Toujours aussi révolté qu’il ne l’avait été juste après la défaite enregistrée à Mouscron, Aleksandar Jankovic a fait flèche de tout bois, mardi après-midi, lors d’un long débriefing au cours duquel il n’a pas épargné ses joueurs. À commencer par Ibrahima Ciisse, clé de voûte d’un entrejeu qui prend l’eau de semaine en semaine et est constamment dominé par l’adversaire, au point de constituer le plus gros souci sportif du staff technique liégeois. Les critiques du technicien serbe ont aussi touché de plein fouet Ishak Belfodil, dont la baisse de régime, depuis le début de l’année 2017, interpelle.
« Il ne faut pas chercher d’excuse, Ishak a une certaine responsabilité par rapport au jeu et aux résultats de ces quatre ou cinq dernières semaines », explique Mohamed Al Faiech, l’homme de confiance et ami de l’attaquant algérien. « Comme l’ont les dix autres titulaires et les trois joueurs qui montent au jeu, c’est l’ABC. Sa baisse de forme est évidente et Ishak ne nie pas l’évidence… »
L’évidence, c’est que Belfodil a perdu de sa superbe et qu’il n’est plus le joueur qui, lors de la première moitié de saison, avait épaté la Belgique du football par ses buts, ses courses, son volume de jeu et sa générosité, au point de grappiller 21 points et une douzième place au classement du Soulier d’Or 2016. Aujourd’hui, l’ancien Lyonnais est solidement rentré dans le rang, comme le Standard. Pire, Aleksandar Jankovic a des raisons objectives de se plaindre de son investissement : sur le plan défensif, son attaquant n’abat plus le même travail, et en tout cas pas le travail que l’entraîneur des Rouches attend de lui.
D’où la question : pourquoi Belfodil a-t-il levé le pied ? « Il faut lui poser la question », répond Mohamed Al Faiech. « Si un professionnel est payé pour donner le maximum, il est aussi un être humain. Sans doute l’absence de challenge sportif joue-t-elle un rôle important dès l’instant où le Standard sait depuis un bon bout de temps qu’il jouera les playoffs 2… »
Si, en plein cœur des discussions relatives à un départ pour Everton, Aleksandar Jankovic avait loué, lors du stage hivernal organisé à Mijas, dans le Sud de l’Espagne, « l’excellente mentalité » d’Ishak Belfodil, le ton semble aujourd’hui très différent. L’Algérien, qui rêve depuis longtemps de la Premier League anglaise, a-t-il digéré la déception engendrée par son transfert avorté chez les Toffees ? Tous à Sclessin n’en sont pas sûrs. « Cela n’a rien à voir avec ses prestations actuelles », assure Mohamed Al Faiech. « Il a refermé le dossier depuis longtemps. Sa déception n’avait duré que quelques heures et il est rapidement passé à autre chose. Ishak est un joueur professionnel qui a connu des hauts et des bas dans sa carrière et il sait parfaitement comment le football business fonctionne. »
Autre question : Belfodil a-t-il toujours le même appétit, sachant qu’en levant au début du mois de janvier l’option d’une saison comprise dans son contrat, le Standard a réévalué d’importance celui-ci ? En clair, l’ancien joueur de Parme et de l’Inter, qui avait fait un choix exclusivement sportif en signant à Sclessin à l’été dernier, ne gagne plus aujourd’hui 5.000 euros bruts par mois, mais bénéficie logiquement d’un des contrats les plus importants de l’effectif professionnel. Sa baisse de régime est-elle liée à la signature de ce nouveau contrat ? « Absolument pas », répond l’agent du joueur.
Si Belfodil reconnaît qu’il traverse une période très difficile et que son apport a fortement diminué, il n’a pas encore raté la moindre minute de jeu depuis le début de l’année. C’est que pour le staff technique du Standard, le dossier est compliqué. Parce que le public liégeois ne comprendrait pas que son équipe puisse se passer des services d’un joueur capable, sur une ou deux actions, de faire la différence, mais aussi parce que Jankovic ne dispose pas, à la position de Belfodil, d’autres véritables solutions.
« Tout va rapidement rentrer dans l’ordre », insiste Mohamed Al Faiech. « Ishak, que j’ai dix fois en ligne chaque jour, me dit qu’il se sent mieux, que ses sensations reviennent. Je n’en doute pas. Le Standard de ces quatre ou cinq dernières semaines n’était pas le Standard. Je suis sûr que lorsque les playoffs 2 débuteront et qu’il y a aura un challenge sportif à relever, on retrouvera l‘ancien Belfodil et l’ancien Standard… »
Commentaires
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Le problème est l'entraineur ne le voit pas, et d'ailleurs faut-il deux mois pour le voir? Cela fait des semaines que je dis qu'Edmilson serait meilleur en soutien d'attaque et que je mettrais Marin ou Danilo à gauche voire Fiore. Ou le staff est aveugle ou c'est une question d'argent et il faut le faire jouer pour la vitrine, avec les PO2 comme recompense….
Mais bien évidemment qu'il faut faire jouer Belfodil, que j'apprécie au demeurant ! Mais tu penses bien qu'après avoir loupe la manne "celeste" de 12 millions, la Direction n'a pas envie de le voir se déprécier advantage ! Cela dit, il ne s'agit pas uniquement d'un problème Belfodil mais bien d'un problème de toute l'équipe !
Je pense que ce gars a tout donné au début et qu'il connait un coup de mou. Il venait des Emirats……De plus, on ne peut pas dire que l'équipe l'encourage à se surpasser. Certains se la coulent douce depuis bien longtemps. Ensuite, son transfert à Everton !!! Si tout ce qui a été dit est vrai, cela doit gamberger dans sa tête.
C'est surtout quand il voit le niveau des prestations de ses coéquipiers que ça doit lui gamberger dans la tête. S'il y en a bien 1 qui essaye quelque chose, c'est lui mais seul, pas vraiment facile….
C'est aussi un problème chez lui , c'est qu'il joue seul et pas en équipe