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Jankovic, une griffe

Aleksandar Jankovic a beaucoup de circonstances atténuantes, lui qui doit essayer de monter une équipe en plein milieu d’un hall de gare. Son bilan est malgré tout insuffisant. Tant au niveau des statistiques que du jeu. La crise actuelle du Standard de Liège met en lumière l’instabilité d’un club. Si c’est la direction qui accuse les coups, on peut légitiment se demander la part de responsabilités de l’entraîneur. Arrivé début septembre, Aleksandar Jankovic a eu 35 matches pour développer sa griffe. Or, pour le moment, elle n’est pas encore visible. «Dans les analyses, je n’entends personne dire qu’il doit se passer d’Orlando Sa et d’Adrien Trebel, transféré, deux éléments importants lors de la bonne passe de novembre», dit Philippe Albert qui estime qu’il faut lui laisser du temps. Certes, les mouvements incessants au sein de son noyau constituent une circonstance atténuante mais cela n’explique pas tout.

1. Son jeu colle-t-il au club et à la situation ?

En optant pour Jankovic, les dirigeants du Standard ont choisi un projet à long terme. Or, certains se demandent si la situation d’urgence ne requérait pas la nomination d’un pompier de service, capable d’assurer le minimum: une présence dans les playoffs. « Le climat global ne se prêtait pas à une vision footballistique », résume Alex Teklak. « On a trop cru que cela allait fonctionner grâce aux accointances individuelles. Renard connaissait Jankovic, qui avait travaillé avec la moitié du staff. Il fallait parer à l’urgence et ne pas commencer à parler du jeu: mettre en place un football pragmatique, rationnel et organisé. À chaque fois que Jankovic a voulu instaurer une de ses idées (comme la défense à trois), il a dû faire marche arrière. Il doit faire des compromis et cela nuit à ses convictions.» Jankovic a l’image d’un entraîneur offensif. Or, lorsqu’il officiait derrière les casernes, Malines ne contrôlait pas le jeu. Il s’agissait davantage d’une équipe de contres, capable de foudroyances. Au Standard, il ne peut pas se satisfaire de cela. Le matricule 16 n’a, certes pas l’identité d’une équipe de possession mais il doit pouvoir garder le contrôle de la rencontre, grâce notamment à un pressing permanent. Au bout du compte , les seules fois où le Standard a brillé sous Jankovic, c’est dans cette configuration malinoise d’outsider: lors des matches européens, contre Zulte Waregem , ou à Anderlecht lorsque les Liégeois furent réduits à dix. «D’un autre côté, son équipe a souvent mené avant de se faire rejoindre au score, notamment à Genk, Eupen ou Saint-Trond. Cela prouve qu’elle est capable de commencer le travail mais pas de l’achever. Et ça, est-ce la faute de Jankovic?», nuance Philippe Albert.-

2. Pas d’assise défensive

Aleksandar Jankovic est arrivé avec la réputation de coach offensif. Pas étonnant donc de voir cette équipe encaisser plus que de raison. Depuis son arrivée, début septembre, le Standard a pris 35 buts en 27 matches (soit une moyenne de 1,3 but par rencontre). Depuis sa dernière victoire, le 11 décembre, cela a empiré. Sur les 7 derniers matches, les Rouches ont encaissé 13 buts (soit 1,8 but par match). Pourtant, un nouvel entraîneur qui arrive en pleine crise a tendance à d’abord acquérir une solidité défensive avant de penser à développer du beau jeu. Or, avec Jankovic, la défense est de plus en plus friable au fi l de la saison et ce, malgré le fait que ce secteur n’a pas été trop perturbé par le mercato puisque seul Filip Mladenovic est arrivé cet hiver. Il y a plusieurs explications à cela. Jankovic n’a pas encore réussi à trouver son gardien. Après avoir écarté Jean-François Gillet, il a dû revoir sa position suite aux erreurs de Guillaume Hubert.

À 3 OU 4 DERRIÈRE ?

Il hésite aussi sur son système défensif. Il rêve d’une défense à trois mais se rend compte que le Standard coule dans ce système qu’il n’a mis à l’épreuve que durant le stage hivernal (deux défaites) avant de le lancer à Bruges. Or, la défense à trois doit se travailler de longues semaines avant qu’elle ne soit efficace et ce, d’autant plus que ce système avait déjà pris l’eau à Ostende au premier tour. À Malines, Jankovic avait opté pour une défense à trois mais disposait d’éléments (comme Paulussen à droite) taillés pour ce schéma. Ce qui n’est pas le cas au Standard. Dans l’axe, Jankovic connaît toute l’importance de joueurs comme Kosanovic, Laifi s et Scholz, et veut les aligner ensemble. À tout prix, pour s’éviter de faire des choix douloureux. C’est ce qu’il l’a poussé à opter pour un trio arrière. Et quand il se rend compte que le Standard a plus de repères avec un quatre défensif, il place Laifis dans l’entrejeu (comme à l’entame du match à Anderlecht ou contre Courtrai). Paradoxalement, son meilleur coup depuis son arrivée est défensif: lorsqu’il a fait rentrer Corentin Fiore à Anderlecht pour bloquer le couloir.

3. Pas de solutions dans l’entrejeu

Le chantier de l’entrejeu n’a pas non plus avancé. Mais est-ce sa faute? Le départ de Sambou Yatabaré, en janvier 2016, n’a pas été compensé. Le Malien apportait de la taille et du physique, ce qui manque dans cette équipe. À cela, il faut ajouter le transfert d’Adrien Trebel, loin d’être régulier dans ses prestations mais qui apportait davantage de technique que ses concurrents. Depuis lors, Jankovic cherche une solution mais ne trouve pas. Le duo Cissé-Enoh est beaucoup trop défensif; l’idée d’apporter de la taille et de la verticalité avec Laifis, contre Courtrai, n’était pas mauvaise mais elle a foiré. Quant à Razvan Marin, il a encore trop de lacunes tactiques pour constituer une alternative. Élément plus curieux: Jankovic n’a pas su résoudre le problème des phases arrêtées. Or, il s’agissait d’une des forces de Malines, qui mêlait taille (De Witte) et créativité (Hanni). Le Standard ne produit aucun danger sur phases arrêtées et encaisse beaucoup trop par ce biais. «À sa décharge, avec Kosanovic, il vient seulement de trouver un bon frappeur», reconnaît Teklak.

 

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Commentaires

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One thought on “Jankovic, une griffe

  1. gerouche

    Une GRIFFE ? Faudrait qu'il change de femme alors, ou du moins qu'elle coupe ses ongles, non mais ….. En attendant, c'est plutôt d'une GIFFLE dont il est question ces derniers temps !

    Et vrai que ces choix me laissent, tout comme ceux de son prédécesseur, sans voix ….. parfois !

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