C’est ce samedi (coup d’envoi à 19 heures) au stade de la Porallée d’Aywaille que le Standard de Ricardo Sa Pinto entamera son cycle de matches amicaux qui mettra ensuite sur sa route le FC Wiltz le 30 juin à Battice, Walhain le 1er juillet, Dudelange le 5 juillet à Virton, Hoffenheim le 8 juillet à Schwetzingen, Mouscron le 14 juillet à Namur, le RC Lens le 16 juillet au Touquet, Quevilly-Rouen Métropole le 19 juillet au Touquet et le FC Metz le 22 juillet à Seraing.
Neuf rendez-vous en déplacement donc, qui représentent un coût important pour les clubs organisateurs du match qui ont la possibilité, si les recettes liées à la billetterie mais aussi à la vente des boissons et de la nourriture s’avèrent importantes, de boucler une partie de leur budget annuel. Combien ? Motus et bouche cousue. À Sclessin, on préfère ne pas communiquer sur le sujet dès l’instant où, en la matière, « les négociations sont menées au cas par cas » et que « les cas de figure peuvent être très différents ».
Cela étant, on sait que le Standard a réclamé un cachet de 10.000 euros pour se produire ce samedi à Aywaille. Ce qui signifie que le club liégeois de Division 3 amateurs, qui organise le match, devra écouler 1.000 billets d’entrée à 10 euros (prix unique) pour rentrer dans ses frais. Ce n’est pas aussi évident qu’il n’a l’air : la saison dernière, la réception du Standard n’avait rien coûté, mais rien rapporté non plus au FC Tilleur qui avait sorti un chèque de 8.000 euros pour accueillir les Rouches mais n’avait pu compter que sur 500 entrées payantes. Douze mois plus tôt, pour le même cachet, Tilleur avait réalisé un bénéfice de 10.000 euros, alors qu’Ivan Santini, l’attraction du jour, venait de débarquer en bord de Meuse.
Globalement, le prix réclamé par le Standard pour disputer un match amical peut varier du tout au tout, la fourchette allant de… 0 à 20.000 euros en fonction du contexte du match, du niveau de l’adversaire et de la date de la rencontre, étant entendu que les internationaux, rentrés plus tard à Sclessin alors qu’ils sont censés être les joueurs les plus bankable du noyau, sont rarement présents sur la pelouse lors des premières rencontres de préparation.
Ainsi, le club de Sclessin n’a pas demandé le moindre euro au FC Battice (Provinciale 3 liégeoise) qui organisera sur son terrain, le vendredi 30 juin, dans le cadre de son 75e anniversaire, un duel entre le Standard et l’équipe de D2 luxembourgeoise du FC Wiltz 71. Un geste du président Bruno Venanzi dicté par l’affectation des recettes liées aux entrées (fixées à 10 et 12 euros) qui seront intégralement reversées à deux associations dédiées à la pratique du sport pour les personnes à mobilité réduite. Le Standard ne réclamera même rien pour les frais de déplacement.
À l’inverse, Walhain (Division 2 amateurs) aurait accepté de débourser la somme de 15.000 euros pour accueillir Alexander Scholz et ses équipiers le 1er juillet au Stade des Boscailles (voir ci-dessous), alors que Virton sortira de ses caisses 10.000 euros pour assurer l’organisation de la rencontre entre le Standard et Dudelange le 5 juillet au Faubourg d’Arival. Cela veut dire qu’à partir de la 666e entrée payante (toutes les places seront vendues au prix de 15 euros), le club gaumais sera assuré de réaliser un bénéfice. Le pari devrait être tenu sans le moindre souci dans une région où les supporters rouches sont nombreux et seront nombreux à venir soutenir Renaud Emond, l’enfant du pays.
Walhain-Standard : environ 15.000 € pour une D2 amateurs
À Walhain, dans le Brabant Wallon, accueillir une écurie de première division comme le Standard est devenu une habitude. Déjà l’an passé, le club de Division 2 amateurs avait reçu les Rouches dans son Stade des Boscailles à l’occasion de ses 75 années d’existence. Ce sera une nouvelle fois le cas le samedi 1er juillet, à 18h. « De par mon ancienneté dans le milieu, j’ai de bonnes relations avec la direction du Standard », explique Francis Sprimont, figure bien connue du football brabançon et actif au club depuis 1972, d’abord comme CQ puis comme président jusqu’en 2007. « Évidemment, le terrain doit être impeccable. Des émissaires du club liégeois passeront d’ailleurs la semaine prochaine pour vérifier la qualité de la pelouse. Nous devons mobiliser 10 policiers ainsi que 10 stewards issus de notre club, en plus de ceux qui travailleront pour le Standard. Plus les pompiers et les ambulanciers, évidemment obligatoires. »
Une organisation hors-norme pour ce petit club qui dispose dans son enceinte de 2.500 places. Et qui a un coût, forcément : 15.000 euros, c’est le montant estimé pour pouvoir s’offrir la réception du Standard pour un club de D2 amateurs, du moins du standing de Walhain.
Un montant qui sera facilement récupéré par le matricule walhinois qui cristallisera toutes les attentions des amateurs de football de la région le week-end prochain.
Le Standard choisit ses ballons
Parallèlement au cachet qu’il réclame, le Standard avance une série d’exigences au moment de négocier l’organisation d’un match amical. Celles-ci sont toutes couchées dans une convention co-signée par les présidents des clubs concernés. Rien d’excessif à l’arrivée ! Ainsi, à titre exemplatif, le club liégeois demande systématiquement au club organisateur de prévoir un ballon de la marque Select (qu’il utilise et avec laquelle il est sous contrat) pour chacun de ses joueurs lors de l’échauffement et exige que le match se dispute avec ce ballon-là. Pour le reste, le Standard demande à pouvoir disposer d’un vestiaire spacieux capable d’accueillir une vingtaine de joueurs mais aussi d’un local pouvant faire office de salle de soins avec table de massage. À prévoir aussi par l’organisateur à l’intention des joueurs liégeois, de l’eau en suffisance avant, pendant et après le match, ainsi que des sandwiches et boissons à consommer dans le vestiaire après la rencontre.
La direction du Standard demande également, sur chacune des conventions qu’elle établit, à pouvoir bénéficier d’un certain nombre de billets d’entrée au stade (avec places en tribune d’honneur et en tribune assise), de places de parking et d’entrées à la réception officielle
Et le terrain ? On s’attendait à ce que le club principautaire soit, sur ce plan-là, très pointilleux. Ce n’est pas le cas. Le Standard demande simplement que la surface de jeu soit « dans un état impeccable », à savoir que l’herbe soit tondue, roulée et arrosée correctement en cas de temps sec. Il s’autorise aussi le droit d’inspecter le terrain dans la semaine procédant la rencontre, de manière à s’assurer que tout a été fait pour que la pelouse soit dans un parfait état.
Enfin, il est à chaque fois stipulé que le club organisateur prendra en charge les frais d’arbitrage et s’acquittera tant de la TVA sur la recette brute (6 %) et de la taxe fédérale, fixée à 7 %.
Parallèlement à cela, une deuxième convention est établie entre l’organisateur du match et la zone de police concernée, relative à la sécurité. Celle-ci fixe notamment le nombre de points de vente des tickets d’accès, la capacité de sécurité de l’enceinte, les modalités concernant la vente de boissons (parfois, seule l’utilisation de gobelets en carton ou en plastique est autorisée), le nombre de stewards requis, la gestion des tickets, les heures d’ouverture et de fermeture des grilles d’accès et le périmètre de sécurité.
SC Charleroi : gratuitement à Couvin-Mariembourg
Fort d’une très bonne réputation au niveau local, le Sporting de Charleroi fera une nouvelle fois la tournée des petites entités pour aller à la rencontre des supporters, mais aussi pour s’opposer à des formations d’un certain calibre. En fin de préparation, le club carolo sera en effet opposé à Tubize (D1B), non pas au Mambourg ni au Stade Leburton mais bien sûr le terrain de Couvin/Mariembourg (D2 amateurs), en province de Namur. « C’est une organisation différente pour nous, même si nous avons l’habitude de ce genre d’événement et que nous disposons tout de même d’installations correctes à notre niveau », explique Jean-Marc Thys, directeur sportif du RESCM. « On doit s’y mettre deux mois à l’avance, contre un mois pour un match classique. Une quinzaine de policiers sera prévue. Ce n’est pas un match à risques mais c’est la procédure. Comme ce n’est pas la première fois que nous les accueillons, les dirigeants carolos nous font totalement confiance. Nous attendons entre 800 et 1.000 personnes, ce qui change un peu du quotidien du championnat (rires). Nous percevrons bien sûr la recette du ticketing et de la vente des boissons réalisée dans notre buvette. » Depuis des années, le club fagnard entretient de très bonnes relations avec le Sporting, notamment en matière de scouting. D’où la gratuité totale de ce déplacement en terres namuroises, comme nous l’a confirmé la direction carolo.
De gratuité, il en est également question à Braine-l’Alleud (Brabant Wallon) qui accueillera Charleroi et l’Union Saint-Gilloise le 16 juillet. Une première pour ce club de première provinciale, où un certain Felice Mazzù a entraîné et d’où le président Fabian Debecq est originaire, ce qui explique cet accord amical. Mais pour le RCS Brainois, pas habitué à un tel événement, on doit mettre les bouchées doubles pour éviter un fiasco : 45 stewards (15 de chaque côté, distingués par des couleurs différentes), trois zones de police différentes mobilisées, des fouilles aux entrées du site et surtout, des places et des buvettes séparées pour les deux clans de supporters. En tout, ce sont 50 bénévoles brainois qui seront mobilisés pour que la fête ne soit pas gâchée.
Le Sporting de Charleroi se déplacera également à Walhain (23 juillet) et à Grimbergen (date à définir début août), mais avec des joueurs issus du noyau espoir, là encore, de manière totalement gracieuse.
Anderlecht : accord financier avec Audenarde
Sauf si on considère la Supercoupe de Belgique comme une joute amicale, le Sporting d’Anderlecht en disputera quatre d’ici la reprise des choses sérieuses : à Audenarde le 30 juin, à Salzbourg le 7 juillet, au Lierse le 15 et à Dender le 19. Parmi ces quatre adversaires, on en retrouve deux de D1 amateurs dont les infrastructures et l’état de la pelouse ravissent les Anderlechtois. Mais sans doute pas autant que leurs hôtes d’un soir, heureux d’offrir un match de gala à leurs supporters. « Pour ceux qui n’ont pas d’abonnement au stade d’Anderlecht, c’est une bonne occasion de voir les joueurs en vrai », estime Guido Vandenabeele, manager d’Audenarde, qui s’y prend bien à l’avance pour goupiller une telle rencontre. « En février ou mars, je prends contact avec Gunther Van Handenhoven (NDLR : le team manager de l’équipe première du RSCA). Il est toujours difficile de fixer une date à ce moment-là car cela dépend de l’issue des Playoffs 1 et de l’entrée en lice en Coupe d’Europe. Au final, on accepte une des propositions de date d’Anderlecht. » Le club n’hésite pas à sortir le chéquier pour s’offrir cette rencontre face aux Mauves. « En effet, il y a un accord financier entre Anderlecht et nous mais je ne peux pas le divulguer. Mais sachez qu’il est très raisonnable. »
À Dender, ce sont les liens forts entre les deux institutions qui facilitent la tenue d’une rencontre pendant la préparation. « Cela fait deux ou trois années qu’on accueille Anderlecht. Il y a pile vingt ans, pour l’inauguration de notre stade, on avait déjà organisé une rencontre contre eux », se souvient Roland Van den Bosch, responsable sportif. Et, s’il n’y a pas de versement d’argent de la part de Dender, on reste dans l’échange de bons procédés. « De temps en temps, les espoirs anderlechtois jouent chez nous car nous avons un stade aux normes de la D1 », précise Van den Bosch. « Un contrat a été signé entre notre président et Herman Van Holsbeeck mais on ne paie pas pour qu’Anderlecht vienne chez nous. Comme les espoirs jouent gratuitement chez nous durant la saison, il y a, en contrepartie, une rencontre amicale organisée. »
Pas de chichi pour l’Excel à Dottignies
L’Excel se déplace dimanche à Dottignies, club de deuxième provinciale flamande, de la commune de Mouscron. Le club hennuyer avait déjà accueilli dans ses installations le grand frère hurlu l’année dernière, à l’occasion d’un premier match de gala. Car recevoir une équipe de D1 n’est pas donné à n’importe quelle équipe de provinciale !
« C’est à cette occasion que les demandes étaient les plus importantes. Car, cette année, nous sommes repartis sur les mêmes rails », explique Daniel Renotte, le président du RDS.
« Pour la première édition de ce match, nous avions reçu un cahier des charges assez épais en provenance du ministère de l’Intérieur. Pour tout dire, nous n’avions été sûrs d’organiser ce match qu’une bonne semaine avant la date. Il faut par exemple disposer de deux entrées distinctes, pour les supporters. Ceux-ci doivent également être clairement séparés dans le stade. Nous avons aussi dû faire appel à des stewards. »
Mais, à l’exception de ces obligations d’usage, préparer la venue des Mouscronnois n’est pas si compliquée que cela, même pour cette petite structure. Les Hurlus ne sont en effet pas trop exigeants quand ils se déplacent chez leur voisin.
« Nous n’avons en effet pas dû débourser d’argenté », révèle d’emblée Daniel Renotte.
« Nous préparons bien sûr une collation, avec un sandwich, avec peu de matière grasse bien sûr. Mais il n’y a pas d’exigence particulière. Le Royal Excel Mouscron était simplement venu vérifier les installations avant le match de l’année dernière, pour vérifier que nos infrastructures étaient en bon état. »
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