Une étude menée à l’Université de Gand s’est intéressée à la neutralité des arbitres entre 2010 et 2015. Ses résultats sont surprenants.
Les grands clubs sont-ils avantagés par les arbitres ? Dans les discussions du café du commerce, cette question revient souvent sur le tapis. Généralement, la discussion tourne en rond, les supporters de chaque club campant fermement sur leur position…
Une étude récente réalisée à l’Université de Gand apporte certains éléments de réponse à ce débat. Les deux auteures de l’étude ont analysé tous les matches de Jupiler Pro League entre les saisons 2010-2011 et 2014-2015. Pour 1.477 matches, elles ont visionné les résumés des diffuseurs et répertorié toutes les phases avec des erreurs arbitrales ou des phases litigi-euses. Ces dernières, discutables, ont été écartées, pour ne garder que les phases où l’arbitre avait clairement pris la mauvaise décision.
L’étude ne s’intéresse qu’aux erreurs arbitrables qui ont produit un avantage pour l’une des deux équipes (but annulé, jaune, rouge, penalty oublié ou offert,…) Elles ont toutes été minutieusement répertoriées puis interprétées.
Que peut-on retenir des 201 pages de cette étude ? Il est impossible d’être ici exhaustif. Voici donc les constats les plus marquants :
Un arbitre commet en moyenne 0,8 erreur par match. Cela paraît peu, mais il s’agit bien des erreurs entraînant une conséquence. Ça veut dire que dans huit matches sur dix, une équipe profite, d’une manière ou d’une autre, d’une mauvaise décision de l’arbitre.
L’équipe qui bénéficie le plus souvent des erreurs de l’arbitre en sa faveur est le Standard, avec 0,63 par match. Soit 25 sur une saison de 40 matches. Anderlecht est deuxième dans ce classement, avec une moyenne de 24 erreurs en sa faveur par saison (voir infographie ci-dessous).
Des erreurs du ref peuvent aussi profiter à l’adversaire. Les plus grandes victimes de ce phénomène sont le Club Bruges (32 fautes par saison en sa défaveur), Anderlecht (22,7) et le… Standard (20,5).
Si on fait la balance des erreurs en sa faveur et de celles en faveur de l’adversaire, le club le plus avantagé entre 2010 et 2015 a été le… Cercle Bruges (18 fois avantagés sur une année, et 10 fois désavantagés, soit un solde positif de 8 avantages), devant Eupen et Mouscron (7). Le Standard est quatrième : sur une saison, il est avantagé cinq fois de plus qu’il n’a été lésé. Anderlecht et Charleroi sont très légèrement avantagés (1,6 fois chacun par saison). L’étude fait du Club Bruges le club le plus désavantagé : sur une année, il dénombre 16 erreurs en sa faveur mais 32 décisions défavorables.
Les matches dans lesquels les arbitres se trompent (dans les deux sens) le plus souvent sont ceux d’Anderlecht, du Standard et du Club Bruges. Ils y commettent en moyenne presque 1,2 erreur (avec conséquence) par match. La raison ? Sans aucun doute l’effet de la pression de devoir arbitrer un grand du championnat.
À domicile, l’équipe la plus avantagée a été… Mouscron. Avec un bilan total de 0,5 erreur en sa faveur par match au Canonnier, soit une tous les deux matches (voir tableau) ! Malgré sa réputation de club qui met la pression sur les arbitres, le Club Bruges est le plus désavantagé à domicile.
À l’extérieur, Anderlecht et le Club Bruges sont le plus souvent désavantagés. Ce n’est pas le cas du Standard, légèrement avantagé sur le long terme quand il évolue away.
Il n’est pas question ici de mettre en doute l’intégrité des arbitres. Leurs décisions sont certainement influencées par de nombreux paramètres extérieurs, certainement sans qu’ils en aient vraiment conscience.
Les arbitres de football sont-ils neutres en Jupiler Pro League ? Étude menée par Bie Busschaert et Julie De Doncker, sous la direction du professeur Dries Goossens, de la Faculté d’Économie et de Gesstion de l’Université de Gand.
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