Avec les éliminations immédiates du Standard et de Bruges, la Coupe de Belgique aurait donc retrouvé ses vertus de trophée à surprises. Mais au Standard, les questions commencent à émerger. On est loin de l’ »effet Preud’homme » tant annoncé.
Le Standard n’a plus gagné depuis plus d’un mois. Et le mot « crise » revient du côté de Sclessin. La tension y est palpable. Mardi, en point-presse de préface du match contre Knokke, Michel Preud’homme s’était quelque peu arc-bouté sur les commentaires de presse. « Depuis mon retour, j’ai essayé de collaborer ouvertement avec la presse : mes mots sont repris, séparés, interprétés, déformés. Donc à partir de maintenant, je m’en tiendrai au strict minimum imposé au club pour sa communication. »
Sauf que 12 points sur 24 en championnat, c’est à peine mieux que Sa Pinto, il y a un an, à la même période. Comment le club va-t-il gérer cette situation ? MPH va-t-il être appelé au rapport ? Serait-il menacé s’il ne s’appelait pas « Michel Preud’homme » ? « C’est logique qu’un entraîneur comme Michel Preud’homme ait plus de crédit et plus de temps pour construire » commente notre consultant Thomas Chatelle : « Tous les entraîneurs ne sont pas égaux devant le jugement du monde extérieur. »
Car MPH a aussi tout changé à Sclessin, en regard de l’an dernier : précis tactiques, travail physique avec suivi GPS, repositionnement de joueurs. La rumeur évoquerait des tensions relationnelles son T2 et homme de confiance pour le travail de terrain, Emilio Ferrera, et certains joueurs. Parlons donc d’ »exigence » là où le vocabulaire de Sa Pinto se limitait au mot « grinta », au point que sa direction s’était vite lassée de son absence de plan de jeu.
Le 22 mai dernier, lors de l’intronisation de MPH, le Président rouche Bruno Venanzi expliquait la triple fonction de Preud’homme : vice-Président, directeur sportif, sélectionneur. « Michel a une vision à moyen et à long terme : il veut construire comme il a construit dans tous les clubs où il est passé. »
« Je l’avais tout de suite dit à l’époque » poursuit Thomas Chatelle : « Qu’il n’y ait plus personne au-dessus de l’entraîneur pour recadrer l’entraîneur quand c’est nécessaire, je ne trouve pas ça sain. »
Alors Preud’homme détient-il trop de pouvoir, au point de devenir intouchable ? Répétons-le : la méthode MPH a porté partout ses fruits… moyennant du temps. Et de fait, au-delà des résultats, la structure émerge déjà.
« On sent qu’on veut créer une base solide avec différentes options, que ce soit avec des garçons comme Marin, Carcela, Lestienne ou Cimirot. Pour l’instant, ils ne parviennent pas à être décisifs, mais l’idée est claire : on ne veut plus être dépendant des seuls coups de génie de Carcela ou d’Edmilson, comme c’était le cas sous Sa Pinto » conclut Chatelle.
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