Pas une personne ne sera partie du stade Constant Vanden Stock sans avoir un avis sur la carte rouge de Filip Mladenovic après 66 secondes. Faute légère ou règlement pris à la lettre, toujours est-il qu’elle a conditionné ce Clasico. Car, si le Standard est revenu d’Anderlecht avec un point, il ne le doit qu’à une combativité extrême, un Jean-François Gillet impérial et un brin de chance parfois.
1. Fallait-il exclure Mladenovic ?
Bart Vertenten n’a pas voulu s’expliquer à l’issue de ce Clasico. Mais les entraîneurs et les joueurs avaient tous leur opinion. Quand René Weiler expliquait « ne pas avoir d’avis car il n’avait pas vu la faute », son confrère, Aleksandar Jankovic ajoutait « personne ne l’a vue » avant de se montrer beaucoup plus loquace sur cette action. « Elle est ridicule. C’est dommage pour le football, le derby et le match en lui-même car les deux équipes étaient montées sur la pelouse avec l’intention de gagner cette rencontre. Il faut sentir ce type de match et protéger le derby. Si on suit les mêmes critères dans tous les matches, il n’y en a pas beaucoup qui se finiraient à 11 contre 11. Je le répète : il faut plus de souplesse pour ce genre d’événement. »
Quant à Jean-François Gillet, s’il confirmait n’avoir pas vu la phase en direct, il ajoutait qu’après avoir revu les images, « il n’y avait pas grand-chose ». Edmilson, écarté sur blessure, n’hésitait pas à tweeter : « Vertenten, tu es mauve ? Décision de merde. »
2. Comment le Standard a résisté à 11 contre 10 puis 9 ?
Avec beaucoup d’esprit de corps et de combativité. « On a retrouvé l’esprit Standard », lâchait Jean-François Gillet. Car à partir de la 2e minute, il était écrit que le Standard allait passer son match à défendre. Le choix de retirer Benito Raman à la mi-temps pour lancer Corentin Fiore renforçait cette stratégie, avec les seuls Matthieu Dossevi et Ishak Belfodil pour essayer de garder le ballon devant. « On a fait un changement après le carton rouge mais idéalement, il aurait fallu en faire deux », analysait Jankovic. « On a connu de grosses difficultés sur notre flanc gauche en première mi-temps car Milos Kosanovic était à chaque fois confronté à deux joueurs, Anderlecht dédoublant sans cesse ses flancs. » Après le carton rouge, Konstantinos Laifis, qui occupait une position inédite de médian défensif, est redescendu en défense, Kosanovic glissant au poste de back gauche alors que Jankovic introduisait Danilo dans l’entrejeu. Mais face à l’afflux de corners et pour éviter que le flanc gauche ne continue à prendre l’eau, Jankovic a fait monter Fiore à gauche, Kosanovic repiquant au centre dans une défense à cinq. Cela a sonné la fin des ambitions offensives du Standard mais cela a éteint le flanc droit anderlechtois. « À partir de ce moment-là, on a dû moins courir défensivement et on a pu mieux contrôler le rythme du match », disait Jankovic. Mission réussie donc.
3. Pourquoi Anderlecht n’en a pas profité ?
Les Mauves auraient dû gagner tant ils ont eu des occasions. On ne peut donc pas vraiment dire qu’ils ont été gênés par cette exclusion. « Ce qui est paradoxal, c’est qu’on n’a jamais concédé autant d’occasions et pourtant, pour la première fois en douze rencontres, on ne concède pas de buts », affirmait Jankovic. Par contre, c’est vrai qu’Anderlecht s’est laissé embarquer dans un match attaque-défense, ce qu’il n’apprécie pas vraiment. Le Sporting n’est jamais aussi fort que quand il peut profiter des erreurs adverses et partir en contres pour faire la différence. Leander Dendoncker le reconnaissait : « Parfois, l’entraîneur nous demande de laisser le ballon à l’adversaire et attendre qu’il commette une faute ». Schéma qu’il n’a pas pu mettre en place face au Standard. C’est un cliché éculé mais parfois, il est plus facile d’affronter une équipe à 11 qu’une formation réduite à 10.
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