La saison tumultueuse des Liégeois s’est terminée pratiquement parfaitement, mais cela n’a pu changer le sort de Ricardo Sa Pinto. Michel Preud’homme s’était déjà mis d’accord pour revenir, et plus que comme un simple entraîneur.
Si c’est à la fin du bal que l’on paye les musiciens, Ricardo Sa Pinto a lui perdu son job bien avant. Regrettable pour le Portugais, puisque son travail a fini par payer. Après la victoire en Coupe de Belgique, suite à un excellent parcours, ses troupes ont pratiquement tout renversé en Play-Offs 1. Les changements qu’il apportait en cours de match ont pratiquement tous changé la donne, son bilan comptable devenait impressionnant.
L’ancien joueur du Sporting Lisbonne a montré toute sa force de caractère durant les dernières semaines, donnant tout pour réaliser du mieux possible son job, sachant pourtant que son sort était scellé. Lors de quelques conférences de presse, il ne s’est tout de même pas empêché de s’épancher sur plusieurs sujets (sa relation avec la presse, son envie de rester, les attaques de Vanhaezebrouck), mais son groupe a su se concentrer sur le football. Et c’est en grande partie son mérite.
Il s’est calmé, mais…
Le problème de Ricardo Sa Pinto, c’est son année 2017. Il a eu du mal à mettre son équipe sur les bons rails et a rendu le climat fort négatif par sa colère lors des rencontres face aux arbitres ou face aux journalistes. Son excès à Anderlecht a provoqué un réel électro-choc : le comportement de Sa Pinto commençait à porter atteinte à l’image du club. Malgré des premières punitions par la fédération, il a continué à s’emporter avec trop de véhémence, perdant encore les pédales à Zulte-Waregem suite à des décisions (vraiment) critiquables de l’arbitre.
Même lors du stage hivernal il avait réussi à se faire exclure rapidement lors d’un match amical. C’est à ce moment que ses joueurs sont intervenus. Ils commençaient eux aussi à se rendre compte que cet état d’esprit était négatif, des interventions de la direction ont aussi contribué à son apaisement. Sa Pinto s’est effectivement calmé, mais après combien de réprimandes?
Carcela en messie
Sportivement, Ricardo Sa Pinto termine clairement sur plusieurs bonnes notes, mais sans l’arrivée de Mehdi Carcela fin janvier, tout cela ne serait pas arrivé. Une certitude. Le Belgo-Marocain a changé la donne sur le plan offensif, dans une équipe où les occasions surviennent sur des décisions individuelles plutôt que sur une véritable construction collective.
Sa Pinto a effectivement réalisé les premiers objectifs, mais que cette qualification pour les Play-Offs 1 fut limite. Le Portugais a d’ailleurs hissé son équipe dans le Top 6 avec l’un des plus mauvais bilans comptable depuis l’introduction des Play-Offs.
Les bons résultats de fin de saison n’étaient pas seulement le fruit du hasard, mais le Lusitanien allait-il pouvoir trouver les clés quand la réussite sera moins présente la saison prochaine? Ces questions resteront sans réponse, mais les doutes étaient permis.
Preud’homme, l’irrésistible attirance
Bruno Venanzi a été très critiqué du côté des supporters ces dernières semaines. Une partie de ceux-ci regrettaient le manque de respect envers Sa Pinto, qui commençait à être adulé dans les tribunes. Preud’homme? Ils lui préféraient le Portugais. Lui qui avait redressé l’équipe, pourquoi devait-il partir?
Mais le président n’a lui pas oublié tout ce qu’a apporté l’ancien gardien des Diables au Standard. Comme joueur, comme directeur technique et comme entraîneur. Les contacts entre les deux Liégeois sont rapidement devenus étroits, le patron rouche pouvait commencer à planifier l’avenir, autrement que sur le court-terme. Comment le blâmer?
Si Sa Pinto méritait finalement mieux, Bruno Venanzi devait prendre la décision la plus bénéfique pour son club, même en agissant froidement.
Des pouvoirs inédits
Manager à l’anglaise, vice-président et Administrateur, cela fait beaucoup pour un entraîneur. L’ancien T1 brugeois sera dans une position de force sans précédent. Olivier Renard pourra se concentrer pleinement sur le recrutement, MPH aura lui un mot à dire sur toutes les décisions à venir.
Il amène aussi ‘ses hommes’ pour travailler sur le terrain au quotidien. Emilio Ferrera, accompagné par Patrick Asselman, ancien joueur du club principautaire, va apporter ses grandes connaissances tactiques au groupe liégeois. S’il ne représente pas l’esprit Standard, le dernier coach des U21 d’Anderlecht pourrait avoir un apport très intéressant en duo avec Preud’homme.
Désormais, les lignes seront plus claires que jamais, le staff et la direction seront plus qu’étroitement liés. De quoi amener la longue et belle stabilité attendue en terres mosanes?
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Sa Pinto dégommé, Renard dégradé, un plouc comme T2, si ça ne marche pas Venanzi aura des problèmes, ça rappelle le limogeage de Rednic qui avait redressé une situation compromise pour finir en apothéose avec un 7-0 contre La Gantoise; on connaît la suite…..