Impossible d’y échapper, ce premier Malines-Standard depuis le carrousel des entraîneurs, début septembre, est placé sous le signe du duel Ferrera-Jankovic. Capitaine en l’absence de Seth De Witte, Xavier Chen dresse le portrait de ses deux derniers entraîneurs au KaVé.
Revenu à Malines en décembre 2015 après une aventure asiatique, Xavier Chen travaille avec plaisir sous les ordres de Yannick Ferrera, comme il s’apprête à revoir avec autant de joie son ancien T1 Aleksandar Jankovic. Le Belge et le Serbe sont un peu coulés dans le même moule. «Un trait de caractère est commun aux deux et est très marqué : la passion et l’investissement personnel des deux entraîneurs qui sont assez élevés. La charge de travail et de préparation est assez impressionnante. Même s’ils ne sont pas exactement de la même génération, ce sont deux jeunes entraîneurs. C’est peut-être typique de la nouvelle vague de coaches de prendre autant de temps pour préparer une rencontre. Ferrera, comme Jankovic, est assez proche des joueurs. Ils sont ouverts au dialogue, les relations sont amicales. Il n’y a pas de distance, personne n’a peur d’aller trouver l’entraîneur… »
Yannick Ferrera (36 ans) trace sa voie du côté de l’AFAS Stadion comme Jankovic (44) le fait au Standard. «Jankovic était plus cool. Avec Ferrera, il faut avoir directement une concentration élevée, il demande beaucoup à ses joueurs là où Jankovic avait une vision plus détendue, même s’il pouvait aussi s’énerver et se montrer exigeant. Yannick est plus frontal et met moins de gants. Moins diplomate peut-être, plus dur. Jankovic pouvait aussi se lancer dans des engueulades mémorables, il choisissait plus ses moments. Mais je ne l’ai même pas connu un an. Je sais qu’il a eu des gros coups de gueule, avec des moments très délicats dans la première moitié de saison passée. Ce sont deux grosses personnalités. On sent que Yannick en veut, ça oui. Mais des conflits, non. Les joueurs, à Malines, ont la réputation d’être travailleurs et dociles. Il n’y a même pas eu un semblant d’accrochage. Jankovic est plus enclin à accepter des petites rigolades, Ferrera moins… mais ça rigole quand même. J’aime faire des petites blagues quand un exercice ne se passe pas très bien, je dis « Ben oui, c’est Malines ici ». Il répond alors « Au Standard, ce n’était pas forcément bien non plus ». (rires) »
« FERRERA PLUS FLEXIBLE »
La plus grosse différence est sur le plan tactique. «Il y a une plus grande flexibilité de la part de Ferrera. On a déjà joué à 3 ou à 4 derrière en fonction des circonstances, même au cours d’un match comme à Lokeren. Jankovic est plus braqué sur son système, même s’il est revenu à 4 au Standard. À Malines, on a toujours joué à 3. Tactiquement, c’est un peu son bébé. Que cela se passe mal ou bien, il ne changeait pas, à Malines. C’est un système exigeant qui demande pas mal d’adaptation pour les joueurs. Inévitablement, des choses ont changé mais Ferrera l’a annoncé à son arrivée : Jankovic a fait du bon boulot, il a voulu construire sur les bases. Yannick est arrivé quand ça tournait bien, on était 5e, cela n’aurait pas été intelligent de tout changer en cours de saison. Il y a une empreinte Ferrera comme il y a une empreinte Jankovic. Il y a une volonté de Ferrera de pousser cette équipe. Depuis des années, on termine entre la 7e et la 12e place et Yannick veut franchir un cap. Il nous l’a répété plusieurs fois : il n’est pas venu pour faire de la figuration. Jankovic était comme cela aussi mais dans son discours et dans l’approche, Ferrera le martèle. » Selon Xavier Chen, Yannick Ferrera n’a pas abreuvé ses troupes de remarques sur le Standard. «On sent que ce match compte pour lui mais il n’y a pas un mot qui est sorti, il n’a jamais fait part d’un ressentiment, il ne s’en est jamais plaint. Tout le monde connaît le contexte. On sait que ce match lui tient à coeur. Je ne suis pas les matches du Standard depuis que Jankovic y est. D’après ce que je peux en lire, des choses ont dû changer. Dans le jeu, rien que le 3-5-2 c’est une patte Jankovic. Chez Ferrera, on sent une volonté de se projeter vite vers l’avant, qu’il répète très souvent. Une base défensive solide, une projection rapide et un basculement d’aile fort travaillé à l’entraînement. Oui, il y a une vraie marque de fabrique. »
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