Seuls les policiers peuvent contraindre les supporters à une inspection dans les règles de l’art, mais ils ne sont pas assez nombreux. Les stewards, eux, n’ont aucune autorité en la matière.
Une vérification du stade et des tribunes est effectuée avant chaque match par des stewards qui assurent également des contrôles superficiels auprès des spectateurs tout en veillant au bon comportement de ces derniers. Ils sont épaulés dans leur mission par des policiers et des spotters. Des mesures de sécurité qui n’empêchent pas quelques énergumènes de pénétrer dans l’enceinte sportive avec des objets pyrotechniques et autres projectiles. La partie arrêtée entre le SC Charleroi et le Standard a, une nouvelle fois, affiché les lacunes de ce système de fonctionnement.
Ce dimanche, 190 stewards (150du Sporting et 40 du Standard) étaient présents au Mambourg afin de s’opposer à l’inévitable débordement de stress et d’idioties qui a maculé le choc wallon de son empreinte boueuse, dégoûtante. Sécuriser un stade en se retranchant derrière l’autorité de ces « bénévoles » (ils touchent entre 20 et 25 euros de défraiement par représentation…) est une aberration dans la mesure où leur pouvoir de répression est proche du néant. Quant aux officiers de police, ils sont bien trop isolés face au flux imposant de supporters pour assurer une véritable fouille…
1. Stewards : contrôle superficiel des vêtements et des bagages, point barre
Si une palpation des supporters à l’entrée des tribunes est autorisée, la fouille est formellement interdite. Il s’agit même d’un simple contrôle superficiel des vêtements et des bagages… qui ne peut être réalisé qu’avec l’accord de la personne. La seule vraie compétence du steward est de pouvoir refuser l’accès aux tribunes aux gens récalcitrants. Les forces de l’ordre conservent le monopole de la fouille, conformément à la loi en vigueur. Les policiers peuvent donc contraindre un fan à une inspection dans les règles de l’art. Mais il faudrait que les effectifs mobilisés soient drastiquement revus à la hausse pour obtenir un service efficace et rapide. Ce qui implique un investissement financier conséquent. Comme toujours, la sécurité a un (gros) prix…
2. C’est devenu bien (trop) facile de dissimuler un pétard ou un fumigène
La fouille n’étant finalement opérée que dans quelques cas, les fan(atique)s usent de différents stratagèmes pour entrer aisément dans le stade avec des objets prohibés. Les sous-vêtements font naturellement office de caches discrètes alors qu’un pétard peut aisément être dissimulé dans une chaussure ou des… cheveux. De même, certains fumigènes ou petits explosifs peuvent être désarticulés en plusieurs parties assez fines, rendant leur visibilité (quasi) nulle. Les supporters peuvent également bénéficier de la négligence (volontaire ou pas) des stewards. En mars 2009, lors du match entre les Diables rouges et la Bosnie-Herzégovine, à Genk, les supporters visiteurs avaient ainsi réussi à balancer des fumigènes sur le terrain grâce à… un membre de la délégation officielle bosnienne. Ce dernier était entré dans le stade avec un sac rempli d’objets interdits qu’il avait ensuite tranquillement remis à une personne du public, en toute impunité.
3. Des saisies judiciaires ou administratives en fonction des objets prohibés
Aucune arme ou objet mettant en danger l’ordre public n’est autorisé dans un événement comme une rencontre de foot. Des saisies peuvent donc être effectuées. S’il s’agit d’une arme, un p.-v. judiciaire est dressé. Dans le cas d’un objet potentiellement nuisible, la saisie sera administrative. Ce qui complique forcément la tâche des stewards et des policiers : comment interdire le port d’un briquet, d’un (ancien) GSM ou… d’un spray nasal ? Voilà qui résume bien l’impuissance des clubs et des forces de l’ordre devant ce fléau.
4. Gand : un contrôle social qui se développe autour de la tolérance zéro
Devant la multiplication des incidents, les dirigeants tentent bien de réagir mais aucune solution ne semble totalement idoine. Un filet dressé entre les supporters et le terrain pour empêcher le jet de projectiles a déjà été testé mais plus les mailles sont serrées et plus la visibilité est réduite. L’apport de chiens dressés pour dénicher des objets pyrotechniques est également inconcevable. Cela prendrait bien trop de temps étant donné que la recherche est minutieuse et que les canidés doivent être remplacés toutes les 20 minutes. Du côté de Gand, on mise dès lors autant sur la prévention que sur la répression. 140 caméras filment les tribunes et les alentours de la Ghelamco Arena tandis que la tolérance zéro est de rigueur concernant les trouble-fêtes. Les dirigeants se montrent vigilants, tant à domicile qu’en déplacement et un contrôle social se développe naturellement. Ainsi, certains supporters n’hésitent pas à faire remonter le comportement inconvenant d’autres fans. Des meetings entre la direction flandrienne et des sympathisants des Buffalos sont enfin organisés tous les 3 mois dans l’optique de partager les éventuelles modifications au niveau des consignes et/ ou du règlement.
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