Patron de l’Académie Robert-Louis-Dreyfus du Standard de Liège Christophe Dessy est à l’origine du renouveau du football belge. Il livre quelques explications sur l’avant et l’après.

Comment expliquer tout d’abord la longue traversée du désert du football belge ?

C’est vrai que la dernière génération qui se soit vraiment illustrée date de 86, la Coupe du monde au Mexique. Une demi-finale. Là on a fait la fête au balcon de l’hôtel de ville de Bruxelles. Mais comme en France, on n’a pas su se remettre en cause. La formation des joueurs n’était absolument pas une priorité pour la fédération. Et en même temps c’est encore pire pour l’état avec le sport, 0,01 % du budget. Aucun investissement ! En fait on n’avait aucun regard sur l’avenir.

Il n’y avait pas de jeunes ?

Bien sûr que si. Des jeunes, il y en a toujours eu. D’autant qu’on a un gros avantage, en Belgique on n’est jamais à plus d’une heure de chez soi. Cette proximité est capitale pour la formation. Le garçon peut rester dans sa famille, pour nous c’est important car ce sont des enfants. On tient à l’équilibre affectif. Seulement voilà nous sommes dans un étau entre la France et les Pays-Bas. Or chez nous on ne fait signer des contrats qu’à 16 ans. 15, chez nos voisins. Nous nous sommes battus pour que ça change, en vain. Feyenoord nous a pris beaucoup de jeunes. Cela explique aussi Hazard à Lille, alors qu’il était à Tubize, à 50 km d’Anderlecht. Nous, on ne savait pas le retenir ! Aujourd’hui c’est un peu différent. À Liège, nous proposons un centre high-tech et ça paie. En Europa League mercredi dernier, cinq titulaires venaient de notre centre de formation plus un remplaçant. C’est très bien car il faut savoir qu’en Belgique plus de 50 % des joueurs du championnat sont étrangers. Mais pas comme en France, ce sont plutôt des gars de troisième catégorie. Beaucoup de la filière française d’ailleurs. Normal, il y a la langue et nous savons que l’éducation sportive est bonne. Pour nous, c’est important. Chez les Hollandais, c’est différent. Économiquement cela n’a rien à voir avec la Ligue 1, un étranger ça commence à 75.000 euros par an. Alors 99,9 % des jeunes de nos centres viennent des 50 km autour de chez nous. Même la filière africaine a été abandonnée.

« Liège, c’est Marseille »

La formation est différente de celle dispensée en France ?

Nous ne sommes pas un pays très créatif. On n’a donc rien inventé. Personnellement j’ai eu la chance de repasser mes diplômes à Clairefontaine avec Aimé Jacquet. Nous n’avons pas fait cependant un copier-coller, car nous avons adapté à nos moyens. Et dans un club comme Liège qui a sorti des gars comme Fellaini ou Witzel, nous avons investi dans les infrastructures. Moi, j’ai beaucoup travaillé avec des architectes.

Liège, c’est l’exemple ?

C’est Marseille en France. L’euphorie est la même, c’est dans l’ADN du club. Grâce à Michel Prud’homme 25 ans après, le club a décroché le titre. Et on a vendu, pour nous, à prix d’or. 22 M€ Fellaini à Everton, 6 M Defour à Porto, Witzel 8 M à Saint-Petersbourg, etc. Aujourd’hui on a 30 scouts dans le football amateur belge. Witzel jouait en DH. On a ouvert aussi la porte à d’autres clubs. À Anderlecht, c’est autre chose. Les critères ne sont pas les mêmes.

L’équipe nationale vit en exil. C’est un handicap ?

Comme en France en 98 ! Aujourd’hui les footballeurs ne vont plus en Italie car il y a moins d’argent. Ce n’est pas plus compliqué que cela. Mais certains ont compris que la Belgique était un pays intéressant. Quant à l’équipe nationale, on a eu des joueurs modestes puis on a fait jouer beaucoup de jeunes, aujourd’hui ils sont à maturité.

Votre championnat a été miné par les matchs truqués…

Pas plus qu’en France avec VA-OM ou ailleurs ! Aujourd’hui aucun pays ne peut dire qu’il est à l’abri. Nous, on aura mis 25 ans à se remettre du scandale. Mais ce qui nous mine le plus c’est l’apathie de notre fédération.

La France mercredi…

Le stade sera plein comme un œuf. On est bien placé pour aller à la Coupe du monde avec trois points d’avance mais attention, personne, vraiment personne en Belgique, ne pense que c’est fait. Contre les Bleus ce sera chaud. On a l’habitude de se battre entre nous, alors avec les Français…

Source : estrepublicain.fr/sport

Commentaires

comments

Inscription / Connexion
PLEINFOOT (Emission du 04/11/2013)
Partenaire Unibet
Utilisateurs en ligne
Users: 3 Guests
Articles récents
Site officiel
Classement Prono
Rank User Points
1 webmasterwebmaster 219
2 jzearjzear 157
3 Tj.Tj. 129
4 UI96UI96 119
5 GefoGefo 118
6 standardnaaststandardnaast 108
7 roth349roth349 93
8 antoledanthantoledanth 62
9 ledjoledjo 21
10 louis van lislouis van lis 16
11 tibo175tibo175 15
12 ClemBiaisClemBiais 14
13 hell-sidehell-side 11
13 pascalpascal 11
15 fritsieeefritsieee 9
15 madzo11madzo11 9
17 victordevicvictordevic 8
18 QuentinQuentin 6
Visite Virtuelle
Statistiques (Prono)
Charleroi vs La Gantoise
2–2 25% [1]
2–1 25% [1]
1–1 50% [2]
OH Leuven vs Lierse
2–1 25% [1]
2–2 25% [1]
1–1 25% [1]
1–0 25% [1]
CS Bruges vs KV Courtrai
0–2 25% [1]
1–2 25% [1]
1–1 50% [2]
KV Ostende vs Mons
1–2 50% [2]
1–0 50% [2]
Standard vs FC Bruges
2–1 100% [4]
KRC Genk vs Anderlecht
1–1 25% [1]
2–2 25% [1]
2–1 50% [2]
Z. Waregem vs W. Beveren
1–0 25% [1]
2–0 75% [3]
Archives
Jupiler League
Le Face à Face
Calendrier
Classement
Classement des buteurs
Résumé de La Gantoise - Standard
Europa League
Classement
Europa League
Suivez-moi sur Twitter
Facebook Page
 
rss twitter facebook foursquare ilike email instagram
Tweet