Le mot de « Gerouche » : DES EQUIPES BELGES, CA !!!

L’actualité sportive ayant été particulièrement calme ces derniers temps, trop longtemps sans doute diront certains, il faut saisir la moindre opportunité pour trouver un sujet intéressant, footballistiquement s’entend, vous l’aurez compris. Notre quotidien, fort heureusement, ne se remplit uniquement de sport.

Cela dit, le Walfoot nous a tendu une perche, nous faisant remarquer, à juste titre à priori, que les joueurs flamands se faisaient de plus en plus rare, voir même inexistants, dans notre effectif, et ce contrairement à une période encore pas si lointaine où les Limbourgeois constituaient des renforts et un réservoir de joueurs non négligeable pour le Standard, dont une bonne partie des supporters est issue du Nord du pays.

Bien sûr, comme le dit l’article, l’avènement du club de GENK, pas loin de chez nous,  a contribué pour une bonne part à ce constat, mais pas que ….

Car le problème est bien plus conséquent qu’un simple déséquilibre linguistique, quand on regarde la composition des équipes alignées en pro-league.

L’arrêt BOSMANS, tout d’abord, s’est taillé la part du lion, comme on dit, libéralisant à outrance la circulation des joueurs entre les clubs, sans la moindre contrainte. Mais, plus encore, la levée des quotas, autrement plus sévères par le passé, des joueurs Belges ou formés par les clubs, a grandement contribué à ce quoi on assiste aujourd’hui, autrement dit à la constitution d’équipes entièrement composées de joueurs étrangers ou assimilés, sans que le  nom d’un Belge n’y figure.

Désolant, vraiment, ceci dit sans la moindre connotation raciale, je le précise.

Je me rappelle encore, dans mes jeunes années, que nos équipes représentatives en UEFA ou Coupe des clubs champions pouvaient seulement aligner  trois joueurs étrangers, au grand maximum, ce qui n’entravait en rien la libre circulation mais tendait à en limiter l’usage, privilégiant de la sorte la formation, l’authenticité et l’image d’un club, image bien mise à mal de nos jours, les supporters eux-même ne se reconnaissant  et ne s’identifiant parfois plus par le biais de leur formation de cœur.

Plus rien de tout ça aujourd’hui, donc, même si on nous annonce chaque année qu’on va réévaluer la parité établie sur le papier, mais cela se fait au compte-gouttes.

Prenez l’exemple même des clubs étrangers, non soumis eux non plus à la moindre obligation, et qui, sous prétexte qu’ils sont  plus riches, peuvent se permettre de tout « raffler » ailleurs, parfois même des joueurs à peine sortis du nid ou en instance d’éclore, quitte à les laisser moisir en réserve, mais privant ainsi nos clubs du fruit de leur précieux travail au quotidien, sans le moindre scrupule et avec si peu de dédommagement. Il s’agit là d’un cercle vicieux, contraignant les clubs Belges eux aussi  à recruter  sous d’autres cieux ce dont on les a privé injustement, sans aucun moyen de résister.

De tels règlements à sens unique n’ont jamais été fait pour privilégier les petits clubs ou pays, c’est bien évident, car généralement sortis tout droit des boîtes à idées des mécènes du foot, désireux d’assoir leur sempiternelle hégémonie et ne servent qu’à agrandir le fossé qui existe avec les plus forts, hélas.

Cette réflexion nous emmène tout droit au match du WE, emporté enfin par plus de deux buts d’écarts, fait devenu tellement rare au Standard qu’il méritait d’être signalé.

Néanmoins, au-delà de la victoire qui fait bien naturellement plaisir et qui n’est jamais facile à obtenir face à un adversaire regroupé derrière et bien organisé, avez-vous fait le compte du nombre de belges alignés sur la feuille de match, de notre côté ? Deux, si je ne m’abuse, avec Pocco et Cavanda, ce qui est déjà une proportion à la hausse par rapport aux rencontres précédentes ! Il serait grand temps que les instances fédérales décrètent des règlements bien plus stricts, et ceci au niveau Européen plus encore, car une décision unilatérale d’un seul pays allant dans ce sens le priverait de toute possibilité de pouvoir briller et défendre valablement ses chances, par rapport aux autres.

Il me parait qu’une solution similaire à celle  appliquée en politique, où, pour pouvoir prétendre à la majorité, il faut aligner la moitié plus un, serait la bienvenue et rétablirait un tant soit  peu l’équilibre des joueurs du cru et environs.

C’en serait fini de nos jeunes s’expatriant à tout va, les demandes étant moindres, et les places en internes fortement accrues.

Voyez ce que ça aurait pu  donner, comme équipe chez nous, avec un tel système, correctement appliqué, soit avec cinq joueurs étrangers au grand maximum  :

Sa

Mpoku       Déom     Carlinhos

Fioré   Cavagnera

Poccognoli  Layfis  Luyindama  Cavanda

Gillet

Pas sûr que cette équipe-là serait moins forte que celle alignée actuellement par Mr Sa Pinto ! Surtout si elle avait pu encore bénéficier de l’apport du talentueux Zino Van Heusden, entre autres ….

Il est donc toujours  possible de briller sans recruter à l’étranger, mais la manne à fric générée par les transferts excessifs et honteux en serait méchamment affectée, et les profiteurs de ce système sérieusement floués.

Pour en revenir enfin au match de ce dimanche, qui relance quelque peu le Standard avant les deux importantissimes rencontres à venir, comme toutes les autres du reste, il est évident que notre équipe est fortement tributaire néanmoins d’une SA dépendance, qu’on le veuille ou non. Quand ce joueur est sur la pelouse, c’est toute l’équipe qui respire mieux, qui sait qu’elle peut prendre un but car, devant, on trouvera bien l’ouverture. Mais tout espérer, tout miser sur un seul homme, c’est malsain et dangereux.

Qui plus est, cela ne doit pas éclipser nos perpétuelles lacunes défensives, ce compartiment étant une fois encore pris de vitesse par un seul joueur adverse, dès l’instant où nous devons faire le jeu et évoluer plus haut. Ce problème s’appelle essentiellement « manque de vitesse » et plus encore de chef d’orchestre, un homme capable de faire monter sa défense pour pratiquer intelligemment le hors dans de telles circonstances. Ce joueur, manifestement, nous ne l’avons pas encore, et je ne vois que Layfis capable de prendre ce rôle, à court terme, vu son expérience. Encore faut t’il posséder dans nos rangs des couvreurs censés pouvoir revenir en un temps record, au cas où le piège du hors aurait été déjoué. Fay pourrait y pourvoir, mais pour le reste….. tous les autres me paraissent  beaucoup trop lents.

C’est du reste un constat pathétique. Une équipe qui veut faire le jeu a plus besoin de poids lourds devant que de sprinters privés d’espace, sachant garder le ballon sans se faire bousculer, et utiliser davantage des joueurs rapides  dans l’entrejeu pour récupérer les « échappés », alors que les équipes qui subissent peuvent se servir à foison de ce types de joueurs capables de se propulser vers l’avant. A méditer chez  nos recruteurs, pas toujours bien inspirés, et pensant trop souvent que ce qui est brillant ailleurs le sera forcément chez nous !

En attendant, place à la rencontre suivante, à Mouscron, une équipe dirigée par un certain Mircea Rednic, passé maître dans l’art de cadenasser sa défense, lui, et qu’il nous faudra pourtant bien contourner si on veut se sortir du piège Mouscronnois. Pour ma part, je n’hésiterais pas, je mettrais Cop et Sa de concert devant, quitte à nous en sortir comme l’ont fait les mauves à Malines, sur un score de 3 buts à 4.

Votre serviteur,   Gérouche