour les Rouches. Est-ce sa récompense ? Ou comme nous le révélions la semaine passée, la vérité n’est-elle pas, tout simplement, que Duchâtelet n’a pas attendu l’affaire Mazzu pour apprécier Lawarée ? Selon ses proches, son arrivée au poste de conseiller sportif ne serait pas liée à la parution des textos dans la Gazette des Sports.
Est-ce crédible ? L’auteur de ce scoop, Didier Schyns, a fait son travail de journaliste et précise : « Je voulais savoir qui mentait dans cette affaire. Les SMS de Mazzu ont permis à nos lecteurs de se faire une idée de la vérité. Je tiens à préciser que mes informateurs ne sont ni Duchâtelet ni Lawarée. » Cette affaire a forcément eu des conséquences sur la gestion des deux clubs.
A Liège, d’aucuns affirment, malgré les démentis carolos, que Mazzu doublera son salaire mensuel fixe, une augmentation qui sera effective en janvier. Les Rouches ont changé leur fusil d’épaule à cause de cette affaire. Duchâtelet, dit-on, était déjà décidé à prendre du recul et à confier son effectif à un coach connaissant très bien les spécificités de la D1. La piste française, c’était un écran de fumée car même Elie Baup aurait mis du temps à trouver ses marques. Il ne fait pas de doutes que l’appel du pied de Mazzu l’intéressa tout de suite. Au fil des conversations, ce dernier est devenu la priorité de Duchâtelet.
Une image circule tant à Charleroi qu’à Liège. On nous l’a racontée avec un zeste d’humour : « Le T1 des Zèbres a dragué une fille magnifique, le Standard. Il lui a fixé rendez-vous avant de se rétracter : – Excusez-moi, je ne peux pas aller plus loin car je suis marié avec Charleroi. » Quand Mazzu retira ses cartes du jeu, Ivan Vukomanovic s’était déjà distingué par son beau dépannage, son calme, sa classe, sa droiture tout en comptant sur le soutien d’un vestiaire et des supporters acquis à sa cause. Vukomanovic ne demandait rien et a décroché la timbale.
Le Standard pouvait-il se séparer de son sauveur et se lancer dans une aventure qui, si elle tournait mal, risquait de péter à la figure de Duchâtelet? Vukomanovic a quelque part, été confirmé grâce à. Mazzu. Et il en va de même pour Etienne Delangre. Si Mazzu avait signé, Vuko serait devenu son T2. Comme le grand Ivan n’a pas encore la Pro-Licence, il lui fallait sur le banc un adjoint doté de ce sésame pour éviter les foudres et les amendes de la Ligue Professionnelle. A 51 ans, Delangre est un ancien de la maison rouche (270 m de D1 de 1981 à 1992, deux titres : 1981-82, 1982-83) et ce come-back cadre avec le plan de « réancrage » liégeois qui s’est visiblement accentué depuis l’affaire Mazzu.
Cette évolution sera testée sur le banc des résultats et des véritables intentions de Duchâtelet de permettre à Bruno Venanzi, le nouveau vice-président chargé de gérer le club au quotidien, et à Lawarée, d’assumer leurs responsabilités. Lawarée, dit-on déjà, a bien plus qu’un sourire dans son jeu. Charleroi et le Standard ont été secoués et les poignées de mains seront moites à l’heure des retrouvailles. Le Standard a « d’autres préoccupations plus importantes » (sic).
Par Pierre Bilic et Stéphane Vande Velde
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