Étienne Hubert, le papa de Guillaume Hubert, était dimanche dans la tribune réservée aux supporters du Standard. Entraîneurs des gardiens à La Louvière, il était donc aux premières loges pour commenter les incidents qui ont, une fois de plus, émaillé le choc wallon.

« Si mon fils avait autant provoqué, je l’aurais tué… » C’est Étienne Hubert qui s’exprime de la sorte. Le père de Guillaume Hubert, le gardien du Standard, était présent dimanche soir au stade du Mambourg. Pas dans la tribune officielle, mais dans celle réservée aux 2.000 supporters liégeois. Comme toujours. « Il n’y a eu aucune tension particulière », explique-t-il d’entrée de jeu. « Pas plus que dans d’autres gros matches, à Anderlecht ou à Bruges. Il y avait tout simplement une belle ambiance. C’était bien plus chaud, bien plus terrible la saison dernière, alors que le match avait été à son terme. Sans aucune commune mesure avec ce qui s’est passé dimanche, où c’était plus mesuré… »

Étienne Hubert, qui a vécu les événements au premier rang, avoue ne pas avoir tout compris, loin s’en faut. « Comment est-il possible que des fumigènes, d’une taille équivalente à une bouteille, aient pu aussi facilement se retrouver en tribune ? », questionne-t-il. « Pourtant, la fouille effectuée par les policiers de Charleroi et non par des stewards comme c’est le cas partout ailleurs, avait été hyper pointue. C’était de la tête au pied ! Porte-clés, briquets, paquets de cigarettes : tout a été passé au peigne fin. Il y a donc eu, au pire, des manquements. Cela me trouble… »

« Guillaume a reçu, en début de deuxième mi-temps, un verre de bière plein sur la tête, mais il est resté debout et ne s’est pas plaint »

Entraîneur des gardiens à La Louvière, en division 2 amateurs, Étienne Hubert ne peut s’empêcher d’épingler « le comportement volontairement provocateur », pour reprendre ses termes, de Nicolas Penneteau, le gardien français du Sporting, dont son fils Guillaume, qui terminait alors sa post-formation, avait été la doublure à quelques reprises à Valenciennes, en 2011. « Je l’aime bien, Nicolas Penneteau, mais là il doit assumer ses responsabilités », confie-t-il. « Si je ne cautionne évidemment pas les jets de projectiles, c’est lui qui a été le détonateur, l’instigateur des incidents. Pourquoi a-t-il éprouvé le besoin de relancer vers les supporters du Standard les briquets tombés dans son rectangle, plutôt que de les déposer, comme si de rien n‘était, à côté de son but ? Les images, que j’ai vues en rentrant à la maison, sont explicites.

Un joueur professionnel ne peut pas se permettre de provoquer le public de la sorte. Il doit avoir le respect de son métier et des supporters. Son attitude est condamnable. » Étienne Hubert va plus loin encore : il a, dit-il, le très désagréable sentiment que « le scénario avait été étudié ». Il explique : « Guillaume a reçu, en début de deuxième mi-temps, un verre de bière plein sur la tête, mais il est resté debout et ne s’est pas plaint. C’est ce qu’on avait convenu ensemble avant la rencontre : il ne fallait surtout pas provoquer le public carolorégien et mettre de l’huile sur le feu. Guillaume le sait : répondre, comme Penneteau l’a fait, ne peut que le desservir. Mon fils n’a pas davantage bronché lorsqu’un pétard a éclaté près de lui. Il m’a confié, après le match, qu’il ne s’était jamais senti en danger, sur ce coup-là, et que là où il a eu le plus peur, en définitive, c’est lorsque le steward est monté sur le terrain et s’est jeté sur lui pour l’écarter du feu de l’action… »

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