Des crampes qui alimentent le débat…

Au soir du partage contre Saint-Trond, Aleksandar Jankovic a émis une considération interpellante : « À la mi-temps, plusieurs joueurs avaient des crampes et j’aurais pu changer la moitié de l’équipe ». Si d’aucuns pourraient nuancer son propos en soulignant que c’était sa manière toute personnelle de dire que son équipe avait tout donné en première période – ce qui n’a pas sauté aux yeux, avouons-le –, d’autres considèrent légitimement qu’il s’agit d’une remise en question du travail foncier réalisé à Sclessin, même si, de source interne, on sait que seul Raman s’est plaint de crampes au repos. Et quand il dit que « c’est un débat qui remonte au début de saison », il est évident que c’est la préparation estivale qui est en cause. Affirmer que les joueurs liégeois ne sont pas au point physiquement, c’est travestir la réalité. C’est davantage sur le plan de l’intensité que le problème se pose, sans qu’un seul homme puisse être responsable de tout au cours de cette saison chahutée.

La décision de Daniel Van Buyten. Le 10 juin, Carlos Rodriguez, un préparateur physique œuvrant dans la lignée de Guy Namurois, est prié de quitter le club. Et ce à trois jours de la reprise. L’homme derrière ce choix est Daniel Van Buyten. Le conseiller du président veut à tout prix faire venir à Sclessin un Erik Roex qu’il a connu en équipe nationale. Un des éléments démontrant que c’est à son initiative que l’ancien préparateur de Charleroi est arrivé en Cité ardente le 14 juin, c’est qu’il a été démis de ses fonctions le premier février, peu après le départ de l’ancien Diable rouge.

L’option prise par Erik Roex. Il faut bien l’avouer, la méthode de travail de Roex a surpris les joueurs étonnés par le manque d’intensité rythmant la phase cruciale de la préparation d’avant saison. Là où un travail de fond est généralement entrepris dans tous les clubs dès les premières semaines de la reprise, Roex opte pour un travail sur trois ou quatre mois, avec l’objectif avoué que les joueurs sont prêts en fin de saison. Le constat est clairement un échec. La méthode d’un autre temps. La preuve, c’est que d’initiative, plusieurs joueurs ont travaillé de leur côté leur condition physique en sentant bien que quelque chose clochait. Plusieurs d’entre eux n’ont pas hésité à aller courir après les entraînements.

Yannick Ferrera a changé les plans de Roex. À sa décharge, Yannick Ferrera s’est vu imposer Erik Roex à la veille de la reprise des entraînements. Et si le timing était loin d’être idéal, cette intégration au staff sportif sans la moindre consultation du coach n’était pas de nature à créer un environnement de travail favorable. L’actuel coach de Malines a laissé faire, jusqu’à ce qu’il reçoive, dans la foulée de la défaite subie au FC Bruges en Supercoupe de Belgique, les doléances de certains de ses joueurs, se plaignant de la légèreté du programme d’entraînement. C’est à partir de là que Yannick Ferrera a décidé de prendre les choses en main et de modifier les plans d’Eric Roex, pour tenter de récupérer le coup.

Aleksandar Jankovic n’a pas corrigé le tir. Le technicien serbe pourra toujours dire qu’il n’est en rien responsable de la préparation estivale puisqu’il est arrivé en cours de saison suite au licenciement de Ferrera. En cela, il aura raison. Néanmoins, en découvrant l’état de ses nouvelles troupes, il a eu le loisir de rectifier le tir, notamment lors du stage hivernal en Espagne. Un stage dont les joueurs ont été étonnés par le manque d’intensité. Ce qui finalement n’est pas étonnant dans le chef de Jankovic qui n’est pas un adepte des longues séances d’entraînement au Standard. Même le programme censé être corsé lors de la semaine punitive au lendemain de la défaite à Mouscron ne l’était pas réellement si ce n’est en termes de présence au club. En effet, plusieurs séances vidéos ont remplacé d’autres initialement prévues sur le terrain. Enfin, soulignons que Jankovic n’a jamais eu l’habitude de travailler avec un préparateur physique, ce qui peut fonctionner à Malines, pas certainement pas au Standard, où depuis la trêve hivernale, Kevin Miny, recruté à l’Académie, a pris le relais.

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